Entériné par la FTC au mois d'avril, le rachat de WhatsApp par Facebook pour la somme de 19 milliards de dollars n'a pas encore attiré l'œil des autorités européennes. Et pour le réseau social, il s'agit d'une situation potentiellement problématique, pouvant mener plus tard à une enquête liée à un abus potentiel de position dominante.
Selon le Wall Street Journal et TechCrunch, Facebook a donc pris les devants et demandé de lui-même à la Commission européenne d'examiner le rachat de WhatsApp. Une preuve de bonne foi pour l'entreprise américaine, qui veut donc se mettre à l'abri de futures poursuites potentielles.
La Commission européenne a été informée de la requête de Facebook, mais il n'appartient qu'à elle de décider si elle désire se pencher sur le cas WhatsApp. L'un des enjeux d'une telle étude viserait notamment à déterminer l'impact de l'usage de l'application, dynamisée par la communauté du réseau social, sur l'envoi de SMS. Les services alternatifs d'envoi de messages mobiles sont présentés depuis un moment déjà comme responsables de la baisse des revenus des opérateurs, notamment en Inde.
L'autre point pourrait tourner autour de la question de la vie privée : la FTC a déjà souligné ses inquietudes sur le sujet, puisque Facebook fait l'objet, depuis 2012, d'audits réguliers concernant la manière dont il utilise les données personnelles de ses utilisateurs.
En Europe, la question de l'utilisation des données personnelles sur Facebook avait notamment été soulevée en 2011 par l'eurodéputée Florence Castex. Cette dernière avait demandé à la Commission européenne de se pencher sur le comportement du réseau social. L'Europe s'était cependant jugée incompétente dans cette affaire, et avait renvoyé la balle aux organismes de défense de la vie privée des différents pays de l'UE. Depuis, Facebook a eu maille à partir avec certains d'entre eux, comme la Norvège, l'Allemagne ou l'Irlande concernant notamment l'utilisation de la reconnaissance faciale.
Il n'est donc pas certain que la Commission européenne décidera de se pencher sur le cas WhatsApp à la demande de Facebook. Pour l'heure, l'organisme n'a pas communiqué sur sa décision.