L'avenir du Bluetooth passera-t-il par le WiFi ? Afin de répondre aux besoins en débits toujours croissants des utilisateurs, le Bluetooth SIG, qui préside aux destinées de cette technologie, vient d'annoncer son intention d'intégrer le WiFi 802.11 à sa norme de transmission sans fil. Cette décision devrait donc conduire à la mise au point de puces et de périphériques dotés à la fois du potentiel du WiFi en termes de bande passante et des fonctionnalités et services propres au Bluetooth.
Il était jusqu'ici convenu que les prochaines évolutions du Bluetooth profiteraient d'un rapprochement avec la norme UWB (Ultra-Wideband). En novembre dernier, le Bluetooth SIG avait toutefois émis l'hypothèse de recourir au WiFi plutôt qu'à l'UWB dans la mesure où cette dernière technologie ne présente pas encore une maturité suffisante.
Bon nombre d'appareils, des téléphones mobiles aux ordinateurs portables, tirent aujourd'hui parti de ces deux technologies, mais utilisent encore deux puces et deux protocoles de communication standards. Cette décision de rapprocher le Bluetooth de la norme 802.11 permettrait donc la mise au point de puces hybrides, capables d'utiliser le WiFi pour d'importants transferts de données puis de passer sur le Bluetooth pour des transmissions à faible portée. Moins coûteuse que la fabrication de deux puces distinctes, cette hybride offrirait en outre une réduction de la consommation énergétique.
« Nous prenons une connexion Bluetooth classique, à partir des protocoles, profils et autres éléments architecturaux du Bluetooth, et la faisons passer lorsque c'est nécessaire sur une transmission radio de type 802.11 pour envoyer une importante quantité de données plus rapidement. Puis la connexion revient sur le traditionnel Bluetooth radio pour une gestion de la consommation électrique et des performances optimales », explique Michael Foley, directeur exécutif du Bluetooth SIG.
Le recours à la norme UWB n'est pas totalement écarté, mais viendra dans un second temps, explique le consortium Bluetooth. Celle-ci promet des débits théoriques de 480 Mbps, équivalents à ceux de la norme USB 2.0, sur une dizaine de mètres avec une très faible consommation électrique.