[Article mis à jour le 06/01/2025 à 08h04] Les propriétaires de véhicules diesel doivent-ils se soumettre à une nouvelle règlementation sur l'AdBlue entrée en vigueur au 1er janvier 2025 ? Le contrôle technique a-t-il été modifié pour détecter les fraudes ? Doivent-ils désormais consommer 15 litres d'AdBlue tous les 10 000 kilomètres ? Quels sont les risques pour les contrevenants ? On fait le point sur un sujet sensible pour de nombreux automobilistes.

Il va falloir refaire le plein d'AdBlue © DiPres / Shutterstock
Il va falloir refaire le plein d'AdBlue © DiPres / Shutterstock

Suite aux commentaires de nos lecteurs et aux divergences constatées dans les sources disponibles en ligne, la rédaction de Clubic souhaite apporter quelques précisions. Les informations diffusées dans nos articles s’appuient habituellement sur des sources fiables, mais celles de cet article font actuellement l’objet d’interprétations contradictoires.

Nous vous invitons donc à considérer ces informations avec prudence. Nous avons par conséquent mis à jour cet article avec des informations plus fiables. Nous vous présentons nos sincères excuses pour la gêne occasionnée et vous remercions pour votre patience et votre compréhension.

Un joli nom, mais une mauvaise réputation. Et ce n'est pas la nouvelle réglementation, qui serait entrée en vigueur pour le Nouvel An, qui va changer les choses pour l'AdBlue. Depuis le 1er janvier 2025, certains propriétaires de véhicules diesel seraient obligés à une consommation minimale de ce liquide qui neutralise les oxydes d'azote toxiques et les centres de contrôle technique seraient dotés d'outils capables de détecter une désactivation du système.

Vous avez sans doute lu dans les médias ces articles qui évoquent ces changements. Or, il se trouve que d'autres contredisent partiellement ces changements.

Pourquoi l'AdBlue est-il si controversé ?

Alors qu'il est censé réduire les émissions polluantes de certains véhicules diesel n'est pas en odeur de sainteté. Pourtant, Cette solution aqueuse, injectée dans le système d'échappement, transforme les redoutables oxydes d'azote en simple vapeur d'eau et azote inoffensif. La réduction des émissions nocives peut atteindre 85 %, un chiffre qui justifie sans conteste son efficacité aux yeux des autorités et décideurs.

Or, le dispositif présente des défaillances techniques. La cristallisation du liquide endommage régulièrement les composants essentiels comme les injecteurs, les sondes ou les réservoirs. Ces pannes immobilisent les véhicules et nécessitent des réparations onéreuses, avec une facture moyenne de 1 500 euros pour les modèles hors garantie. Stellantis avait dû sortir le chéquier pour indemniser certains de ses clients lésés par ces pannes.

C'est tout naturellement que certains conducteurs ont eu dans l'idée de désactiver le système AdBlue de leur véhicule. Ils ignorent peut-être que cela peut leur coûter cher. Très cher. En effet, bidouiller votre voiture tombe sous le coup de l'article L318-3 du Code de la route qui dispose qu'« Est puni d'une amende de 7 500€ le fait de réaliser ou de faire réaliser sur un véhicule des transformations ayant pour effet de supprimer un dispositif de maîtrise de la pollution, d'en dégrader la performance ou de masquer son éventuel dysfonctionnement, ou de se livrer à la propagande ou à la publicité, quel qu'en soit le mode, en faveur de ces transformations ».

Il va falloir faire de la place dans le garage pour stocker l'AdBlue en 2025 © Janet Worg / Shutterstock
Il va falloir faire de la place dans le garage pour stocker l'AdBlue en 2025 © Janet Worg / Shutterstock

Obligation de consommation, renforcement du contrôle technique, les rumeurs sur la nouvelle règlementation de l'AdBlue pullulent

Pour pallier ce genre de fraudes et surtout, pour garantir l'efficacité du système antipollution RCS (réduction catalytique sélective) et le respect des normes européennes, notamment la norme Euro 6, une nouvelle réglementation a vu le jour. Entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025, elle prévoit notamment d'imposer une consommation minimale d'AdBlue, et le renforcement des contrôles techniques pour détecter les désactivations du système par les conducteurs, assorti d'une amende salée le cas échéant.

Nous avions, sur Clubic, initialement relayé ces informations. Des lecteurs nous ont prévenu que d'autres sources venaient contredire ces déclarations. Après avoir effectué de nouvelles vérifications, il s'avère effectivement qu'il s'agissait de rumeurs.

Sur le site Capital.fr, on peut lire le démenti du directeur technique et qualité du groupe Dekra Automotive en France, Rémi Courant: « Le sujet est sorti de nulle part, il n’y a aucun fondement. Ce n’est même pas le début de quelque chose, le contrôle évolue en fonction de textes réglementaires, un examen étant régi par une directive européenne, et rien n’a été inscrit dans la loi ».

Même son de cloche du côté de Mobilians, syndicat automobile anciennement Chambre syndicale du commerce automobile qui publie un communiqué de presse sur son site Web : « Mobilians souhaite mettre fin à la vague de désinformation : Aucune modification de la règlementation du contrôle technique n’est prévue au 1er janvier 2025, ni concernant le contrôle des émissions polluantes, ni concernant le contrôle des éléments de sécurité du véhicule. De plus, aucun nouveau matériel ne sera installé dans les centres de contrôle technique à partir du 1er janvier 2025 ».

Si, pour l'heure, sur Clubic, nous n'avons aucune information officielle au sujet de l'obligation de consommation d'AdBlue, rien ne dit que cela ne sera pas un jour le cas. Comme l'indique Rémi Courant, « Il y aura bien des évolutions sur le sujet du contrôle antipollution dans quelques années, mais certainement pas à court terme ». Il précise également que des discussions sont en cours au sein de l'UE sur le sujet.

Alors autant rester dans les clous avec l'AdBlue, c'est bon pour le portefeuille et la planète.