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L'ANFR explique comment un parc éolien situé en mer a pu brouiller les transmissions d'urgence du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) d'Étel dans le Morbihan.

L'Agence nationale des fréquences nous apprend cette semaine avoir reçu le 28 septembre dernier une demande d'instruction de brouillage de la part du CROSS d'Étel, une station côtière de la commune située dans le Morbihan. Le centre se plaignait d'un brouillage affectant le canal 16 de la VHF marine (sur la fréquence 156,8 MHz), pourtant utilisé pour la sécurité et les secours en mer. L'émission semblait provenir d'un parc éolien offshore.

Une histoire de fréquences

La perturbation de la bande VHF (very high frequency) est assez problématique, dans la mesure où elle est reconnue comme étant un équipement de sécurité indispensable en mer pour tout navigateur qui se trouve en difficulté, surtout lorsque le réseau téléphonique portable n'est plus accessible. Une VHF portable peut se matérialiser par une sorte de talkie-walkie, alors utilisé pour les appels d'urgence ou les messages de détresse, et ce, à l'échelle internationale.

Au vu du caractère d'urgence du brouillage, les agents de l'ANFR ont dès le lendemain lancé leur enquête. Ils se sont d'abord aperçus depuis l'antenne tournante de leur centre régional (distante de moins de 100 kilomètres de la station du CROSS) que l'émission perturbatrice semblait provenir d'un parc éolien situé en pleine mer, sur la fréquence 156,8 MHz.

Les agents ont ensuite confirmé la source de la perturbation en prenant la route, direction le pont de Saint-Nazaire, où ils ont clairement identifié le parc éolien.

Le parc éolien utilise depuis un autre canal de la VHF marine

L'ANFR a vite contacté le centre de coordination maritime du parc éolien, qui a réagi tout aussi rapidement. Par chance, du personnel était présent dans la sous-station électrique installée au milieu du parc éolien. Ce dernier a pu vérifier dans la foulée l'installation de la VHF marine, télécommandée depuis la terre ferme pour préserver la sécurité du parc éolien et des personnes qui y travaillent.

La VHF marine, qui émettait en permanence sur le canal 16, provoquait la perturbation. Dès lors que les techniciens ont procédé à l'arrêt de la VHF marine, le CROSS d'Étel a confirmé la fin des perturbations. S'il souhaite pouvoir réutiliser le canal 16, le parc éolien devra revoir, corriger ou même changer l'équipement fautif. La sécurité de ses agents est, pour l'heure, assurée via le canal 77 de la VHF marine.

Source : ANFR