Le CSA a dit non : LCI, Paris Première et Planète + ne rejoindront finalement pas la TNT gratuite, contrairement à ce que souhaitaient leurs trois propriétaires (TF1, M6 et Canal+). Dans sa décision, rendue publique mardi après-midi, le conseil supérieur de l'audiovisuel affirme que trois chaînes supplémentaires bousculeraient un marché de la TNT gratuite encore fragile, en raison de l'installation récente de nouveaux acteurs et d'une conjoncture publicitaire difficile.
S'il estime que les conditions ne sont pas réunies, à date, pour autoriser le passage en gratuit de ces trois chaînes, le CSA laisse tout de même ouverte la porte d'un hypothétique réexamen en cas d'évolution « plus favorable des conditions de marché ».
Bien que les arguments avancés pour justifier cette décision soient communs aux trois chaînes, le CSA précise tout de même sa position quant à chacun des trois dossiers, soumis au vote des Sages de façon indépendante.
Concernant LCI, pour laquelle TF1 réclame le passage au gratuit depuis 2011 (après l'avoir refusé), il invoque le risque de « déstabiliser les deux chaînes d'information déjà existantes » (i>Télé et BFM TV) pour motiver son refus. Paris Première présenterait quant à elle le risque « d'affecter la viabilité économique et financière » de chaînes concurrentes visant un auditoire analogue. Planète+ serait enfin trop jeune (la chaîne émet depuis 2012) pour que la TNT gratuite diffuse une deuxième chaîne documentaire (aux côtés de RMC Découverte).
TF1 a annoncé qu'en cas de refus, il fermerait LCI d'ici la fin de l'année, laissant quelque 250 collaborateurs sur le carreau. Pour diminuer la portée de cet argument social auprès du CSA, i>Télé et BFM ont promis qu'elles proposeraient des postes à une partie des effectifs concernés, mais l'avenir de la chaîne en tant que tel parait compromis, TF1 n'ayant a priori pas envie de prêter l'oreille aux velléités de rachat récemment formulées par le trio Niel, Pigasse et Bergé, déjà propriétaire du Monde.
Tout ou partie des trois groupes concernés pourraient décider d'attaquer cette décision. Le CSA publiera mercredi les études d'impact qui l'ont motivée.