Huawei se prépare à livrer en masse sa toute nouvelle puce dédiée à l'intelligence artificielle (IA). Un timing idéal pour l'entreprise, alors que les relations sont de plus en plus tendues entre les États-Unis et la Chine.
Car les deux premières puissances mondiales se livrent une guerre commerciale sans merci, notamment au travers de droits de douane qui dépassent l'entendement. Dans ce contexte, Washington a annoncé que l'exportation des puces H20 de NVIDIA en Chine serait désormais soumise à l'octroi de licence. Cette technologie bridée permet au fabricant de garder une mainmise sur le crucial marché chinois. Mais cette décision correspond peut s'apparenter à une quasi-interdiction.
Des performances comparables à la H100
Huawei a de quoi se frotter les mains. Car le géant technologique s'apprête à débuter la livraison en masse de sa puce Ascend 910C. Entrée en production il y a quelques mois, ce GPU combine deux processeurs 910B (la puce d'IA précédente de Huawei) en un seul package grâce à des techniques d'intégration avancées.
Par conséquent, cette technologie possède une puissance de calcul et une capacité de mémoire doublées par rapport à la 910B, de quoi lui octroyer un meilleur support pour divers types de données de charge de travail d'IA. Selon Reuters, elle offre une performance comparable à l'emblématique H100 de NVIDIA, interdite sur le marché chinois depuis 2022.
En raison des restrictions américaines, la puce Ascend 910C devrait s'imposer comme la meilleure solution pour les développeurs chinois de modèles d'IA, notamment pour traiter l'inférence, c'est-à-dire le moment entre la requête d'un utilisateur et la réponse de l'IA.
NVIDIA prise en étau
Il semble évident que ce nouveau processeur permettra à Huawei de grappiller des parts de marché supplémentaires sur NVIDIA en Empire du Milieu. Une situation qui ne doit pas ravir le P.-D.G Jensen Huang, tant ce marché est convoité, particulièrement dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Au début de l'année, les révélations autour du modèle DeepSeek ont montré que même sans les puces les plus puissantes de NVIDIA, les chercheurs chinois pouvaient atteindre d'excellents résultats. Un événement qui a poussé les États-Unis à serrer la vis encore davantage, craignant que les avancées du pays soient aussi exploitées dans le domaine militaire. Et c'est le fabricant de puces américain qui en pâtit.
Source : Reuters
