La capsule spatiale Starliner de Boeing continue de faire parler d'elle, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Malgré les nombreux défis techniques et les controverses qui entourent le programme, la NASA maintient sa confiance envers le constructeur aérospatial américain.

Starliner - © Shutterstock
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L'agence spatiale américaine a récemment annoncé son intention de poursuivre les vols habités à bord de Starliner, et ce malgré les problèmes de propulseurs rencontrés lors de la dernière mission.

Un premier vol habité mouvementé

En juin dernier, Starliner a effectué son premier vol habité vers la Station spatiale internationale (ISS). Ce qui devait être une mission d'une semaine s'est transformé en un séjour de neuf mois pour les astronautes Suni Williams et Butch Wilmore. La cause ? Des fuites d'hélium et des défaillances de propulseurs qui ont contraint la NASA à prolonger la mission et à rapatrier l'équipage à bord d'une capsule Dragon de SpaceX.

Ces incidents ont mis en lumière les failles du système de propulsion de Starliner. La surchauffe des « doghouses », ces compartiments abritant les propulseurs, a entraîné le gonflement de joints en Téflon, perturbant ainsi l'écoulement du carburant. Un problème qui n'avait pas été anticipé et qui a nécessité des analyses approfondies.

La NASA maintient le cap

Malgré ces revers, la NASA ne baisse pas les bras. L'agence spatiale prévoit de nouveaux tests au sol pour Starliner dès cet été. Ces essais, qui se dérouleront au White Sands Test Facility au Nouveau-Mexique, visent à valider les modèles thermiques et à déterminer les meilleures solutions pour améliorer les performances du vaisseau.

Starliner - © Shutterstock
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Parmi les pistes envisagées, on trouve l'ajout de barrières thermiques dans les « doghouses » et la modification des séquences de tir des propulseurs. L'objectif est clair : éviter la surchauffe qui a causé tant de soucis lors du dernier vol. Steve Stich, directeur du programme des vols commerciaux habités de la NASA, reste optimiste. Il évoque la possibilité d'un nouveau vol de Starliner « à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine ». Toutefois, la décision de faire voler ou non des astronautes lors de cette prochaine mission n'a pas encore été prise.

Boeing face à la concurrence et aux critiques

Boeing doit également conjuguer avec SpaceX, qui assure déjà des rotations régulières vers l'ISS depuis 2020. Les difficultés de Starliner s'ajoutent aux déboires rencontrés par Boeing sur d'autres programmes, notamment celui du lanceur SLS. L'entreprise a dû se résoudre à licencier 200 employés travaillant sur ce projet, alors que son avenir est remis en question face à l'émergence de solutions plus économiques comme Starship de SpaceX.

Malgré tout, la NASA insiste sur l'importance d'avoir deux systèmes de transport d'équipage différents pour assurer une redondance dans l'accès à l'espace. Cette volonté de diversification explique en partie la persévérance de l'agence envers Starliner, même si le coût du programme – qui a déjà dépassé les 2 milliards de dollars – soulève des interrogations. L'avenir de Starliner reste donc incertain. Si Boeing parvient à résoudre les problèmes techniques et à regagner la confiance de la NASA, la capsule pourrait encore jouer un rôle important dans le futur de l'exploration spatiale américaine. Dans le cas contraire, l'entreprise risque de voir son contrat avec la NASA remis en question, au profit de concurrents plus performants.

Source : WCCFTECH