La Commission de régulation de l'énergie (CRE) repense le système des heures creuses pour l'adapter aux véhicules électriques. Le calendrier actuel sera modifié dès mi-2025, avec l'introduction de plages tarifaires avantageuses l'après-midi, en synchronisation avec la production d'énergie solaire.
La présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, trace les contours d'une révision profonde du système des heures creuses. « À la CRE, on est attachés aux heures creuses, nous souhaitons mieux les positionner, car certaines sont mal situées, vers 7/8 h ou vers 17 h », a-t-elle expliqué sur France Info ce dimanche 29 décembre. On vous annonçait ces changements de fourchettes sur Clubic au début de cet automne.
Les propriétaires de véhicules électriques bénéficieront d'un nouveau calendrier tarifaire, particulièrement adapté aux périodes estivales. Ces modifications permettront également d'harmoniser la consommation électrique avec la production photovoltaïque et de s'adapter aux besoins croissants des automobilistes électriques.
La CRE aligne les tarifs avantageux sur la production solaire
Selon RTE, notre gestionnaire du réseau à haute tension, la France a enregistré un record de 235 heures de production électrique à prix négatif jusqu'à fin juin, pour dépasser les 147 heures de 2023. Cet effet se produit lorsque la production est issue d'énergies renouvelables, comme à l'aide de panneaux photovoltaïques. Il fallait donc ajuster le système actuel pour valoriser cette énergie solaire disponible.
La consultation lancée en octobre par le régulateur de l'énergie propose « la généralisation progressive d'heures creuses l'après-midi en été à partir d'août 2025 ». Cette initiative répond à la problématique des pics de consommation, traditionnellement concentrés le matin et en soirée. La recharge des véhicules électriques pendant ces nouvelles plages horaires permettra d'optimiser l'utilisation de l'électricité photovoltaïque. Les conclusions de cette consultation, attendues en janvier, détermineront les modalités précises de cette transformation.
L'équation économique des heures creuses se simplifie
« Il faut garantir que les heures creuses restent avantageuses. Aujourd'hui, il faut 30 % de sa consommation en heures creuses pour que cela devienne attractif », souligne Emmanuelle Wargon. L'abonnement heures pleines/heures creuses, bien que plus onéreux de 8 euros annuels pour une puissance de 6kVA, trouve sa rentabilité dans une consommation organisée.
Les propriétaires de véhicules électriques dépassent naturellement ce seuil de 30 %, leurs besoins énergétiques importants justifiant pleinement cette formule. La baisse annoncée de 14 % du tarif réglementé en février prochain renforce l'attractivité du dispositif. « On continue à le défendre : nous n'avons pas le même point de vue que l'Autorité de la concurrence. Il est lissé et permet d'éviter des secousses », affirme la présidente de la CRE. Pour une facture moyenne de 1 400 euros annuels, l'économie atteindra 200 euros. Voilà qui relancera peut-être le marché du véhicule électrique, qui cale en cette fin d'année 2024.