Donald Trump souhaite rapatrier des industries de haute technologie aux États-Unis avec ses droits de douane. Mais pour des produits comme les iPhone, ce serait tout simplement mission impossible.

Des ouvriers assemblent des smartphones dans une usine © shutterstock.com
Des ouvriers assemblent des smartphones dans une usine © shutterstock.com

La nouvelle séquence économique lancée par Donald Trump depuis son « Liberation Day », et qui a fait très mal à la Bourse, a pour ambition de rendre plus attractive la production de nombreuses marchandises au niveau du territoire des États-Unis. Mais renchérir le coût des produits venus de l'extérieur ne suffira pas à inciter un géant comme Apple, qui souffre pourtant beaucoup de cette nouvelle donne géo-économique, à assembler les iPhone aux États-Unis. Et pour cause.

Les États-Unis n'ont rien de ce dont a besoin Apple pour les iPhone

Serait-il possible de produire des iPhone aux États-Unis, en rendant simplement plus cher leur importation ? La réponse est simple... c'est non. En effet, la plus grande économie du monde ne possède aucune des infrastructures nécessaires à l'assemblage de ces téléphones. Et une seule usine de ce genre nécessite quatre ans de construction (soit aujourd'hui moins que le temps qui reste à Donald Trump au pouvoir).

Et ce n'est pas tout. Car on ne retrouve pas non plus de l'autre côté de l'Atlantique ces usines de sous-assemblage qui permettent de produire la matière première indispensable à la production des composants des iPhone. Niveau main-d'œuvre, le problème est similaire, puisque les États-Unis n'ont ni la main-d'œuvre peu chère employée aux tâches de base en Asie, ni la main-d'œuvre beaucoup plus qualifiée utilisée pour les opérations les plus techniques. Enfin, les terres rares utilisées pour la production d'iPhone devraient dans tous les cas être elles aussi importées, terres rares qui subiraient à leur tour des droits de douane.

© Sergii Figurnyi / Shutterstock
© Sergii Figurnyi / Shutterstock

L'exemple TSMC montre la complexité du problème

Autant dire qu'Apple n'est pas prêt d'abandonner sa chaîne d'approvisionnement, centrée, pour le malheur de Donald Trump, autour de la Chine, où près de 90% des iPhone sont produits par des partenaires très connus comme Foxconn et Luxshare.

La difficulté de déménager des industries à haute valeur ajoutée de l'Asie aux États-Unis est illustrée par l'exemple de TSMC, qui fabrique les puces d'Apple. Sous la pression déjà à l'époque de l'administration Biden, le géant des semi-conducteurs s'est implanté en Arizona. Mais sa première usine a n'a pu ouvrir qu'après plus de quatre ans de travaux. Une seconde usine TSMC ouvrira ses portes en 2027 ou 2028, et produira potentiellement des semi-conducteurs gravés à 3 nm utilisés dans les iPhone les plus modernes, alors qu'une troisième usine produisant des semi-conducteurs à 2 nm pourrait voir le jour aux États-Unis à l'horizon 2030.

Des projets qui montrent que « relocalisation » pour une petite partie des activités nécessaires à l'assemblage des iPhone demande de nombreuses années, tout en ne permettant que la production d'éléments d'une génération en retard par rapport à ce qui se fait de mieux. Pour rappel, TSMC est déjà en train de se préparer à produire en masse des puces à 2 nm durant l'année 2025. L'iPhone made in America devrait donc attendre.

Source : Apple Insider

À découvrir
Quel est le meilleur iPhone à acheter ? Comparatif 2025

04 mars 2025 à 16h25

Comparatif