Plus qu'un concept ou un précepte à la mode, le phénomène « informatique verte » et donc de préservation de l'environnement s'impose aujourd'hui comme un facteur incontournable pour les entreprises.
En effet, incontestablement, l'impact et le développement effréné des TIC en entreprise (avec un taux de renouvellement rapide et massif) contribuent à positionner le poste informatique comme une bombe à retardement écologique que ce soit en terme de recyclage des produits mais également d'énergie consommée !
A titre d'exemple, environ 50 millions de tonnes de e-déchets sont produites chaque année au niveau mondial, avec en Europe une augmentation annuelle de 5%. Rappelons qu'il s'est vendu 239 millions de PC dans le monde en 2006 ! Mais outre ces premières données directement liées à la fabrication et au recyclage, il convient également de prendre en compte celles dues à la consommation énergétique. Là encore, le constat est saisissant : un rapport du cabinet IDC montre que 80% des entreprises n'ont pas encore mené d'audit de consommation d'énergie alors que plus de 10% de la consommation électrique de l'Europe est directement due à l'utilisation de matériel informatique...
Alors oui, il est désormais temps de prendre conscience du phénomène, et ce, directement au niveau des entreprises et non pas uniquement au niveau des constructeurs. Dans ce contexte, différents fournisseurs de solutions, et notamment ceux spécialisés dans la gestion technique des parcs informatiques, travaillent sur le sujet pour proposer des offres permettant de mieux piloter la politique écologique, énergétique et donc économique de l'entreprise.
Pour ce faire, une vue d'ensemble globale des infrastructures et un pilotage centralisé de certains processus peuvent permettre d'apporter une contribution significative dans la gestion de l'énergie et le renouvellement des ressources. Ainsi, l'entreprise pourra savoir exactement quel est l'état
de son parc (neuf, vieillissant), mesurer la consommation d'énergie directement liée à son utilisation ou encore renouveler un matériel obsolète et consommateur de ressources par des infrastructures « propres » ... Notons également que la directive DEEE (Déchets d'équipement electriques et Electroniques) rend les entreprises responsables du traitement des produits acquis avant le 13 août 2005. La gestion de parc se positionne de ce fait comme un nouveau maillon clé de l'informatique verte, élargissant ainsi l'étendue de ses domaines de surveillance.
Outre ces premières données liées à la maîtrise et à la bonne gestion des actifs, la mise en place de systèmes d'activation et de désactivation automatique des stations de travail en fonction des heures ouvrées voire d'horaires à la carte pour certains collaborateurs est également un axe de
travail important vers lequel de nombreux éditeurs s'engagent. En effet, véritable gisement d'économie pour les entreprises, une mise en œuvre de ce type de pratiques leur permet non seulement d'économiser plus de 30% sur leur facture énergétique, mais également de déployer un processus « citoyen ». Différentes études montrent que la consommation annuelle d'un PC et des équipements associés représente 800 kWh par utilisateur chaque année. En optant pour un processus de mise en marche et d'extinction automatique, l'on diminuerait donc la consommation de 240 kWh par personne soit 24000 kWh pour une entreprise de 100 personnes.
Comme souvent, la dimension économique permet d'accélérer les prises de conscience et donc de mesurer rapidement un résultat. Ainsi, une bonne gestion des actifs couplée à l'utilisation de solutions dédiées à l'optimisation des coûts énergétiques s'impose donc comme une réalité incontournable : sur la durée d'amortissement des équipements, on économiserait de 10 à 20% du prix d'achat ! De plus, au travers de l'utilisation de ce type de pratiques, les entreprises pourront également améliorer leur avantage concurrentiel sur le marché en se présentant comme des structures prenant en compte la dimension écologique dans leur modèle de développement. Notons tout de même que pour être couronnée de succès, cette démarche globale doit s'inscrire dans le cadre d'un projet stratégique, mené conjointement par la Direction générale et la DSI. L'informatique verte semble donc avoir de beaux jours devant elle.
Marc Vaillant, président directeur général, Criston.