Planète perdue pour conversion à oublier ?
En 80 avant le Trial Century, l'Humanité s'est lancée dans la colonisation d'une planète répondant (enfin si on crie très fort) au doux nom d'E.D.N. III. Particulièrement inhospitalière, elle est balayée par un terrible blizzard et entièrement recouverte de glace. Aussi pénible soit-il, le climat n'est cependant pas le plus gros problème des colons constamment menacés par les Akrids. Puissantes et très résistantes, ces créatures sont tout à la fois le pire des dangers et la seule échappatoire : une fois vaincues, elles laissent effectivement s'échapper une précieuse substance, la thermo-énergie. C'est grâce à elle que les Humains ont été capables de développer des armes suffisamment costaud pour se mettre à l'abri et qu'ils ont pu alimenter en combustible les Vital Suits, ces imposants robots de combat à la puissance de feu dévastatrice.Il était une fois sur un glaçon géant...
En début de partie, nous nous retrouvons justement dans la peau d'un pilote expérimenté de Vital Suit, le jeune Wayne. Miraculeusement sorti vivant d'un combat contre l'Oeil Vert, l'un des plus redoutables Akrids, le soldat a cependant perdu père et mémoire dans l'affrontement. Recueilli on ne sait trop comment par Yuri et sa bande, Wayne se mettra à leur service et, au fil des onze missions que compte le jeu, tentera 1/ de recouvrer la mémoire, 2/ de venger son papounet en tuant le méchantmonstrepasjolidutout. Inutile de s'appesantir, c'est à peu près tout ce qu'il faut retenir du scénario de Lost Planet. Malgré une base sympathique et un indiscutable potentiel, il tourne rapidement à vide. Les rebondissements sont prévisibles, les cinématiques manquent de dynamisme et du coup, l'ensemble ne sert plus que de prétexte à une action heureusement beaucoup plus intéressante.
De toute façon, l'univers créé par les développeurs de Capcom ne s'y prête pas. Les missions suivent des schémas extrêmement simplistes avec enchaînement de salles et de couloirs jusqu'à l'antre du fameux boss de fin de niveau... Une expression quelque peu galvaudée, mais qui reprend ici tout son sens. Les créatures les plus puissantes de Lost Planet sont effectivement très impressionnantes. Leurs dimensions, leur puissance de feu et la débauche d'effets spéciaux pour les représenter n'ont pour ainsi dire aucun équivalent dans le monde du jeu PC. Ce que l'on appréciait déjà sur les Akrids de base (originalité de conception, fluidité de l'animation) se retrouve au centuple avec des créatures en apparence invulnérables, mais qui en fait demandent simplement et selon l'antique concept, de trouver le talon d'Achille pour être vaincues.
Le pauvre Wayne n'y voit plus grand-chose... moi non plus !
Quelques grammes de finesses...
Aussi grisant soient-ils, les boss de fin de niveau risquent cependant de poser un sérieux problème aux possesseurs de machines un peu justes. Il faut dire que Capcom ne s'est pas montré très doué question optimisation, et ce, même si nous mettons de côté les problèmes de pilotes (notre jeu plantait immanquablement après cinq minutes avec les ForceWare v158.24, résolu sur les 162.xx). Lost Planet est un jeu gourmand qui use et abuse des effets pyrotechniques pour mettre le joueur dans l'ambiance. Du coup, si votre carte graphique n'est pas au niveau (carte 320 Mo / 512 Mo conseillée), le spectacle se change en diaporama où la fumée a vite fait de submerger un pauvre Wayne alors parfaitement à l'abri des indiscrétions... du joueur ! Immanquable au niveau des boss, ce problème de fluidité est sensible à chaque fois que l'action se faire plus intense.Il semble dès lors plus que jamais indiqué de récupérer la démo jouable afin de déterminer si votre configuration est suffisante... auquel cas l'expérience Lost Planet a tout de même un je ne sais quoi de jubilatoire. Les robots de combat permettent d'apporter une certaine variété à un gameplay très répétitif. Grosses consommatrices de thermo-énergie, ces mécaniques rendent l'action plus frénétique puisque c'est justement en massacrant des ennemis (Akrids, mais également soldats humains) que l'on récupère la précieuse substance. Plus posé, le hors machine reste lui aussi conditionné par la récupération de la thermo-énergie. La combinaison de Wayne l'utilise alors de deux manières : elle lui permet de combattre la rudesse du climat et de ne pas mourir de froid, mais elle vient également en supplément pour remonter la barre de vie.
Problème, notre Wayne acquiert de fait un côté surhomme. À moins d'être gobé par un gigantesque ver des glaces ou de lutter pied à pied contre une vingtaine d'ennemis teigneux, il est presque toujours possible de se décaler pour que la vie remonte et il suffit alors de mettre la main sur une source de thermo-énergie. En fait, nous touchons ici au problème majeur de Lost Planet sur PC : sa facilité. Même en difficile, il se boucle en à peine huit heures sans que l'on ait trouvé de séquences délicates. La faute à ce système de vie, mais aussi à une intelligence artificielle à la ramasse (les soldats ennemis sont d'une bêtise) et à l'utilisation du clavier / souris qui rend la visée trop facile. Notons pour terminer que ce n'est pas le multi qui viendra au secours de la durée de vie du jeu : sur PC, seules huit cartes sont disponibles, les serveurs sont déserts et l'ensemble manque de stabilité.
Conclusion
Depuis un moment, les conversions de titres pourtant majeurs du monde de la console collectionnent les mauvais points sur PC aussi nous craignions le pire pour le Lost Planet de Capcom... et nous avions tort. S'il ne s'agit évidemment pas du jeu de l'année et que l'action, un rien répétitive, se résume à vider le plus vite possible son chargeur sur les hordes d'ennemis, dieu que ça défoule. Pourvu que vous ayez une machine relativement costaud, le massacre se fait en plus avec une certaine classe, même si les scènes se transforment parfois en gigantesques nuages de fumée au travers desquels on ne distingue plus grand-chose. Déjà très court sur Xbox 360, Lost Planet gère en plus assez mal le passage au couple clavier / souris qui rend l'ensemble encore plus facile que sur la machine de Microsoft. En définitive, Lost Planet est un bon défouloir, bien carré et bien spectaculaire, mais il ne faut clairement pas chercher plus loin.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le