Introduction
La création d'un site web peut effrayer les néophytes, y compris l'utilisation de logiciels « WYSIWYG », réputés simples d'utilisation, comme Dreamweaver. Pourtant, disposer d'un site peut être un avantage certain pour des personnes ayant des connaissances limitées en informatique, du simple utilisateur souhaitant partager ses photos de vacances au gérant d'une association, en passant par les TPE ou les artisans. On peut évidemment, dans le cadre professionnel ou associatif, confier la création d'un site à un professionnel compétent (ou, pour un site personnel, au cousin geek qui n'a que ça à faire) mais il n'est pas forcément nécessaire d'en arriver là et on peut se contenter d'un site « standard » dans de nombreux cas. C'est là qu'entrent en jeu des outils d'un genre plus ciblé, mais pas inintéressant.Si vos besoins se limitent à la création d'un blog, d'une petite boutique de quelques produits, ou encore d'une galerie photo, on trouve ainsi plusieurs logiciels encore plus simples d'utilisation qu'un éditeur « WYSIWYG » puisque vous n'aurez non seulement aucune ligne de code à saisir, mais vous pourrez également vous dispenser de la phase de mise en page, assurée par des thèmes prédéfinis. On voit déjà certains puristes froncer les sourcils : avant d'aller plus en avant dans ce comparatif, il faut d'emblée préciser que les logiciels que nous allons passer en revue prennent clairement le parti de la simplicité d'utilisation et d'administration au détriment de la flexibilité et de la personnalisation. Cela dit, que valent ces logiciels par rapport aux outils « traditionnels » et sont-ils aussi simples d'utilisation et efficaces qu'on le prétend ? Tentons d'y apporter une réponse avec un tour d'horizon de 4 solutions. Pour Windows, nous nous concentrerons sur TOWeb et ShopFactory. Du côté du Mac, iWeb et RapidWeaver viendront compléter ce comparatif.
Il nous semble également important de préciser le cadre de ce comparatif : nous n'aborderons pas les plates-formes de blog, qui ont déja fait l'objet d'un précédent dossier, ni les gestionnaires de contenu (CMS). On pourrait également évoquer de très bons éditeurs WYSIWYG tels que Nvu, mais ce n'est pas le but de ce comparatif qui se concentre exclusivement sur des solutions destinées à des utilisateurs qui n'ont aucune connaissance en création de site, et qui souhaitent générer des sites à partir de thèmes prédéfinis, et sans nécessiter d'installation de logiciels côté serveur.
TOWeb
Edité par Lauyan, TOWeb est une solution adaptée aussi bien aux utilisateurs domestiques que professionnels, destinée à créer de nombreux types de contenus (blogs, cv, boutique en ligne ...) selon des modules prédéfinis, et une interface assez dirigiste, mais relativement efficace. Le logiciel est disponible en trois éditions : Personnelle, Professionnelle et E Commerce. Une version gratuite est également disponible, mais celle-ci est amputée de plusieurs fonctionnalités telles que la protection par mot de passe ou le paiement en ligne, et impose des limitations de taille sur les sites créés, et des bannières publicitaires.TOWeb affiche d'emblée la couleur en prenant l'utilisateur par la main avec son interface. Celle-ci se présente comme un assistant où chaque onglet représente une étape : choix du type de site et des rubriques à insérer, choix du thème, édition des différentes rubriques, options et enfin publication du site.
Le premier pas consiste à choisir son type de site (personnel ou professionnel) et à cocher les rubriques qu'on souhaite y insérer. Celles-ci sont assez nombreuses et variées : blog, CV, avis de naissance, album photo, trombinoscope, recettes de cuisine, collection de DVD ou encore formulaire de contact font partie des modules disponibles pour un usage personnel. Les associations ou les entreprises bénéficient de modules supplémentaires tels qu'un catalogue de produits ou un module de paiement en ligne. Cette dernière option est néanmoins réservée aux éditions Professionnelle et eCommerce.
Vient ensuite le choix du thème de votre site. TOWeb propose pour cela deux outils. Le premier, qui vous est proposé à la création de votre site, est un générateur de thème permettant de « zapper » rapidement entre différents types d'éléments, jusqu'à obtenir le résultat souhaité, en cliquant sur le bouton correspondant à l'élément : couleurs, menu, bordure, style des paragraphes, fonds de bannières ou encore style du texte. Un aperçu en temps réel est affiché à droite de la fenêtre. Même en plein écran, il se peut que celui-ci s'avère trop petit. Pour obtenir un aperçu plus parlant, il vous suffit de cliquer sur l'image, ce qui ouvrira la page dans votre navigateur par défaut. Si vous n'avez aucune idée du résultat que vous souhaitez, un bouton permet même de générer une combinaison aléatoire.
Une fois les bases de votre thème posées, vous pouvez revenir dessus via le même onglet Thème, qui ouvre cette fois-ci un outil plus précis. Celui-ci vous permet de modifier un par un les éléments du thème : la bannière, les couleurs, bordures et polices, le menu et le style des rubriques. Pour chaque élément, un panneau de configuration assez complet est proposé. Pour modifier la bannière, vous pourrez ainsi ajouter une ou plusieurs images à utiliser, et zapper entre plusieurs styles d'effets générés par le programme.
Un grand nombre de boutons et de styles de menus sont également proposés. A tout moment, le logiciel met l'accent sur le choix entre plusieurs styles plutôt que la création de ses propres éléments de A à Z. Cette démarche peut sembler limitée, mais le grand nombre d'éléments paramétrables fait qu'un utilisateur lambda pourra composer sa page de manière assez précise jusqu'à trouver la combinaison qui lui convient. En contrepartie, il faut bien avouer que les éléments et les effets proposés ne sont pas toujours du meilleur goût et pourront paraître quelque peu « amateur » comparés aux thèmes proposés par un iWeb ou un RapidWeaver.
La gestion du contenu est l'étape principale, et tous les outils sont réunis dans l'onglet Rubriques. La liste des rubriques que vous avez choisies à la création de votre site apparaît dans le panneau de gauche. Vous pouvez en ajouter ou en supprimer librement, sans avoir à revenir à la première étape de sélection : des boutons sont prévus à cet effet. Pour chaque rubrique, un certain nombre d'options générales sont proposées : vous pouvez modifier le titre des pages, ajouter un pied de page, définir des mots-clé pour le référencement (même si les meta tags sont loin d'être la panacée en la matière aujourd'hui), protéger certaines pages par un mot de passe (option réservée aux versions professionnelles)
Pour modifier le contenu d'une rubrique, double cliquez sur celle-ci ou utilisez le bouton « Modifier la rubrique » dans le panneau de gauche. Selon le type de contenu à éditer (blog, CV, catalogue), on trouvera des options différentes, mais l'édition fonctionne selon le même modèle. Sur la gauche, vous trouverez ainsi une vue d'ensemble des différents paragraphes de votre page. Ces paragraphes, selon le type de page créée, peuvent être des posts d'un blog, des sections de votre CV ou encore les différents objets d'un catalogue (produits ou DVD d'une collection). Vous pouvez ajouter, supprimer ou déplacer des paragraphes à loisir.
La partie principale de la section, à droite, vous permet de modifier le texte du paragraphe, l'image qui lui est associée ou ses caractéristiques pour certaines sections. Lors de la création d'une boutique en ligne, par exemple, chaque paragraphe est un produit, et c'est dans ce module que vous pourrez définir son prix et l'état de son stock. Enfin, vous pouvez ajouter un contenu additionnel au paragraphe tel qu'un lien (vers une autre page ou vers une adresse mail), un tableau ou encore un clip vidéo. On pourra là encore reprocher la rigidité du système, mais cela a au moins le mérite de ne pas perdre l'utilisateur, et d'être consistant d'une page à l'autre.
Avant de passer à la publication, un dernier onglet permet de régler certaines options avancées. C'est ici que vous pourrez ainsi restreindre l'accès à certaines pages de votre site par des comptes utilisateur, créer un flux RSS pour votre page, ou encore définir les options du paiement en ligne. Celui-ci prend en charge PayPal mais permet également d'utiliser des scripts personnalisés. La partie Options permet également d'ajouter un moteur de recherche à votre site, ou d'associer des scripts à des mots clés que vous pourrez insérer dans vos paragraphes.
La publication se fait via le protocole FTP et permet de publier tout le site ou uniquement les changements apportés aux pages. Le module permet d'entrer les paramètres FTP de son hébergeur, mais on appréciera la présence de modèles prédéfinis pour de nombreux hébergeurs : vous n'aurez ainsi qu'à renseigner vos identifiants. TOWeb n'utilise aucune technologie côté serveur, il n'est donc pas nécessaire de disposer d'un hébergeur prenant en charge PHP et MySQL. Vous pouvez néanmoins ajouter des scripts PHP via la fonctionnalité de scripts automatisés.
Au final, TOWeb ne permet peut-être pas de publier des sites d'une esthétique à se damner, et son approche plutôt rigide pourra en rebuter certains, mais l'interface est plutôt bien faite et s'avère être un modèle de simplicité pour un utilisateur néophyte. On s'étonnera malgré tout de voir ressurgir parmi les options proposées des dinosaures de la création de sites, que l'on pensait éteints à jamais tels que l'ajout de musique sur vos pages ou l'ajout de transitions. Ces effets sont néanmoins clairement indiqués comme étant compatibles uniquement avec Internet Explorer. Nous n'avons pas rencontré de problème particulier en parcourant les sites créés sous Firefox. Le logiciel remplit son pari et il est effectivement possible d'obtenir facilement un site qui, s'il ne remporte pas de concours de web design, accomplira sans doute sa modeste mission avec efficacité.
Shop Factory
Comme son nom l'indique, Shop Factory est destiné principalement à la création de boutiques en ligne. Par boutique en ligne, on ne parle pas bien sûr d'utiliser cette solution pour gérer un nouveau Amazon, Alapage ou . En revanche, Shop Factory pourra s'avérer utile pour des artisans ou des petits commerces en ligne.Les premiers pas sur Shop Factory vous invitent à choisir le thème de votre site parmi de nombreuses propositions. Ces thèmes peuvent présenter plusieurs caractéristiques indiquées par des pictogrammes : on trouve ainsi des modèles aux résolutions de 800x600, 1024x768 ou 1280x1024, des modèles « extensibles » (dont la mise en page s'adapte à la fenêtre) ou encore des thèmes incluant des animations Flash.
Une fois le thème choisi, Shop Factory affiche une interface qui peut paraître plus rebutante que celle d'un TOWeb ou tout est balisé par étapes. Il suffit néanmoins de quelques minutes pour y trouver ses repaires.
Dans le panneau latéral de gauche se situe l'arborescence du site. Celle-ci est automatiquement générée par Shop Factory et comprend deux types de pages. Les pages spéciales apparaissent en rouge. Ce sont des pages prédéfinies et obligatoires pour le site. Il est possible de les rendre invisibles, mais pas de les supprimer de la structure. Il s'agit par exemple de la page d'accueil, des conditions de vente, du panier d'achat ou encore de la page de contact. En plus de ces pages, il est tout à fait possible d'ajouter d'autres pages, qui sont cette fois-ci représentées en bleu dans l'arborescence.
À droite se situe la fenêtre d'édition. On pourrait penser que Shop Factory est un éditeur WYSIWYG dans la lignée de Frontpage ou Dreamweaver, mais l'édition comporte quelques subtilités. Ainsi, vous ne pouvez pas éditer directement du contenu et le mettre en page comme vous le feriez dans Dreamweaver : vous ne pouvez qu'ajouter des paragraphes ou des produits. La notion de paragraphe est similaire à l'approche de TOWeb. Un paragraphe contient un titre, une introduction, une description, et peut également contenir une image. Le produit est un type de paragraphe particulier, qui se caractérise également par un titre, une introduction (qui, ici, s'appelle « manchette ») et une description, mais il possède également un prix, un poids et un numéro de catalogue. En pratique, ajouter un produit dans une page génère automatiquement les boutons d'ajout au panier, ou les champs de formulaires pour gérer les quantités.
Voilà pour l'ajout de contenu dans une page, mais qu'en est-il de la présentation ? Même s'il n'est pas aussi souple qu'un Dreamweaver, Shop Factory permet également de modifier le style des pages. Pour cela il faut passer sur l'onglet « Personnaliser l'aspect ».La fenêtre principale affiche alors un aperçu de la page en cours d'édition, et le panneau latéral les paramètres d'édition. Ce mode ne permet pas de faire des miracles : il se limite aux couleurs de la page (en têtes, fond, texte...) et aux polices de caractères. Inutile d'espérer réaliser des mises en pages compliquées : Shop Factory se limite, dans ce domaine, à une succession de paragraphes et de produits. Là encore, il est clair que le but est avant tout d'obtenir rapidement un site opérationnel. Le design ne fait pas partie des priorités, mais les sites générés sont au moins propres, et les thèmes, s'ils peuvent paraître quelque peu impersonnels, sont assez bien faits et variés.
ShopFactory étant spécialisé dans la création de boutiques en ligne, il propose plusieurs services liés à la gestion des clients et des stocks : configuration des comptes clients, suivi des revendeurs, mise à jour automatique des niveaux de stocks ou encore protection contre les fraudes. Ces services requièrent la souscription d'un compte chez GlobeCharge, le partenaire du logiciel. L'hébergement peut en revanche se faire depuis un compte standard, et ne nécessite pas de serveur PHP et MySQL.
Que penser de Shop Factory ? Là encore, si on ne saurait le recommander pour une grande structure, il est indéniable que le logiciel peut s'avérer tout à fait efficace pour une petite entreprise ou un artisan qui souhaite monter un site pour vendre ses produits ou services. L'interface paraît moins claire que celle de TOWeb au premier abord, mais on s'y retrouve assez vite. On regrettera néanmoins le recours à des services payants pour certaines fonctionnalités de commerce, pas forcément clairs au premier abord, et l'utilisation de technologies quelque peu passées de mode pour les sites générés, comme des frames.
- Télécharger la version d'évaluation de ShopFactory pour Windows
iWeb
Intégré à la suite de logiciels multimédia iLife d'Apple, iWeb n'est pas vendu séparément. Néanmoins, si vous avez acheté un Mac ces deux dernières années, il est forcément inclus, le logiciel ayant rejoint la suite depuis la version 06. Comme son nom l'indique, iWeb est à la création de sites ce que iMovie ou iDVD sont à la vidéo : un outil destiné à être d'une simplicité enfantine, et s'intégrant avec les contenus des autres applications iLife. Disons-le tout de suite, iWeb se concentre presque exclusivement sur la réalisation de sites personnels, pour y publier son blog, ses photos, ses vidéos ou même ses podcasts. Il n'est donc pas indiqué pour des entreprises ou des associations qui feront mieux de se tourner vers RapidWeaver, l'autre solution pour Mac sur laquelle nous reviendrons.Comme souvent chez Apple (Pages, iDVD...), la première étape est le choix du thème. Ceux-ci sont conformes aux exigences de la marque à la pomme en matière de design : dès le premier coup d'oeil, la plupart d'entre eux sont assez réussis. Il y en a pour tous les goûts, que vous préfériez les mises en pages fantaisistes comme BeBop ou BD, ou le minimalisme du très « classe » Chambre Noire.
Pour chaque thème, plusieurs types de pages sont proposés : page de bienvenue, fiche personnelle, photos, albums, film, blog ou podcast. Ces modèles de pages permettent de réaliser très vite des contenus types : tous les éléments (textes, photos, vidéos...) sont déjà en place et vous n'aurez qu'à glisser/déposer vos contenus aux endroits indiqués.
Si les modèles ne vous conviennent pas, tous les éléments peuvent être glissés, déplacés, pivotés, ou zoomés à votre guise, avec une simplicité exactement similaire à celle d'un logiciel de mise en page. Ceci est particulièrement intéressant pour les photos, que l'on peut ajuster et même retoucher à l'intérieur même du logiciel. Toutes ces fantaisies se font néanmoins au détriment du respect des standards. Vous pouvez ainsi incliner un bloc de texte. C'est certes amusant, mais en pratique, le texte en question sera fatalement transformé en image, et sera donc impossible à sélectionner, sans parler des problèmes d'accessibilités que cela pose. Si aucun des modèles de pages proposés ne vous convient, une page vide est également disponible et vous permettra de réaliser toutes vos fantaisies de mise en page. De nombreux thèmes supplémentaires, gratuits ou payants, sont également disponibles sur le web.
Une nouveauté est à noter pour la version 08. Les « web widgets » permettent notamment d'ajouter des publicités Google Adsense à vos pages et générer de modestes revenus si vous disposez d'un compte. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez demander sa création depuis l'interface du logiciel. Le deuxième « widget » permet d'ajouter un module Google Maps pour l'adresse de votre choix. Celui ci peut même être configuré : vous pouvez afficher ou non la barre de zoom et la bulle indiquant l'emplacement exact sur la carte. Les widgets web ne se limitent pas à Google : vous pouvez également insérer n'importe quel fragment de code HTML et, pour les abonnés à .Mac, d'insérer n'importe quelle photo ou vidéo issue de votre galerie web.
Comme tous les outils de la suite iLife, iWeb offre un accès rapide à votre bibliothèque multimédia via un navigateur, pour y piocher des photos. De même, l'intégration avec les autres services d'Apple est totale : les podcasts peuvent être publiés sur iTunes et le logiciel bénéficie également du fameux service .Mac. Ce dernier est à la fois la force et la faiblesse du logiciel.
En effet, iWeb a été conçu avant tout comme une extension de .Mac : la publication du site sur votre espace dédié peut se faire en un clic à condition de saisir vos identifiants. Mais le logiciel va sans doute un peu trop loin en omettant tout simplement de proposer une publication via un serveur FTP classique ! En pratique, ça n'est pas bien grave : une option « Publier dans un dossier » permet de générer les fichiers du site dans un dossier que vous pourrez publier via un client FTP externe. Cyberduck, très simple d'utilisation, s'affranchira très bien de cette tâche, pour ne citer que lui. Néanmoins, alors que RapidWeaver gère le FTP et le service d'Apple, on pourra regretter cette fermeture d'esprit, qui trouve probablement sa source dans des raisons commerciales, d'autant plus que certaines fonctionnalités, comme la gestion des commentaires, sont uniquement disponibles en passant par .Mac.
Au final, le bilan d'iWeb est largement positif, mais est tout de même entaché de quelques points irritants. D'un côté, on jouit d'une ergonomie quasiment irréprochable et d'une très grande simplicité d'utilisation. Pour un néophyte, iWeb est sans aucun doute l'outil le plus agréable pour créer un site en quelques clics. D'un autre côté, il pêche par quelques limitations. Contrairement à RapidWeaver, il est plutôt réservé à un usage personnel et ne permet pas, par exemple, de gérer une boutique en ligne même si, comme nous allons le voir, cette fonctionnalité nécessite l'ajout d'un plug-in à son concurrent.
RapidWeaver
Si iWeb bénéficie de son intégration à la suite iLife et au service .Mac, il n'est pas le seul éditeur « sans code » disponible pour Mac OS X, et pas forcément le plus complet non plus. Dans ce domaine, RapidWeaver de Realmacsoftware est souvent cité comme une référence, et propose une approche assez différente, mais tout aussi agréable.À première vue, le fonctionnement de RapidWeaver est similaire à celui d'iWeb : comme ce dernier, qu'il a d'ailleurs précédé, le logiciel permet de créer des pages type (blog, galerie photo, formulaire de contact...) et de choisir le thème de ses pages parmi des modèles prédéfinis.
La principale différence se situe au niveau de l'édition. Là où iWeb permet de modifier directement les éléments sur la page (redimensionner les blocs de texte, modifier les emplacements des photos, éditer le texte directement à l'intérieur de la page), RapidWeaver propose un fonctionnement plus rigide, basé sur deux onglets : Edit et Preview. Le premier permet d'éditer le contenu et le deuxième d'afficher l'aperçu.
Concrètement, en créant une page de blog, par exemple, l'onglet Edit permet de créer les entrées comme vous le feriez dans l'interface d'un gestionnaire de blog du style WordPress ou Typepad, à l'inverse d'un iWeb ou vous saisissez directement le contenu de vos entrées dans l'aperçu de la page. C'est un peu moins « fun » mais tout aussi simple. De la même manière, l'édition d'une galerie photo passe, dans l'onglet Edit, par la sélection des photos de votre bibliothèque, en les cochant, et non par glisser/déplacer.
De même, RapidWeaver ne permet pas d'éditer la mise en page de votre site de manière aussi souple qu'iWeb : selon le thème utilisé, vous pourrez modifier l'emplacement ou la couleur de certains éléments, mais pas les redimensionner ou les déplacer à la souris. Ceci peut être considéré comme un inconvénient, mais cette méthode permet de séparer clairement le contenu de la mise en page. En outre, en plus de ses différents modèles de page, le logiciel propose également des pages vierges dans lesquelles vous pouvez entrer le code que vous souhaitez.
On pourrait penser que RapidWeaver est un logiciel assez limité dans ses possibilités : il propose certes de nombreux thèmes, tous assez jolis, et plusieurs types de pages permettant de réaliser un site personnel tout à fait correct mais semble moins « souple » qu'iWeb pour ce qui est de l'édition des pages. Néanmoins, ce n'est qu'une apparence, car le logiciel de Realmac a un énorme avantage : ses possibilités d'extensions.
Ainsi, de nombreuses fonctionnalités peuvent être ajoutées au logiciel par l'installation de plug-ins. Ceux-ci sont souvent payants et feront donc gonfler la facture d'un logiciel qui représente déjà un surcoût (sachant qu'iWeb est fourni gratuitement avec tous les nouveaux Mac), mais permettent d'ouvrir des portes intéressantes : on pourra ainsi ajouter la gestion d'une boutique en ligne avec paiement par Paypal, un module permettant de modifier les thèmes en profondeur, l'édition « WYSIWYG » dans les pages à la manière d'iWeb, ou encore la prise en charge des blogs tels que Wordpress. RapidWeaver bénéficie également d'une communauté très active : de nombreux sites proposent des ressources et du contenu pour le logiciel, dont l'excellent Rapid Page pour les utilisateurs francophones.
Notons pour finir que s'il ne propose pas la même intégration avec les logiciels et services d'Apple, Rapidweaver permet tout de même de publier un site sur un compte .Mac (mais aussi via un accès FTP classique, ce qui manque à iWeb), et offre un accès rapide aux contenus de votre bibliothèque multimédia, notamment aux photos pour la création de galeries. En revanche, tout comme iWeb nécessite un compte .Mac pour bénéficier de certaines fonctionnalités, RapidWeaver peut nécessiter un hébergeur disposant de MySQL et PHP, notamment pour la gestion des formulaires de contact.
Pour un utilisateur de Mac, choisir entre RapidWeaver et iWeb dépendra essentiellement de vos besoins. On pourrait dire que pour obtenir rapidement un site du plus bel effet pour y publier ses photos, il n'y a pas plus simple et efficace qu'iWeb. RapidWeaver est quant à lui plus complet, mais sa prise en main, et notamment l'absence de mise en page « directe », peut rebuter. Néanmoins, configuré avec les bons plug-ins, malheureusement payants, il peut devenir une solution extrêmement complète. Dans sa version de base, il s'avère déjà très efficace pour publier un blog ou une galerie photo, même si on ne disposer pas des raffinements d'iWeb pour cette dernière, comme l'excellent module de diaporama.
Conclusion
Arrivés au terme de ce comparatif, que peut-on en tirer ? Nous avons pu voir deux logiciels sous Windows, l'un destiné avant tout aux entreprises (Shop Factory) et l'autre au public plus large, mais qui inclut également des possibilités de gestion d'une petite boutique en ligne. Nous avons été séduits par l'interface extrêmement simple de TOWeb, qui pourra satisfaire le plus néophyte des utilisateurs, même si les thèmes des sites générés ne sont pas toujours des plus heureux. Shop Factory est plus ciblé, et son interface un peu moins intuitive, mais il permet néanmoins de réaliser des sites de commerce électronique assez facilement. Du côté du Mac, on a notamment le choix entre un iWeb limité à un usage personnel, et très performant et intuitif pour cet usage (blog, galerie photo...) et un RapidWeaver à l'ergonomie un peu moins agréable, mais aux possibilités très étendues, notamment grâce à l'ajout de plug-ins.Les besoins pour un site web sont multiples, et nous avons pu voir que les logiciels que nous avons testés ne répondent qu'à certains d'entre eux. Il est évident que les puristes pourront pester contre ces logiciels qui produisent des sites dont le code est souvent loin de respecter les standards du web. Au cours de nos tests, nous n'avons pas rencontré de problèmes notables au niveau du rendu sur différents navigateurs, mais il est évident que cette approche « tout en un » peut causer quelques mauvaises surprises, et y remédier peut être délicat. De plus, on pourrait reprocher à ces logiciels de créer des sites « tout faits » et un peu impersonnels. Cet argument est néanmoins discutable : le succès des blogs a prouvé qu'il y avait une demande pour des espaces d'expression sur le web, où le design passe souvent au second plan. De même, on pourrait affirmer qu'un individu cherchant à publier ses photos de vacances n'a pas forcément besoin d'un site créé de A à Z : l'essentiel est que les photos soient visibles, et que le tout soit présentable. C'est exactement ce que proposent ces logiciels, et on pourrait même extrapoler aux associations et à certaines petites entreprises : le simple fait de disposer d'une présence sur le web, et notamment pour vendre ses produits ou services, peut être suffisant, à condition de disposer d'un design donnant clairement accès aux informations ou aux produits.
Vous ne trouverez donc pas forcément votre compte dans les logiciels que nous avons évoqués. Si vous souhaitez aller plus loin, il vous faudra passer par des solutions « WYSIWYG » plus complexes telles que Dreamweaver, ou directement à la source, en utilisant des outils de code. Dreamweaver fait là encore l'affaire mais d'autres solutions existent, du simple éditeur de texte orienté code aux solutions complètes comme Coda pour Mac OS X. De même, les bloggueurs aguerris préfereront logiquement se tourner vers des plates-formes dédiées comme WordPress ou Dotclear.