Plutôt silencieux ces derniers mois, Richard Garriott renoue depuis peu avec les présentations et entrevues exclusives afin de parler de son bébé, le massivement multijoueur Tabula Rasa qu'il développe pour le compte de NCsoft. C'est ainsi que nous avons aujourd'hui droit à cinq nouvelles captures d'écran et à un très long récit détaillant le scénario / le
gameplay du jeu... Difficile de dire si vous aurez la patience de tout lire, mais le voici dans son intégralité.
«
Nous pensions être seuls. Nous nous sentions en sécurité. Nous ne savions pas que nous serions plongés dans une guerre intergalactique qui durerait des millénaires.
Toute grande histoire a un commencement et toute grande découverte commence par une première trouvaille. Notre histoire débute dans un passé lointain, il y a de cela plusieurs millénaires, chez les Elohs, une civilisation extraterrestre ancestrale très évoluée. Ce peuple choisit de consacrer son énergie collective à l'étude des forces de l'univers. Plusieurs millénaires de recherche culminèrent par la création d'une théorie unifiée des lois physiques et ce savoir leur permit de développer le Logos, une méthode étrange de manipulation de la matière, de l'énergie et des forces de l'univers.
En créant Tabula Rasa, j'étais résolu à m'éloigner du médiéval fantastique pour développer un grand univers de science-fiction. Nous pensions avoir créé une race extraterrestre fascinante avec les Elohs. Nous avions besoin d'une sorte de découverte scientifique qui deviendrait l'élément déterminant de notre histoire ; la puissance de Logos a été cette révélation capitale, autant dans la fiction que dans le style de jeu de Tabula Rasa. Alors que les Elohs commencèrent à utiliser leur savoir Logos pour parcourir l'univers, ils établirent les fondements d'une civilisation intergalactique où ils partagèrent ouvertement leur savoir avec tous les peuples rencontrés suffisamment évolués pour le comprendre.
Cependant, nombreuses étaient les civilisations qui n'en étaient encore qu'à leurs premiers balbutiements et demeuraient trop primitives pour pouvoir partager ce savoir. C'était le cas de la civilisation terrienne. Mais les Elohs, êtres altruistes, ne souhaitaient aucunement abandonner ces planètes primitives ; c'est pourquoi ils laissèrent une fraction de leur savoir, dont le langage de Logos, pour qu'un jour, lorsque ces civilisations seraient prêtes à le comprendre, un lien puisse s'établir entre eux.
D'autres espèces, suffisamment évoluées pour que les Elohs puissent communiquer avec elles, acceptèrent ce savoir et cette culture et prospérèrent suite à cette interaction. Tous les peuples visités considéraient les Elohs comme leurs bienfaiteurs. Les Elohs n'avaient jamais rencontré de civilisations revêches... Jusqu'à ce qu'ils se rendent sur la planète Thraxis. Selon moi, lorsqu'on crée un grand ennemi, la chose la plus importante est de le rendre équilibré et plausible, pas seulement maléfique. Depuis la série Ultima, j'ai veillé à ce qu'il y ait une logique derrière le comportement des antagonistes de mes jeux, une justification de leurs exactions. Nous avons créé les Thrax, un peuple xénophobe et belliqueux qui, lorsqu'il rencontra les Elohs, eut bien entendu une réaction logique : un mélange de peur, de colère, d'envie et de méfiance.
Les Thrax possédaient une technologie de pointe et étaient très intelligents ; ils virent en cette rencontre une occasion d'apprendre beaucoup auprès des Elohs dans l'espoir d'utiliser un jour ce don à leur avantage. Finalement, les Thrax s'en prirent aux Elohs et assénèrent un coup dévastateur à leur culture. La maîtrise de Logos par les Elohs étant supérieure, ceux-ci réussirent à triompher des Thrax mais les dégâts infligés à leurs croyances fondamentales les conduisirent à leur perte.
Certains Elohs pensaient que, même s'ils devaient s'y prendre avec plus de précautions à l'avenir, leur rencontre avec les Thrax était singulière et que cela ne devait pas les empêcher de poursuivre leurs objectifs, partager leur savoir avec d'autres peuples pour le bien de tous. D'autres, qui prirent le nom de Neph, pensaient que le prix à payer pour partager ce savoir et ces progrès inestimables était bien trop important. Ils pensaient que les civilisations moins évoluées ne méritaient pas qu'on leur transmette ce savoir, et qu'ils devaient plutôt être placés sous la "tutelle" des Elohs afin de garantir que l'espèce conserve son titre légitime de nation supérieure.
J'aime comparer ces philosophies divergentes à deux systèmes de comportement contemporains. Les Elohs souhaitent une coexistence pacifique, une communauté de partage et de développement pour toutes les espèces. Le Neph, quant à lui, souhaite contrôler le développement de ces peuples "inférieurs" afin que sa culture prospère et que sa supériorité ne soit jamais remise en question. Le schisme fut violent et le Neph s'allia aux Thrax survivants. Grâce aux armes des Thrax et à leur savoir, ils conquirent rapidement la planète natale des bienfaiteurs. Les survivants élohs prirent la fuite, à la recherche d'un refuge et d'anonymat sur les nombreux mondes qu'ils avaient visités. Sans la concurrence des Elohs, le Neph commença à mettre ses plans de conquête de l'univers à exécution.
Je tiens à préciser que le Neph trouve ses actions justifiables et qu'il ne se considère pas comme un peuple cruel. Pourtant, au fil de ses invasions, ses tactiques s'avèrent de plus en plus radicales et violentes. Quelques siècles plus tard, sur une planète bleue que les Elohs avaient visitée des millénaires auparavant, la civilisation commença à se développer considérablement : émissions d'ondes radio, constructions de grandes villes, tests de dispositifs nucléaires et lancements de vaisseaux spatiaux dans le cosmos. C'est ainsi que la Terre attira l'attention de l'Engeance. L'Engeance est le terme employé pour décrire toutes les forces combattant dans l'armée du Neph ; ses rangs sont formés de soldats Thrax, de nombreuses autres races et de créatures cybernétiquement modifiées.
L'Engeance envahit la planète Terre afin de s'emparer de ses ressources, naturelles et biologiques, comme elle l'avait fait tant de fois auparavant sur d'autres mondes. Sa méthode était précise et rapide et, en à peine 5 jours, la Terre fut totalement envahie ; les humains entrèrent dans une guerre céleste qui durait déjà depuis des siècles.
Mais les Elohs n'avaient pas oublié les races primitives qu'ils avaient rencontrées. Ils leur avaient laissé leur technologie avancée, qui permit à un petit groupe d'humains, choisis pour leurs aptitudes, d'apprendre et d'utiliser la puissance de Logos et de s'enfuir. Ces réfugiés s'échappèrent sur des mondes extraterrestres où ils pourraient s'entraîner à combattre l'Engeance. Sur ces mondes, ils y trouvèrent des alliés, d'autres créatures intelligentes se battant pour leur survie contre les terribles troupes de l'Engeance. L'Armée des Forces Séditieuses était née. Voici l'histoire de Tabula Rasa. C'est à vous d'écrire la suite. L'avenir est entre vos mains. »
Aux dernières nouvelles, la sortie est toujours prévue pour cette année, sans plus de précision.
Par Nerces
Spécialiste PC & Gaming
Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.