La campagne présidentielle 2007 a été un fiasco pour les machines à voter, les problèmes d'accessibilité et de sécurité ayant suscité l'inquiétude et, parfois, impliqué la justice. A la veille du premier tour, le juge des référés du TGI de Paris a condamné Lucile Schmid (PS), conseillère régionale des Hauts-de-Seine, et Laurent Pieuchot, conseiller municipal, à cesser de distribuer un tract d'opposition à l'utilisation des machines sélectionnées par la mairie d'Issy-les-Moulineaux (iVotronic). Dépités, les deux élus ont fait appel de cette décision, avec succès, selon Betapolitique.fr. L'ordonnance de première instance aurait été infirmée le 3 mai 2007, la mairie dirigée par André Santini (UDF) déboutée. Est-ce à dire que les élus concernés peuvent librement exprimer leur opposition, y compris lors du second tour de l'élection, dimanche ?
Issy-les-Moulineaux, 'cité numérique des Hauts-de-Seine', compte parmi les quelque 80 communes qui ont choisi d'installer dans leurs bureaux de vote l'un des trois modèles de machines agréés par le ministère français de l'intérieur. A Issy, des machines de nouvelle génération ont été reçues en février dernier. Malgré la procédure engagée pour obtenir un nouvel agrément du ministère (toute mise à jour du dispositif l'implique) la procédure n'a pas été bouclée avant le premier tour de l'élection présidentielle. In extremis, ces machines ont été remplacées par d'anciens modèles, sans satisfaire les nombreux opposants au système.
Non loin d'Issy, à Vaucresson (Hauts-de-Seine), le ton monte également. Géraldine Carayol, électrice qui avait obtenu en justice des extraits du dossier d'agrément des machines à voter NEDAP, et Pierre Muller, président de l'initiative Ordinateurs-de-vote.org, 'pour le maintien du vote papier', ont adressé jeudi 3 mai 2007 à Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel une lettre. Ils demandent à ce que le Conseil, après arbitrage, puisse utiliser « son pouvoir de recommandation auprès des maires pour suspendre l'utilisation de certaines machines du constructeur hollandais pour le second tour de la présidentielle ».