Le président argentin Javier Milei accusé d'avoir promu une arnaque à la crypto

Le président argentin est le centre d'une polémique dans son pays après avoir promu une nouvelle cryptomonnaie. Une cryptomonnaie qui n'était qu'une arnaque.

Il est facile de voir à quel point la cryptomonnaie est devenue mainstream. Alors qu'elle a longtemps été tenue par les autorités mondiales comme un outil dangereux, fait pour les criminels, de grands dirigeants soutiennent dorénavant la technologie, et vont même plus loin. On avait ainsi vu Donald Trump et sa femme Melania lancer chacun leur mème coin au mois de janvier. Et cette fois, c'est en l'Argentine où un président met un pied dans le milieu.

Le président poste un message de promotion de la crypto $LIBRA

Javier Milei est connu pour son côté très fantasque. Le président argentin est en effet un habitué des opérations de communication spectaculaires, à l'image de la tronçonneuse qu'il agitait lors des élections présidentielles. Mais il est peut-être cette fois allé trop loin. Le vendredi 14 février, il a posté sur X un message de soutien à une crypto appelée « $LIBRA », une crypto devant « stimuler la croissance de l'économie argentine, en finançant les petites entreprises et les entrepreneurs argentins. »

Sauf que quelques heures plus tard, le chef de l'exécutif argentin a finalement fait machine arrière, et a supprimé son message. « Je ne connaissais pas les détails du projet et après en avoir pris connaissance, j'ai décidé de ne pas continuer à le diffuser » a-t-il expliqué, niant par ailleurs avoir eu aucun lien avec l'entreprise à la base du projet.

Une enquête anti-corruption lancée

Sauf que le message du président argentin a fait des heureux. D'après la publication d'analyse des marchés financiers mondiaux The Kobeissi Letter, 80% des actifs de $LIBRA était entre les mains d'un petit groupe qui s'est enrichi extrêmement rapidement en vendant en masse, ce qui a provoqué l'effondrement du cours de la crypto (une technique connue sous le nom de « rug pull »).

Résultat, neuf personnes auraient à elles seules réussi à gagner quelque 87 millions de dollars, alors que des dizaines de milliers de personnes auraient elles perdu leur mise. Les oppositions au président Milei se sont évidemment emparées de l'affaire, l'ancienne présidente Cristian Kirchner l'accusant d'être un « crypto arnaqueur », alors que l'opposition du centre droit a demandé la création d'une commission d'enquête. Devant la pression, le bureau de la présidence a finalement annoncé avoir saisi le Bureau anti-corruption pour faire éclaircir ce dossier, tout en indiquant que le Javier Milei « n’a en aucun cas participé au développement » de $LIBRA.

Source : France Info, Libération