JB - David DEGRELLE bonjour. En quelques mots, pouvez vous présenter votre parcours ainsi que votre agence 1ere-Position ?
DD - J'ai découvert Internet en 1996 d'abord avec la création d'un site perso sur la photo et qui m'a servi ensuite d'expérience à valoriser auprès des rares agences web en 1997. A l'époque mon job est commercial, et consiste à vendre des sites web à des viticulteurs, des agences immobilières en Savoie, et en 97 le web personne n'y croit ! En plus les quelques sites créés pour mes clients ne font pas ou peu de trafic et donc de résultats, ce qui est encore plus décevant. J'entends parler du site Abondance.com, du livre d'Olivier Andrieu et du référencement sur les moteurs qui produit un déclic. Après 2 licenciements économiques successifs (avant la bulle en plus), je décide de créer l'entreprise individuelle 1ère Position, un 1er avril 1999, histoire de voir concrètement ce que mes idées peuvent valoir sur le web. 1ère Position est aujourd'hui une S.A. de 351 000 euros, avec des clients prestigieux et une équipe d'experts passionnés. Notre cœur de métier est le référencement naturel et la gestion des liens sponsorisés que nous intégrons dans une démarche globale de WebMarketing, notamment pour développer des effets de convergence entre les différents leviers du e-marketing encore méconnus. En une phrase notre métier consiste à créer du trafic ciblé online et qui transforme sur les sites de nos clients.
JB - Quelle proportion de l'audience d'un site web est issue du référencement ? Cette proportion a-t-elle tendance à évoluer ?
DD - Selon les études que nous menons depuis 2000 avec Xiti, le trafic en provenance des moteurs de recherche oscille entre 20% et 40% du trafic total d'un site, soit 30% de moyenne, ce qui est déjà colossal ! Mais ce qui l'est encore plus est que ce trafic search est non seulement important en volume et surtout en qualification et en transformation.
Ce trafic provenant des moteurs permet à la fois de toucher et recruter de nouveaux visiteurs qui ne connaissent pas forcement la marque/le site ou n'y ont pas pensé lors de leurs recherches sur le web et surtout ce trafic correspond vraiment à un internaute qui a exprimé un réel besoin, spontanément et librement via un mot clé. Un internaute qui tape «achat voyage guadeloupe» nous dit exactement ce qu'il veut et ce qu'il cherche, ce qui d'un point de vue permission marketing est tout simplement magique.
Cette proportion de 30% en moyenne par les moteurs est plutôt stable et démontre un fonctionnement homogène et correct du site web. En dehors de cette proportion (à +/- 10%), c'est que le site web a un oblème, soit un mauvais référencement, soit un problème de fidélisation, de notoriété ou tout simplement de stratégie pertinentes sur le web. Dans le détail il y a deux sources de création de trafic à partir des moteurs à distinguer : le référencement naturel qui capte en moyenne 70% des recherches organiques et les liens sponsorisés qui captent 30% et ciblent les recherches commerciales. Le référencement naturel permet de générer 2 fois plus de trafic que les liens sponsorisés qui lui sont complémentaires.
JB - L'émergence des blogs et plus généralement du web 2.0 fait elle évoluer votre métier, vos méthodes et vos outils ?
DD - Sur le fond et en terme de méthodes pas réellement, dans les faits énormément car le web 2.0 joue là aussi de rôle d'accélérateur de référencement. Le référencement 1.0 était déjà 2.0 par définition à l'époque mais personne ne l'avait vraiment remarqué et les comportements sont en train de bouger et très rapidement car si l'on comprend ce qu'est la prise du pouvoir de l'internaute, cela fait longtemps qu'il l'a pris du coté des moteurs en saisissant ses mots clés. C'est le pouvoir des mots clés : dites moi les mots clés que vous tapez et je vous dirais qui vous êtes, vos centres d'intérêts sans même vous connaître !
Un exemple : en écrivant des articles pertinents via un blog, vous serez lu et lié spontanément, ce qui améliorera votre référencement naturellement dans les moteurs et vous fera connaître auprès de nouveaux visiteurs, c'est un cercle vertueux qu'on appelle le linkbaiting, littéralement la pêche aux liens grâce à la pertinence des contenus. Pour ce qui est des aspects purement techniques, le retour aux bases du référencement naturel est plus que jamais une nécessité et la meilleure des stratégies qui, couplé aux techniques de promotion 2.0, forme le couple idéal pour doper son audience sur le web et les moteurs.
L'AJAX, le Javascript sont de plus en plus utilisés et représentent bien sûr des freins techniques au référencement tout comme le Flash, mais ne nous y trompons pas ce sont à ces technologies de s'adapter et non l'inverse comme on l'a souvent vécu, pour ne pas retomber dans les erreurs du passé à vouloir contourner les problèmes techniques en référencement avec des techniques borderline et fortement sanctionné comme le sont les pages satellites.
Ce que je regrette c'est que les éditeurs de solutions web n'impliquent jamais ou très rarement les référenceurs, ergonomes et les personnes de l'accessibilité dans le développement de leurs outils. Cela a comme conséquence des outils ou des technologies incompatibles avec les moteurs ce qui limite le trafic et donc de nouveaux utilisateurs. Un exemple à suivre est le sIFR qui permet, via un mélange de flash et de javascript, d'avoir des titres avec une mise en forme très soigné tout en étant engine-friendly et référençable dans les moteurs. Une nouvelle fois, c'est aux éditeurs de prendre connaissance de toutes les contraintes web pour les intégrer à leur développement.
JB - L'introduction d'un "trustrank" par Google va-t-elle rendre obsolète l'obsession de bon nombre de webmestres pour le PageRank ?
DD - Je crains que non, car entre le temps qu'il a fallu au Pagerank (le PR) pour devenir grand public, cela va être très long avant de convaincre les webmestres de sa perte d'intérêt et de crédibilité.
Un marché de vente de liens et de PR est également en marche, ce qui fait que nous avons encore quelques années à entendre parler de l'importance du PR, qu'il n'a plus. Les mises à jour du PR et de la fameuse barre verte sont de plus en plus rares, tous les 3 mois environs et notre expérience montre que les sites avec des PR de 2 ou 3 peuvent très bien être positionné tout comme il existe des sites avec des PR de 5 ou 6, très mal positionnés.
Le PR n'est plus un critère en soit et Google utilise plus d'une centaine de critères pour classer un site. Il intègre dorénavant des notions de confiance qu'il peut accorder aux liens et aux sites web pour les classer, ainsi que les analyses de comportements de recherche (temps passé, nombre de visite, etc.) pour déterminer le classement d'un site. Le référencement ne s'est jamais limité à une killerApp ou une astuce, c'est un travail de longue haleine et toujours à prévoir avant la création ou la refonte d'un site pour en maîtriser tous les tenants et aboutissants, de plus en plus nombreux et complexes.
JB - Existe-t-il encore des méthodes simples pour augmenter artificiellement sa popularité ou l'ère du spamdexing touche à sa fin ?
DD - Il existe des sociétés qui se sont spécialisées dans la vente de liens et plus discrètement dans la vente de PR aux US en Chine ou en Asie. Je précise discrètement car Google a en horreur les sociétés qui vendent du PageRank et les condamne sévèrement, tout simplement en les blacklistant de son moteur avec comme voie de conséquence le blacklistage ou la pénalisation des sites utilisant le dit service. N'achetez jamais de liens sans être sur de la source et de l'origine de celui-ci. Dans la philosophie Google, un lien est un vote et un vote est libre et démocratique. En son temps il y a eu les fermes de liens, véritables sites de Spam de liens, là aussi à déconseiller car cela risque également de pénaliser plus que d'améliorer votre référencement. Voila pour les techniques les plus simples et les ventes de liens et de PR se font généralement sous le manteaux sans trop de publicité autour. Comme pour de nombreuses méthodes de spamdexing, elles restent encore aujourd'hui efficace mais demandent de plus en plus de temps, de compétences et de réseaux. Mais le spamdexing est toujours bel et bien présents, sous de nouvelles formes, malheureusement, c'est le fléau du web.
JB - Le web passe à la vidéo et au mobile. Comment vous adaptez vous à ces nouveaux environnements ?
DD -Au sujet du mobile, pas d'évolution spécifique du coté du référencement tout comme l'arrivée du web sur la télé et demain du web partout : l'evernet. Partout où internet est accessible, les moteurs leaders sont utilisés par les utilisateurs et le classement par algorithme garde le même principe. Peu importe donc d'où on accède à l'internet, l'important est d'être bien visible sur les moteurs généralistes qu'on retrouvera partout et qui eux même intègrent le mobile dans leurs canaux de diffusion. Par contre du coté de la vidéo, c'est différents dans le sens ou il s'agit d'une nouveau format de diffusion. Ce format nous intéresse au plus haut point en référencement car notre métier consiste à valoriser tous types de contenus sur les moteurs de recherche.
Le développement des plateformes de diffusion et partage de vidéos représente aujourd'hui un lieu incontournable pour diffuser ses contenus vidéos. Dailymotion, Youtube, Google Vidéo, sont autant d'endroit intéressants pour référencer ses contenus mais par n'importe comment. Les règles de bases du SEO, s'appliquent également à savoir le choix des titres, descriptifs des vidéos et idéalement la transcription de la vidéo pour rendre le contenu accessible aux internautes et donc aux moteurs. Le référencement des vidéos apporte de nombreux avantages à la fois en terme d'audience mais aussi en terme de popularité et de bouche à oreilles qui indirectement bénéficiera au référencement du site. Ce n'est pas tant les moteurs historiques qui intègrent la vidéo qui sont le plus à suivre, mais bel et plein les sites communautaires et collaboratifs de partage de vidéos et notamment des projets comme Joost (ex.The Venice Project), la télévision sur internet créée par les 2 fondateurs de Skype et Kazaa.
JB - David DEGRELLE, je vous remercie.
David DEGRELLE, 1ere Position : "le web 2.0 joue un rôle d’accélérateur de référencement"
Publié le 01 février 2007 à 14h23
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