Un ancien développeur de Microsoft révèle que l'entreprise tolère délibérément le piratage de Windows 11. Selon lui, Microsoft préfère maintenir les utilisateurs dans son écosystème pour monétiser leurs données plutôt que de lutter contre les activations non autorisées.

Et vous, votre clé d'activation Windows 11, vous l'avez obtenue où ? © rawf8 / Shutterstock
Et vous, votre clé d'activation Windows 11, vous l'avez obtenue où ? © rawf8 / Shutterstock

Il semble que l'activation de Windows 11 par des moyens non autorisés soit un secret de polichinelle malgré les risques qu'elle comporte. Sur son compte X.com, Barnacules, un ex-développeur Microsoft qui affiche plus de 100 000 abonnés, explique en toute détente que Microsoft ne cherche pas à empêcher l'utilisation de serveurs KMS (Key Management Service, ou service de gestion de clés) tiers pour activer Windows 11.

Ces serveurs, normalement destinés à l'activation en volume des licences dans les entreprises, sont détournés pour permettre l'activation gratuite du système d'exploitation. Pourtant, Windows ne bronche pas.

La stratégie de l'écosystème

La tolérance de Microsoft face au piratage n'est pas seulement due à l'ignorance ou à l'indifférence, mais entre plutôt dans une stratégie économique bien précise, selon Barnacules. L'entreprise considère les utilisateurs comme une source de revenus au-delà du simple achat de licence.

Entre autres, Redmond effectue sur ces versions qui frisent la correctionnelle la collecte des données de télémétrie. En clair, il s'agit d'un processus automatique qui recueille des informations sur l'utilisation et les performances de ses produits et services, dans le but d'améliorer la qualité, la sécurité et la fiabilité de ses offres. Mais la firme injecte aussi l'affichage de publicités intégrées dans Windows 11, et la vente de services comme Microsoft 365 ou Xbox Game Pass, soit une manne de sources de profit importante.

« Vous êtes le produit », résume l'ancien employé. Il explique que Microsoft préfère garder les utilisateurs dans son écosystème, même avec une version non autorisée, plutôt que de les voir migrer vers des alternatives comme Linux ou macOS.

Les sanctions en cas de piratage de Windows 11 sont sévères © Melnikov Dmitriy / Shutterstock
Les sanctions en cas de piratage de Windows 11 sont sévères © Melnikov Dmitriy / Shutterstock

Les risques pour les utilisateurs

Mais cette apparente indifférence de Microsoft n'est pas un mot d'excuse contre les lois en vigueur ni une invitation à l'utilisation de versions non autorisées de Windows 11, et elle protège encore moins des virus.

Un forum non officiel consacré à Windows précise que piratage de l'OS comporte de nombreux risques, malgré l'apparente tolérance de Microsoft. Bien que l'entreprise publie parfois des mises à jour de sécurité pour les versions non autorisées, ce n'est pas garanti. Vous pourriez vous retrouver avec un système vulnérable aux cyberattaques si Microsoft décide de restreindre l'accès aux mises à jour.

On y apprend également que l'utilisation d'outils d'activation non autorisés, notamment les « AutoKMS », expose le système à des logiciels malveillants potentiellement dangereux. Ces outils peuvent dissimuler des cryptojackers, des enregistreurs de frappe ou des logiciels espions, qui peuvent, comme on le sait, nuire gravement à la sécurité des données. Quant à se tourner vers l'assistance en cas de problème avec une version piratée, c'est à oublier. Impossible de bénéficier du support technique officiel de Microsoft.

Enfin, et c'est peut-être le plus important dans cette histoire, il faut savoir qu'en France, le piratage de Windows 11 tombe sous le coup des articles 323-1 et 323-3 du Code pénal ainsi que de l'article L335-3 du Code de la propriété intellectuelle. Ces derniers exposent les contrevenants à des peines allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 500 000 euros d'amende. Est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ?

Source : Neowin