Il est des jeux d'aventures qui font leur petit bout de chemin, parfois en révolutionnant le genre et parfois en restant fidèle à leur esprit d'origine sans vraiment chercher à changer de cap. Cela fait maintenant quelques années que de nombreux joueurs cherchent l'Atlantide au travers de quatre épisodes de qualité variable sans jamais atteindre la perfection. Ce cinquième volet nous remet encore sur la piste de cette cité disparue. Désire-t-on vraiment savoir où elle se trouve après tout ce temps ?
L'aide zeppelin
Nous voici revenus en 1937 et ce nouvel épisode nous place dans la peau d'Howard Brooks, un ingénieur qui participa à la conception du fameux zeppelin « Hindenburg », le plus grand du monde, au destin si tragique. Lors d'un voyage, une étrange panne survient et le pauvre Howard est agressé, apparemment sans raison. À son réveil, il se retrouve seul à errer dans le zeppelin, les passagers s'étant tous réfugiés dans leurs cabines. Rapidement, nous nous rendons compte que les moteurs ont été sabotés et apprenons que nos agresseurs étaient intéressés par un objet qui permettrait de conduire à l'Atlantide. Nous devons alors nous rendre à l'Empire State Building de New York. Mais avant cela, il va falloir remettre les moteurs en route.Ce nouvel opus nous propose la classique vue panoramique de la série. Nous nous déplaçons d'écran en écran et examinons tous les recoins à la recherche du moindre objet ou indice à même de nous aider. Le pointeur de la souris souffre d'une inertie assez déconcertante au début, qui nous empêche d'examiner rapidement ce qui nous intéresse. Mais passons vite outre, et déplaçons la souris plus lentement pour plus de précision.
Grâce au zeppelin réparé, l'aventure va nous conduire à travers le monde : l'Empire State Building de New York, le port de Macao, un temple en Inde ou encore un vieux village dans l'Himalaya. Le dépaysement est bien présent. La qualité graphique est somme toute assez inégale. Les lieux visités sont parfois magnifiques comme le port de Macao et son atmosphère nocturne, ou l'intérieur de l'Empire State Building et son aspect froid. A contrario, certains lieux sont moins agréables visuellement comme le village perdu dans l'Himalaya. De petites animations discrètes par-ci par-là égayent un peu les lieux. Le choix des couleurs et l'approche graphique donnent l'impression de se trouver devant une bande dessinée. Impression renforcée par l'intégration de bulles lors des dialogues et de petites saynètes animées au milieu de l'écran, lors de la réalisation de certains événements particuliers. Par contre, l'intégration de certains personnages est très inégale, voire vraiment laide.
Cette impression d'inégalité se ressent également au niveau de la bande sonore. Les musiques sont agréables, mais passent assez inaperçues et sont plutôt répétitives. Quelques bruitages parsèment les endroits visités sans nous en mettre plein les oreilles, le tout étant plus ponctuel que permanent. Enfin, le doublage français est lui aussi bien inégal, certaines voix frisant le ridicule ou la caricature.
Zeppelin certains joueurs
Ce nouvel épisode mélange les énigmes où il suffit de trouver le bon objet, de l'utiliser au bon endroit ou de le donner à la bonne personne ainsi que des puzzles plus techniques, dont les indices de résolution ne sont malheureusement pas toujours bien compréhensibles. La progression est très linéaire et même si nous savons pertinemment ce qu'il convient de faire pour résoudre une énigme, nous serons dans l'impossibilité de passer à la suite si une action précédente n'a pas été faite. Par exemple, il sera impossible d'accéder aux escaliers de sécurité en mettant le feu à une poubelle, car le gardien viendra l'éteindre. Seulement si nous montrons à ce même gardien une note parlant de son irresponsabilité, tout d'un coup il n'éteindra plus le feu, mais enverra tout le monde vers les sorties de secours. Pas très logique tout ça, et malheureusement récurent dans la série. De même, il n'y a pas plusieurs possibilités d'action pour résoudre une énigme. Alors que nous avons besoin d'un extincteur pour ouvrir une porte, il n'y en a qu'un seul récupérable parmi tous ceux présents dans le bâtiment.Les énigmes ne vous retiendront pas bien longtemps, mais le plus pénible reste les puzzles d'un classicisme désolant. La durée de vie du jeu est artificiellement rallongée par des puzzles pénibles et agaçants. Plutôt que de trouver des épreuves innovantes, nous nous retrouvons en face d'un bête taquin (et en plus le jeu nous déconcentre !), ou encore d'un sudoku basé sur des symboles et non des chiffres. Pas vraiment judicieux pour tous les joueurs qui ne sont pas forcément adeptes de ces jeux ou qui ne les apprécient pas, de se voir imposer leur résolution. Même le poker est une énigme déguisée, le tirage des cartes étant toujours le même, l'astuce consistant simplement à savoir quand se coucher et quand continuer, sans perdre tout son argent. Il aurait été agréable d'avoir un petit peu de hasard et pourquoi pas carrément un véritable mini jeu. Que dire enfin de cette épreuve consistant à déplacer un scarabée et dont la résolution n'est possible que parce que l'intelligence artificielle, si je puis dire, va commettre une erreur toujours au même endroit.
Malgré sa qualité graphique variable, The Secret Of Atlantis reste très agréable à regarder, mais il n'arrive pas à nous plonger dans son histoire. Nous progressons régulièrement, mais nous ne nous sentons pas vraiment impliqués dans la recherche de l'Atlantide. Les personnages typés années 30 ne sont pas très charismatiques et l'aventure n'arrive pas à nous les rendre attachants. Les environnements explorés sont tout de même très aseptisés, trop propres et vides. À chaque fois les développeurs nous trouvent une astuce pour justifier le fait qu'il n'y a personne en dehors de celles présentes pour nous mettre sur la voie. Les exigences matérielles, quant à elles, ne sont pas élevées (processeur 1 GHz, 256 Mo de mémoire, carte graphique 32 Mo, 2 Go de disque dur).
Conclusion
The Secret Of Atlantis : L'Héritage Sacré ne rehausse malheureusement pas le niveau de la série. Il n'est pas désagréable, mais il ne nous embarque pas dans un voyage mystérieux. D'une durée de vie variable qui dépend surtout de la difficulté des puzzles plus que de celles des énigmes, il est vraiment dommage de débourser 40 euros pour résoudre un taquin ou un sudoku. Le choix de la facilité a été préféré à celui de la recherche de puzzles innovant. Malgré tout, il satisfera les férus d'aventures par sa variété d'environnements et son aspect années 30 aux couleurs chaleureuses.Dans notre vidéo exclusive ci-dessous, vous retrouverez les ambiances de New York, de Macao, du temple hindou, du village de l'Himalaya, ainsi que quelques discussions, énigmes, puzzles et saynètes.
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