Alors que Sam Bankman-Fried vient de voir ses recours rejetés par la justice américaine, son ancienne plateforme de crypto-monnaies tente de renaître de ses cendres.
Les investisseurs en crypto, c'est vrai, ont bien dû avaler quelques couleuvres ces dernières années, et certains continuent de penser que l'avenir se trouve là. Mais même en supposant que ce soit vrai, cela paraît difficile d'imaginer que la plateforme de cryptos de SBF fasse partie de cet avenir au vu de son passif.
Petit rappel des faits
En 2019, Sam Bankman-Fried, ex-trader, et Gary Wang, ancien de chez Google, créent FTX, une plateforme d'échanges de crypto-monnaies. En un peu plus de trois ans d'existence, elle parvient à se faire un nom assez rapidement, notamment grâce à SBF. Le cofondateur donne en effet de sa personne, s'affichant avec des célébrités et des personnalités politiques. Il est aussi un gros donateur du parti démocrate américain et appelle les législateurs américains à réguler son industrie.
En novembre 2022, le journal CoinDesk explique que la majorité de la crypto-monnaie maison de FTX, le FTT, est en majorité détenue par Alameda Research, une filiale de FTX, ce qui en fait grimper le prix artificiellement. Devant la nouvelle, la maison concurrente, Binance, décide de vendre tous ses FTT, ce qui fait dégringoler leur prix. Cela entraîne une panique chez les utilisateurs de FTX, qui tentent de retirer leurs dépôts en masse, avant de voir ces derniers bloqués. Le 8 novembre 2022, FTX et la plupart de ses filiales se déclarent en faillite. Des centaines de milliers, et probablement même 1 million de clients ne reverront sûrement jamais leurs investissements.
Décrite comme « l'une des plus grandes fraudes financières de l'histoire américaine », cette affaire est notamment comparée au scandale Madoff et entraîne une crise du marché des cryptos. Une de plus. D'autres scandales éclatent alors, comme lorsque l'on découvre que FTX a prêté pour 10 milliards de dollars prélevés sur les fonds de ses clients à Alameda Research. Réfugié aux Bahamas, SBF est extradé vers les États-Unis le 21 décembre, où il est inculpé de 8 chefs d'accusation. Il risque jusqu'à 115 ans de prison.
Et donc, FTX remet une pièce dans la machine
Si SBF n'est plus aux commandes des vestiges de cette place d'échanges de cryptos, il paraît difficile à croire, ne serait-ce que par les enquêteurs, qu'il était le seul impliqué. Celui qui a pris sa suite au cœur de la crise, John J. Ray, serait désormais en train d'explorer ses options concernant un retour de la place d'échanges. Selon les informations du Wall Street Journal, il aurait ainsi déjà rencontré des investisseurs dans cette optique. Mais le chemin semble ardu.
Parmi les solutions évoquées, on trouverait des compensations pour les clients qui ont été lésés pendant la crise. Déjà, cela peut paraître compliqué d'expliquer à des investisseurs qu'il faut débourser des milliards juste pour revenir à l'équilibre. Une autre solution reviendrait à donner à ces clients une participation dans la nouvelle entité, mais il est compliqué d'estimer la valeur des participations dans une entreprise qui a fait faillite il y a moins d'un an. Il serait difficile de lui faire de nouveau confiance, sans parler de revenir à son niveau d'avant.
Ce qui semble à peu près certain en revanche, c'est qu'un rebranding complet est à l'ordre du jour.
Sources : Reuters, Wall Street Journal