Le groupe de hacker Anonymous a mené hier une opération baptisée « Military Meltdown Monday » (« la débâcle militaire du lundi ») de laquelle a résulté la fuite sur Internet d'un fichier contenant les adresses emails de 90 000 militaires américains, volés sur un serveur tiers.
Si Anonymous annonçait l'opération sur son compte Twitter hier, c'est sous la bannière d'AntiSec que les informations ont été libérées sur un célèbre site de téléchargement de fichiers torrents. Pour rappel, AntiSec est un regroupement de hackers fondé le mois dernier par Anonymous et le groupe supposément auto-sabordé Lulz Security. L'un des principaux objectifs du groupe est de mettre à mal les sécurités des serveurs gouvernementaux.
Mais en l'occurrence, l'opération Military Meltdown Monday ne visait pas un serveur du gouvernement américain, mais ceux du cabinet de conseil Booz Allen Hamilton, qui travaille avec le département américain de la Défense sur des questions de sécurité intérieure ou encore sur les programmes d'assistance militaire américains. « Dans cette optique, vous vous attendez sans doute à ce que les informations soient contenues dans un navire blindé ? Eh bien vous seriez aussi surpris que nous l'avons été en constatant que leur bateau était en réalité une coquille de noix » explique le communiqué d'AntiSec. Une métaphore navale qui n'est pas sans rappeler celles de Lulz Security et de son LulzSec boat...
Parmi les 4 Go de données récupérées se trouvent 90 000, adresses courriels de militaires américains que le groupe a publié hier dans la journée, mais ce n'est pas tout : le groupe a également annoncé avoir mis la main sur « des cartes et des clés gardant d'autres trésors gouvernementaux ». « Ce matériel devrait garder nos amis blackhats occupés pendant un bon moment » conclut le communiqué.
Les réactions face à cette nouvelle attaque ne se sont pas fait attendre : un expert en sécurité de Sophos Chester Wisniewski estime que si la situation est bien évidemment embarrassante pour Booz Allen Hamilton, le réel risque se trouve du côté des militaires. De son côté, le Pentagone a annoncé travailler sur l'incident en collaboration avec d'autres organismes gouvernementaux.