Ces dernières semaines, les rachats successifs de 01net (90 M€) Allociné (120 M€) ou AuFeminin (284 M€) ont en tout cas permis aux analystes de se faire des idées plus précises sur les "valos" des jeunes pousses françaises, encore indépendantes.
Concurrent direct de YouTube, une société rachetée plus de 1,6 milliards de dollars fin 2006, le français DailyMotion pèserait de 250 à 340 millions d'euros. Succès d'audience avec plus de 9 millions de visiteurs par mois, la jeune pousse dirigée par Benjamin BEJBAUM n'aurait toutefois pas réussi à se vendre à et commence à enchaîner les problèmes juridiques avec les ayants-droits, une situation qui pourrait peser sur sa valorisation.
Autre pépite de l'internet français : Netvibes. Succès médiatique et blogosphérique, la société dirigée par Tariq KRIM est valorisée plus de 300 millions d'euros par le magazine Challenge, un chiffre supérieur à AuFeminin (284 M€) et qui valoriserait plus de 800 euros chacun de ses 359 000 visiteurs uniques* mensuels (Etude Mai 2007 MyMetrix Comscore), un multiple record habituellement réservé au secteur des télécoms.
Alors bulle 2.0 ou pas ? Même si tout le monde garde en tête l'année 2000 et son terrible krach, beaucoup d'analystes sont également conscients que le marché global de la communication, estimé à plus de 1000 milliards de dollars, est encore loin d'avoir fini sa consolidation. Ces derniers mois, les opérations de fusion/acquisition se sont d'ailleurs multipliées aux Etats-Unis chez Google (DoubleClick : 3,1 Mds $, YouTube :1,6 Mds $, Feeburner 100 M$, AdScape : 23M$) (RighMedia 680 M$, , Microsoft (aQuantive : 6 Mds $, Screentonic 20 M€) mais également en Europe avec WPP (24/7 media : 649 M$), (Digitas 980 M€, 137 M€), AxelSpringer (Zanox 215 M€, AuFeminin 284 M€) ou encore Lagardère (Newsweb: 80 M€).
Bousculés par la globalisation, la montée en puissance du marketing interactif, la pression des annonceurs, la multiplication des écrans sans oublier la fameuse convergence des médias, les grands groupes de presse, de l'audiovisuel ou de l'internet sont désormais prêts à tout pour rester dans la course et notamment à casser leur tirelire pour s'offrir les jeunes pousses les plus prometteuses...
- Ce chiffre est néanmoins contesté par Tariq Krim qui rappelle que les panels comme Comscore ou Nielsen excluent les internautes early adopters, consommateurs de services en ligne comme Netvibes. Selon Feedburner, Netvibes reporte aujourd'hui plus de 9% des flux RSS.