Le scénario a déjà été évoqué en fiction, et même considéré sérieusement par nombre de gouvernements. Mais il ne s'était jusqu'alors pas encore produit. La possible attaque contre le réseau électrique ukrainien ravive les craintes d'une attaque informatique de grande ampleur contre une infrastructure vitale.
À la fin du mois dernier, les installations de la société Prykarpattyaoblenergo situées dans la région d'Ivano-Frankivsk n'ont pu distribuer l'énergie correctement, suite à une panne importante.
Très rapidement, l'hypothèse d'une cyberattaque russe a fait son chemin, notamment auprès du gouvernement ukrainien, sans pour autant obtenir de confirmation.
Depuis, différentes sociétés de sécurité informatique, dont Eset, éditeur de NOD32, ont communiqué sur l'incident, assurant avoir établi un lien entre cette panne électrique et un malware nommé BlackEnergy.
Ce cheval de Troie, découvert en 2007, a, depuis, évolué et aurait notamment gagné de nouveaux composants, dont un serveur SSH et un utilitaire nommé KillDisk. Ce dernier, dont le nom est sans équivoque, est chargé de détruire des portions de disques durs, et les données qui s'y trouvent.
D'après Eset, le code malveillant était simplement dissimulé dans un document Office, puis déployé dans le système de Prykarpattyaoblenergo. L'éditeur n'est toutefois pas certain du rôle de KillDisk : a-t-il servi directement à mettre hors service le réseau, ou servait-il simplement à ralentir son redémarrage ? Autre hypothèse : les responsables de la société de distribution d'énergie auraient coupé eux-mêmes le réseau après s'être aperçus du piratage.
Quoi qu'il en soit, si le piratage est avéré, il restera à en établir la source. Avec des conséquences politiques et diplomatiques qui pourraient être significatives.