Des pirates ont réussi à détourner des dizaines de milliers d'ETC (Ethereum Classic), grâce à une augmentation soudaine de puissance de calcul, leur permettant de prendre le contrôle de la blockchain. Et la somme dérobée s'approcherait du million d'euros.
C'est la plateforme d'échange Coinbase qui a, en premier, révélé l'existence de l'attaque. Ils ont alors décidé de suspendre les transactions d'Ethereum Classic, mais les pirates ont tout de même eu le temps de se remplir les poches numériques.
Réorganisation de la blockchain
Les cryptomonnaies, telles que le Bitcoin ou l'Ethereum Classic, reposent sur la blockchain, un registre renfermant l'ensemble des transactions, partagé par l'ensemble du réseau. Pour valider un bloc, chaque machine doit réaliser une opération nécessitant une certaine puissance de calcul. Par conséquent, si un individu ou un groupe rassemble une puissance supérieure à 50% de l'ensemble du réseau, il est alors capable de réorganiser lui-même la blockchain. C'est ce qu'on appelle une attaque des 51%.C'est précisément ce qu'il semble s'être produit pour l'Ethereum Classic. Des hackers auraient mobilisé une puissance de calcul conséquente pour prendre le contrôle de sa blockchain. Ils auraient alors pu entraîner sa réorganisation, et procéder à des « doubles dépenses », c'est-à-dire récupérer des coins déjà utilisés et les transférer vers leurs propres comptes.
Un butin de près d'un million d'euros
Les premières estimations de la fraude faisaient état d'un vol de 88 500 ETC, soit environ 400 000 euros. Mais d'après Coinbase, le préjudice total pourrait atteindre 219 500 ETC, ce qui équivaut à environ 950 000 euros.Cette attaque démontre la difficulté d'assurer une sécurité totale des cryptomonnaies. Mais toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Par exemple, pour cumuler la puissance nécessaire à une attaque des 51% sur le Bitcoin, il faudrait dépenser environ 1,2 milliard d'euros...
De son côté, l'Ethereum Classic subit de lourdes conséquences : depuis la révélation du vol, son cours a chuté de plus de 17%.
Source : Ars Technica