Le co-fondateur/directeur général de Blockchain Partner et président de la ChainTech était auditionné par le Sénat en juillet dernier pour donner sa vision de la souveraineté numérique, dont la déchéance est notamment symbolisée par l'émergence des cryptomonnaies.
« Audition au Sénat sur la souveraineté numérique »
En quelques mots :
- Pour Alexandre Stachtchenko, « les cryptomonnaies sont aux banques et aux monnaies traditionnelles ce que l'email fut à la Poste, ce que le streaming est aux marchands de disques, ce que Youtube est aux chaînes de Télévision ». Le spécialiste soutient l'idée que chaque jour passé à dénier l'effet des monnaies virtuelles sur notre société a son lot de conséquences sur la souveraineté des nations.
- Comment exercer la souveraineté dans le monde des cryptomonnaies ? « En ne créant pas de dépendance », et « en développant les leviers de puissance adaptés ». Problème : la France a plusieurs trains de retard. « Les Google des cryptomonnaies sont dès aujourd'hui, pour la plupart, américains ou chinois », ne manque pas de rappeler Alexandre Stachtchenko.
- La France souffre d'un défaut de communication positive autour des cryptomonnaies, et d'une réglementation défaillante. Attirer les plateformes d'échange et les mineurs en France permettra de faire émerger les talents et les entreprises de cet écosystème qui rebute encore les gouvernants.
Autre argument intéressant défendu par Alexandre Stachtchenko : celui des potentiels bienfaits de Libra pour le développement et la légitimation des cryptomonnaies. Selon lui, « l'initiative de Facebook ne doit pas mener à un unique réflexe défensif et anti-GAFA », mais doit au contraire inciter l'opinion, les professionnels et les individus à investir cette nouvelle économie. Pour éviter de reproduire les erreurs du passé, qui ont conduit tout ce qui se trouve en dehors des GAFA à être dépendant d'eux.