Operation Save Our Children : quand le gouvernement américain ferme 84 000 sites "par erreur"

Audrey Oeillet
Publié le 17 février 2011 à 08h27
Si le gouvernement américain a récemment mis en avant la fermeture d'un certain nombre de sites de vente de produits contrefaits, il s'est cependant bien gardé de souligner une fausse manœuvre survenue en fin de semaine dernière : la totalité des domaines hébergés par un fournisseur de DNS gratuits ont en effet été gratifié d'un visuel voyant les accusant à tort de diffuser de la pédophilie.

C'est dans le cadre de l'opération « Save our children » (« Protégeons nos enfants ») que les autorités de protection de la propriété intellectuelle (ICE) ont procédé à la fermeture de sites hébergeant du contenu pédophile. « Comme dans les précédentes procédures, l'ICE a convaincu un juge de la Cour de district de signer un mandat de saisie, et les a ensuite communiqué aux hébergeurs pour pointer les domaines en question vers un serveur qui héberge le message d'avertissement » explique le site TorrentFreak, qui détaille l'affaire. Le problème, c'est qu'une erreur s'est glissée dans la procédure et a entrainé la redirection de l'ensemble des sous-domaines de l'adresse ooo.com, qui appartient au fournisseur de DNS gratuits FreeDNS.

De fait, 84 000 sites Web se sont vus affublés d'une bannière très voyante les accusant de diffuser du contenu pédopornographique, alors qu'il n'en était rien. FreeDNS a rapidement réagi en indiquant sur son site « ne jamais avoir permis ce genre d'abus sur son service de DNS ». Le service a ensuite pris contact avec les autorités, qui se sont rendu compte de leur erreur et ont lancé la redirection des domaines accusés à tort vers leur bon contenu.

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Le problème, c'est que la propagation des modifications a pris plusieurs jours et que pour une partie des domaines incriminés, la page a affiché trois jours durant la bannière très voyante du département de la justice américaine, sans que les propriétaires des sites puissent faire quoi que ce soit. Une situation qui a choqué et énervé les propriétaires des sites injustement visés et qui l'on fait savoir, parfois de façon bien peut courtoise.

Si la situation est aujourd'hui rentrée dans l'ordre dans sa grande majorité, elle souligne néanmoins certains disfonctionnements dans les procédures mises en place par le système américain. Un fait quelque peu dérangeant, passé sous silence par les autorités qui ont préféré mettre en avant la fermeture d'une dizaine de gros sites ayant quant à eux réellement des activités pédophiles.
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