Voix sur IP : Les acteurs du logiciel menacent-ils l'industrie des télécoms ? La menace reste limitée en France, si l'on en croit la synthèse d'une étude de l'Idate rendue publique le 30 avril 2007 par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Qu'ils soient spécialistes de la messagerie instantanée (Microsoft, !, AOL) ou du softphone (Skype), les éditeurs de logiciels et de services web « n'ont réellement pris des positions fortes que sur le trafic international (40% du trafic de Skype, équivalent à 7% du trafic mondial), que ce soit autour du trafic gratuit ou payant », souligne le régulateur.
Autrement dit, pour les services Voix basés sur le protocole Internet (que ce soit de PC à PC, de PC à téléphone ou l'inverse) la compétitivité tarifaire est la plus rude sur le trafic international, alors qu'elle est quasi inexistante, à ce jour, sur les mobiles. Que les opérateurs se rassurent : Les acteurs du logiciel « n'ont pour l'instant su attirer qu'une partie restreinte de la population, technophile, et généralement peu disposée à payer, et les personnes recherchant des tarifs avantageux pour l'international, sans réellement réussir à atteindre le marché de masse des internautes ». Ainsi, d'après l'idate, les fonctionnalités vocales de l'IM (messagerie instantanée) sont utilisées par moins de 10% des internautes. Par ailleurs, la croissance de solutions comme Skype est en « net ralentissement ».
Dans ce contexte, la perte de revenus pour les opérateurs télécoms, essentiellement dues au trafic gratuit de PC à PC, est estimée « de 3% à 10% » par l'Idate. Les acteurs du logiciel ne généreraient alors directement qu'un peu moins de 20 millions d'euros de chiffre d'affaires pour plus de 5 milliards de minutes.
Si la qualité de la VoIP logicielle est suffisante, « les offres pêchent par leur ergonomie », poursuit l'Arcep. De plus, les offres des acteurs du logiciel sont concurrencées par les offres groupées des opérateurs (accès Internet haut débit et communications VoIP à un tarif très attractif). Le régulateur conclut : « La forte compétitivité du marché des télécoms fixes, particulièrement en France, a limité le potentiel de développement des acteurs du logiciel dans le monde des télécoms ». Cependant, la convergence fixe-mobile pourrait donner une seconde opportunité aux acteurs du logiciel.