« L'ADN est la seule chose qui ne deviendra jamais obsolète ». C'est en tout cas l'opinion de la start-up Carverr, qui propose à ses clients de sécuriser n'importe quelle donnée dans de l'ADN synthétique y compris le mot de passe de votre portefeuille de cryptomonnaies.
1000$. C'est ce qu'il vous en coûtera pour avoir la certitude de ne jamais perdre le mot de passe qui verrouille votre portefeuille de cryptomonnaies. Pour ce tarif, la start-up Carverr se propose d'enregistrer votre précieux sésame dans un tube d'ADN synthétique.
Comment stocker des données dans de l'ADN ?
Si elle est saugrenue, la méthode promue par Carverr est plutôt simple.Une fois décomposé à son strict minimum, un fichier (quel que soit son format) n'est qu'une suite de 1 et de 0. Du code binaire.
L'ADN, pour sa part, est décomposé en quatre nucléotides distincts : l'adénine (A), la cytosine (C), la guanine (G), et la thymine (T).
La start-up est donc parvenue à mettre au point un système de traduction du langage binaire en ADN, permettant donc le stockage de n'importe quel fichier binaire en nucléotide.
Pour récupérer le fichier, la manœuvre est donc inverse, et consiste à décoder le langage génétique en code binaire, lequel sera reconstitué pour récupérer le fichier de votre choix ; dans le cas présent le mot de passe de votre portefeuille de devises virtuelles. Un procédé qui a déjà séduit 28 personnes, selon les dires de la start-up.
Une opération similaire a déjà été menée à bien en février dernier par des chercheurs de l'Université de Washington avec le concours de Microsoft. L'expérience a mené au stockage de 200 Mo de données, répartis sur 13 millions d'oligonucléotides d'ADN.
L'ADN, la prochaine révolution du stockage de données ?
Si évoquer cette possibilité en 2018 semble encore relever de la science-fiction, le stockage de données dans de l'ADN synthétique pourrait bien se révéler comme une véritable révolution dans les années à venir.Relayées par CNET, des études montrent qu'en 2025, l'humanité générera environ 160 zettaoctets de données, soit environ 160 trilliards de gigas. Et en 2040, nos capacités de production de microprocesseurs en silicium seront épuisées, rendant ainsi la mise sur le marché de disques durs très difficiles.
Peu conventionnel (pour l'instant...), le stockage sur ADN synthétique dispose d'une capacité inédite. Un gramme d'ADN synthétique serait capable de stocker près de 215 pétaoctets de données, soit 215 millions de milliards d'octets ; environ 100 millions de films, si vous préférez, et tout cela dans un contenant aussi petit qu'un grain de riz.
De plus, il va sans dire qu'une telle méthode de stockage rendrait bien difficile, voire impossible, toute tentative de piratage. Les techniques de cryptage et de traduction du binaire en nucléotide étant propre à chaque laboratoire pratiquant ce genre de magie.
Qui sait, avec le vent qu'ont les cryptomonnaies en poupe, peut-être ce genre de sécurité se révélera rapidement nécessaire.