Alors que SFR est en passe de racheter au groupe Louis Dreyfus sa participation dans l'opérateur afin d'en prendre le contrôle, Numéricable pourrait prochainement observer l'entrée du fonds d'investissement américain Carlyle à son capital. Celui-ci aurait en effet annoncé son intention de se porter acquéreur de la moitié des parts détenues par son rival britannique, le fonds Cinven, au sein de Numéricable, pour un montant estimé à environ un milliard d'euros. Selon les termes de cette transaction, Numéricable verrait donc son actionnariat partagé entre Cinven (35%), Carlyle (35%) et le fonds d'investissement français Altice (30%).
Carlyle n'aurait toutefois pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Interrogé par Reuters, son représentant français Benoît Colas a indiqué qu'un rapprochement entre Numéricable et un autre opérateur « pourrait faire du sens », avant d'explicitement mentionner le nom d'Iliad. En s'alliant avec la maison mère de Free, Numéricable pourrait devenir un véritable poids lourd sur le marché français des télécoms, à même de tenir tête à France Télécom (Orange) et à SFR, qui aura bientôt la main sur Neuf Cegetel. Reste à savoir si Iliad, et surtout Xavier Niel, l'actionnaire majoritaire, seraient intéressés par une telle proposition.
L'opportunité de présenter Numéricable au nouvel appel d'offres bientôt lancé pour l'attribution de la quatrième lience 3G serait « clairement envisagée » par Carlyle, ce qui permettrait à l'opérateur de faire son entrée dans l'univers de l'Internet mobile, en attendant un éventuel rapprochement avec l'un des opérateurs spécialisés. Un premier appel d'offres avait vu le rejet par l'Arcep de la candidature de Free, notamment parce que le fournisseur d'accès à Internet réclamait des aménagements dans le paiement du montant de la licence. Les modalités d'attribution de cette licence devraient toutefois être prochainement corrigées de façon à autoriser l'échelonnement du versement dans le temps.