Donald Trump, l'homme aux mille facettes, s'aventure dans l'univers tumultueux des cryptomonnaies. Avec le lancement annoncé de « The DeFiant Ones », l'ancien président américain prétend vouloir révolutionner la finance pour les laissés-pour-compte du système bancaire traditionnel.
Donald Trump, l'ancien président américain aux multiples casquettes, ajoute une nouvelle corde à son arc : la cryptomonnaie. Le magnat de l'immobilier devenu politicien a annoncé jeudi sur Truth Social le lancement de sa propre plateforme de cryptomonnaie, baptisée The DeFiant Ones. Un nom qui joue sur les mots, alliant « défiance » et « finance décentralisée » (DeFi). Signe que l'homme a toujours les cryptos dans le viseur.
« Pendant trop longtemps, l'Américain moyen a été pressé comme un citron par les grandes banques et les élites financières » a déclaré Trump, brandissant l'étendard de la rébellion avec son hashtag #BeDefiant. Mais derrière ce discours populiste et cette promesse de révolution financière, que cache réellement cette initiative ?
Une cryptomonnaie aux contours flous et aux promesses mirobolantes
Le projet The DeFiant Ones reste pour l'heure aussi opaque que les finances de Trump. Un canal Telegram, seule source d'information officielle, ne fournit aucune précision sur la nature exacte de l'entreprise. S'agit-il d'une organisation autonome décentralisée, d'une nouvelle monnaie virtuelle, d'une plateforme d'échange ou d'un simple blog sur les cryptomonnaies ?
Des indices émergent néanmoins des méandres administratifs. En juillet, une société dénommée AMG Software Solutions a déposé des demandes de marques pour les termes « Be DeFiant », « World Liberty » et « World Liberty Financial ». Cette dernière viserait à « fournir des informations financières dans le domaine de la finance décentralisée (DeFi) », selon les documents officiels.
Les héritiers de l'empire Trump, Donald Jr. et Eric, se font les porte-voix d'une vision quasi messianique du projet. Eric Trump a déclaré au New York Post : « Près de la moitié de ce pays est actuellement non bancarisée. Mais avec cette technologie, ils pourraient avoir la possibilité d'être presque instantanément approuvés ou refusés par un prêteur sur la base de mathématiques, pas de politique. L'argent pourrait être sur leur compte en quelques minutes, pas en mois ».
De l'or numérique au plomb virtuel : la volatilité des actifs Trump
Cette nouvelle aventure trumpienne n'est pas sans rappeler d'autres initiatives controversées de l'ancien président. La tristement célèbre Trump University, accusée d'avoir escroqué ses étudiants, s'est soldée par un règlement à l'amiable de 25 millions de dollars. Largement de quoi éveiller la méfiance quant à ses nouvelles promesses financières.
Trump n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai dans l'univers crypto. Orateur vedette de la conférence Bitcoin à Nashville cette année, il y a promis le limogeage de Gary Gensler, président de la SEC (Securities and Exchange Commission) et bête noire des aficionados de la crypto. Ses déclarations financières révèlent entre 1 et 5 millions de dollars investis dans une « clé ethereum virtuelle », sans parler des 7,2 millions de dollars engrangés grâce à trois collections de NFT (Non-Fungible Token).
Toutefois, l'histoire récente incite à la prudence. Les acquéreurs des NFT Trump ont vu la valeur de leurs investissements fondre comme neige au soleil, certains jetons perdant leur valeur presque instantanément. En avril, le volume d'échanges des NFT Trump avait chuté de 99 %, un effondrement vertigineux qui soulève des questions sur la pérennité de ses entreprises numériques.
Les experts restent sceptiques quant aux promesses d'inclusion financière du projet de Trump. Le Center for American Progress n'a trouvé « aucune preuve systématique que les transactions crypto soient moins coûteuses que les transactions financières traditionnelles ». Todd Phillips, ancien directeur de la réglementation financière du CAP, met en garde : « Encourager les gens à utiliser leurs chèques de paie durement gagnés ou leurs économies pour acheter des actifs hautement risqués pourrait faire exactement le contraire » de l'inclusion financière tant vantée.
Source : The Verge