Des publicités d’une heure impossibles à zapper sur YouTube ? La rumeur enfle depuis quelques jours. Derrière ces signalements troublants se cacherait une escalade dans la guerre contre les bloqueurs de pubs.
La plateforme de streaming intensifie sa lutte contre les outils antipubs, quitte à tester des méthodes radicales. Plusieurs utilisateurs rapportent désormais des encarts publicitaires interminables – jusqu’à près de trois heures – sans option de contournement. Une situation qui relance le débat sur l’équilibre entre revenus publicitaires et expérience utilisateur.
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Des signalements troublants sur Reddit
Plusieurs utilisateurs ont partagé des captures d'écran montrant des annonces de 57 minutes à près de 3 heures. Particularité troublante : la majorité concernerait des internautes utilisant des adblockers comme uBlock Origin ou AdGuard.
Dans un communiqué à nos confrères d'Android Authority, YouTube rappelle que « les bloqueurs violent nos conditions d'utilisation ». La plateforme évoque une « expérience de lecture dégradée » pour ces utilisateurs, sans confirmer ni infirmer le lien avec la durée des pubs.
Pourtant, un détail technique accrédite la thèse d'une contre-attaque ciblée. Certaines publicités affichent un message « Saut des pubs… » en bas à gauche, suggérant un conflit entre le bloqueur et le lecteur vidéo. « Le script de l'adblocker pourrait avoir désactivé le bouton Passer sans bloquer la pub elle-même », analyse un développeur.
Cette offensive s'inscrit dans une stratégie plus large. Depuis fin 2024, YouTube teste l'intégration des publicités directement dans le flux vidéo, avant même son envoi au navigateur. Une méthode rendue possible par l'injection de pubs côté serveur.
Le piège technique des pubs « côté serveur »
Concrètement, les annonces sont fusionnées avec le contenu principal sur les serveurs de Google, contrairement au modèle traditionnel où elles s'ajoutent localement. Résultat : les adblockers peinent à distinguer les séquences publicitaires du reste de la vidéo. Certains bloqueurs contournent l'obstacle en forçant le saut automatique des segments identifiés comme pubs, mais cette course à l'armement technique favorise les bugs… et les marathons publicitaires.
En voulant dissuader l'usage des adblockers, YouTube risque de nourrir leur popularité. La plateforme se retrouve coincée entre deux impératifs : maintenir ses revenus publicitaires (en hausse de 12 % sur 2024) et éviter l'exode des 1,3 milliard d'utilisateurs mensuels vers des alternatives libres comme Invidious ou pire, favoriser l'émergence d'un nouveau concurrent. Le retour timide de l'abonnement Premium Lite (6,99 €/mois pour moins de pubs) ne suffit pas à calmer la colère. Pire : certains abonnés Premium signalent toujours des intrusions publicitaires.
Source : Android Authority
19 décembre 2024 à 10h07
