Sorti cette semaine, le nouveau générateur d'images de ChatGPT a suscité un véritable engouement. Et pour cause : il peut créer des images dans le style du studio Ghibli. Mais tout ça est-il bien légal ?

OpenAI a annoncé le 25 mars dernier qu'il était possible de générer et de modifier des images de façon native avec le modèle GPT-4o de ChatGPT. La fonctionnalité, accessible, pour l'heure, aux utilisateurs payants pourrait être prochainement disponible sans frais. Formé, d'après son PDG Sam Altman, à partir de « données accessibles au public » et d'images issus de partenariats, le générateur s'est révélé particulièrement efficace, et notamment pour reproduire le style iconique du studio Ghibli.
Il n'en fallait pas plus pour que les prouesses de l'outil deviennent virales. Du côté des juristes, toutefois, cette avancée soulève de nombreuses inquiétudes. On fait le point.
Un véritable succès pour le nouveau générateur d'images d'OpenAI
La génération d'images IA est en plein boom et on en entend de plus en plus parler dans les médias, en bien ou en mal. La semaine dernière, par exemple, Google Gemini 2.0 Flash a défrayé la chronique : si la plupart des modèles refusent aujourd'hui catégoriquement d'ôter les filigranes des images, certains utilisateurs se sont rendus compte que cette technologie était non seulement capable de les effacer mais aussi de les remplacer par le filigrane de leur choix.
25 mars 2025 à 15h08
Depuis deux jours, c'est au tour du nouveau générateur d'images de ChatGPT de faire parler de lui. Les internautes inondent, en effet, le web d'images qu'on jurerait sorties des studios Ghibli : memes illustres, scènes iconiques du cinéma, hommes politiques français, controverses internationales et bien d'autres visuels circulent partout en ce moment. Même Sam Altman s'est pris au jeu et modifié sa photo de profil.
La fonctionnalité ne plaît cependant pas à tout le monde.
Un outil qui soulève de nombreuses problématiques juridiques
Ce n'est un secret pour personne : les modèles IA ne sont pas toujours très regardants en ce qui concerne le droit d'auteur. Sans surprise, le nouveau générateur d'OpenAI suscite de nombreuses interrogations légales. Interrogé à ce sujet par TechCrunch, Evan Brown, avocat spécialisé en propriété intellectuelle au sein du cabinet Neal & McDevitt, a indiqué que l'outil se trouvait dans une véritable « zone grise juridique ».
Un porte-parole d'OpenAI a précisé que si le générateur empêche les utilisateurs de copier « le style d'artistes vivants individuels », il peut, en revanche reproduire « des styles de studio plus larges ». Les productions du studio Ghibli restent malgré tout protégées par le droit d'auteur et la forte ressemblance des images générées par ChatGPT indique probablement que le modèle a été entraîné avec des données issues de ces créateurs, sans qu'aucun accord n'ait été conclu au préalable.
La firme invoquera sûrement, comme elle l'a déjà fait auparavant, le fair-use (droit d'usage équitable, en français). Cela fait, en effet, longtemps qu'OpenAI ne souhaite plus avoir à rétribuer les créateurs pour entraîner ses modèles. Dans le domaine, la société n'en est pas à son premier procès : on se rappelle notamment que le New York Times avait poursuivi la firme en justice il y a quelques temps déjà.
Pour l'heure, comme le rappelle l'avocat Evan Brown, la justice n'a pas encore décidé quelles seraient « les conséquences en matière de violation du droit d'auteur liées à la consultation, à l'exploration du web et à la copie des bases de données. » En attendant, les internautes s'en donnent à cœur joie et génèrent de plus en plus images, inspirées de Ghibli mais aussi de Pixar et d'autres studios emblématiques.
Source : TechCrunch
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