Tandis que la pandémie de Covid-19 continue de faire des victimes, d'autres en profitent. En surfant sur la peur du coronavirus, des cybercriminels répandent leurs malwares. Dans un nouveau rapport, Europol en dit plus sur l'augmentation constatée de la cybercriminalité.
L'agence européenne de police prévient ainsi son public face à toutes sortes d'activités numériques illégales : le piratage, mais aussi la contrefaçon ou la cyber-pédopornographie.
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« Inacceptable »
Dans un communiqué, l'organisme souligne que la peur suscitée par l'épidémie du nouveau coronavirus a rendu le public plus vulnérable aux malwares. Il voit six grandes causes à cela, la première étant une demande accentuée envers certains produits, en particulier les équipements de protection - les masques notamment - et les produits pharmaceutiques. L'agence ajoute à cela la mobilité réduite des personnes, le recours massif au télétravail ou encore un climat anxiogène autour du Covid-19.Catherine De Bolle, Directrice exécutive d'Europol, a déclaré : « Alors que de nombreuses personnes se sont engagées à lutter contre cette crise et à aider les victimes, il y a aussi des criminels qui ont rapidement saisi les opportunités d'exploiter la crise. C'est inacceptable : de telles activités criminelles lors d'une crise de santé publique sont particulièrement menaçantes et peuvent présenter de réels risques pour la vie humaine ».
L'horizon des cybercriminels
Le rapport ne se risque pas à donner de chiffres globaux sur l'augmentation du nombre d'attaques en ligne, mentionnant simplement de fortes hausses. Il précise ainsi que « les criminels ont utilisé la crise COVID-19 pour mener des attaques d'ingénierie sociale, c'est-à-dire (l'envoi) de courriers électroniques de phishing via des campagnes de spam et des tentatives plus ciblées telles que la compromission des courriels commerciaux (BEC) ». Le 12 mars dernier, le centre hospitalier universitaire de Brno, en République Tchèque, a ainsi subi une cyberattaque, entraînant le report d'opérations pourtant urgentes.Europol ajoute que « les informations reçues des forces de l'ordre indiquent une forte augmentation de l'activité en ligne de ceux qui recherchent du matériel pédopornographique ». Pour l'organisme, ce résultat est « cohérent » avec les messages repérés sur les forums, où les délinquants disent s'attendre à une vigilance réduite en raison de l'isolement.
Et la liste ne s'arrête pas là. L'agence évoque également d'autres types d'activités criminelles en ligne. Dans le domaine de la fraude, elle rapporte les résultats d'une enquête où une entreprise a acheté pour 6,6 millions d'euros de gel hydroalcoolique et de masques de protection, mais n'a jamais reçu ses achats. Le Covid-19 est aussi le théâtre de vastes opérations de contrefaçon : dans ce secteur, Europol dit avoir participé à une opération se déroulant à travers 90 pays. Celle-ci a débouché sur 121 arrestations. Elle a également permis la saisie - entre autres - de 4,4 millions de produits pharmaceutiques illicites et 37 000 équipements médicaux contrefaits.
Face à ces menaces diverses, Europol invite plus que jamais à se méfier des interlocuteurs rencontrés sur le Web. En cette période de crise, The Next Web rapporte qu'un nom de domaine portant sur le coronavirus a statistiquement 50 % plus de chances de comporter un malware.
Source : The Next Web