Même si les champions du marketing à la performance restent des sociétés américaines comme Google, Yahoo ou désormais Microsoft, le segment reste paradoxalement la chasse gardée de sociétés européennes comme le suédois TradeDoubler ou les allemands Zanox (Axel Springer) et CibleClick/AffiliNet (AdLink). Leaders du marché français, ces trois sociétés sont toutefois suivies de près par trois champions hexagonaux : NetAffiliation, Public-Idées et Effiliation.
Après un faux départ en 2000 et une mise entre parenthèse de plusieurs années, Effiliation affiche par exemple une très belle croissance de 100% pour la seconde année consécutive, avec un objectif de chiffre d'affaires 2007 de 8 millions d'euros pour une marge brute d'environ 15%.
Partenaire de régies comme ActivePub ou NetAvenir dont elle sous-commercialise les espaces publicitaires, la plate-forme revendique un réseau de plus de 50 000 sites web, affichant plus d'un milliard de pages vues par mois pour 4 millions de clics. Une puissance de feu qui aurait ainsi permis à Effiliation d'attirer environ 200 annonceurs comme La Camif, Blanche Porte, les 3 Suisses, PriceMinister, BNP ou encore Volvo.
«Nous avons développé notre propre plate-forme de gestion de campagnes, avec tracking des clics, reporting, gestion des paiements sans oublier des fonctions statistiques pour les annonceurs. Mais au delà de la technique, nous donnons également beaucoup d'importance à nos relations avec les webmasters avec par exemple des délais de paiement les plus courts possibles» explique Christophe Bosquet, co-fondateur d'Effiliation.
Outre son modèle de plate-forme d'affiliation, la société multiplie également les partenariats : Click-toCall avec eStara, Tag mobiles avec Abaxia, Widgets avec Netvibes, publi-redactionnels avec eBuzzing, publicité comportementale avec Criteo sans oublier trois nouvelles filiales : EffiSearch, spécialisée dans le référencement et les liens sponsorisés, EffiCompare dédiée au référencement dans les guides d'achat et enfin EffiAnalytics, une agence spécialisée dans l'optimisation des taux de clic et des taux de transformation.
Cohérent et efficace, le petit groupe de marketing interactif tient néanmoins encore à son indépendance. «La question d'un rapprochement avec de grands groupes de communication n'est pas d'actualité mais pourrait finir par se poser. Pour le moment, nous préférons nous serrer les coudes entre jeunes pousses tricolores» concède François Deltour, co-fondateur d'une société qui démontre en tout cas que le web marketing compte quelques brillants représentants dans l'hexagone.