Le géant chinois de la fast fashion veut soigner son image. Et pour ce faire, il recrute d'anciens ministres français.

L'ancien ministre de l'Intérieur rejoint Shein © Shutterstock
L'ancien ministre de l'Intérieur rejoint Shein © Shutterstock

Les grandes plateformes d'e-commerce à la mode en ce moment, ce sont les géants chinois Temu et Shein. Ce dernier, notamment, bénéficie d'une popularité exceptionnelle sur les réseaux sociaux, grâce à ses articles de prêt-à-porter vendus à prix extrêmement bas. Mais la fast fashion, dont Shein est un spécialiste, n'a tout de même pas très bonne presse. Ce qui explique peut-être les recrutements qui viennent d'être annoncés.

Christophe Castaner rejoint Shein

Pour accompagner sa nouvelle démarche de responsabilité sociétale (RSE), Shein avait annoncé le 6 décembre dernier mettre en place des comités stratégiques, pour conseiller le groupe dans les zones Afrique, Europe et Moyen-Orient. Et on connaît le nom des trois premiers membres, qui sont tous Français.

Il s'agit de l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, de l'ex-secrétaire d’État aux droits des victimes Nicole Guedj ainsi que de Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance entre 2016 et 2019. Une nomination que l'ancien ministre a confirmé au journal Le Monde, affirmant vouloir que Shein « aille plus loin dans ses orientations stratégiques en matière d'impact social et environnemental. »

Une usine de confection Shein © SHEIN
Une usine de confection Shein © SHEIN

La fédération française du prêt-à-porter indignée

Son ambition ? « Faire évoluer [la] filière », ce qu'à son sens, la puissance publique ne peut pas faire à elle seule. « La marche est haute, mais les dirigeants de Shein ont une vraie volonté de s’adapter aux attentes européennes » justifie-t-il. Mais évidemment, cette information n'a pas fait plaisir à tout le monde.

La Fédération française du prêt-à-porter féminin a ainsi fait part de sa « profonde indignation » quant à ces nominations, qui signeraient des « partenariats honteux entre des politiques et un géant destructeur. » Pour elle, il s'agirait « d'une tentative manifeste de greenwashing de la part de cette entreprise qui inonde le marché de vêtements de mauvaise qualité et de lobbying visant à freiner les efforts législatifs en cours. » Et vous, qu'en pensez-vous ?

Source : Le Monde