Présentation et ergonomie
La Megaboom est une Boom en plus grosse. Quand on dit ça, on a presque tout dit. Tous les éléments de design ont été repris, en version XL, à commencer par le packaging cylindrique. Mais quelle différence de taille existe-t-il au juste entre la normale et la méga ? 4,5 cm en hauteur (22,5 contre 18 cm) et 2 cm de diamètre (8,5 contre 6,5 cm). Sans oublier les 338 g d'écart entre les deux modèles (876 versus 538 g). Mais peut-on alors toujours parler d'enceinte nomade avec ce gabarit de bûche de Noël ?Par rapport à l'UE Boom standard, au format d'une canette de 50 cl de boisson houblonnée, la Megaboom prendra clairement beaucoup plus de place dans un sac à dos. Et elle ne rentrera pas dans une poche de blouson, contrairement à la Boom. Déjà que c'était limite avec cette dernière... En fin de compte, c'est la prestation audio qui nous dira si l'enceinte est compacte ou non. Si elle sonne comme un orchestre symphonique après tout...
La Megaboom à côté de la Boom, vues de dessus. Et le packaging toujours aussi sympa.
Considérations de gabarit exclues, la seule différence entre l'UE Boom et la Megaboom, c'est que la dernière dispose de caches souples sur ses deux prises, micro USB et mini jack. Probablement ce qui la rend étanche IPX7 (jusqu'à 1 m, la durée n'est pas précisée), alors que le petit modèle n'est résistant qu'aux éclaboussures. On retrouve sinon le même caoutchouc, la même toile densément maillée, les mêmes commandes (volume + et -, bouton d'alimentation, touche Bluetooth). Et toujours le petit anneau vissé au centre du socle, permettant soit la suspension, soit la fixation sur pied de l'enceinte.
La Megaboom s'inspire de son aînée à tous les niveaux : mode mains libres avec micro intégré, NFC pour faciliter l'appairage en Bluetooth, appui simultané sur les deux touches de volume pour faire dire à l'enceinte le niveau de charge de la batterie, profil AVRCP non pris en charge (en clair, cela signifie qu'il n'est pas possible de passer à la chanson suivante ou précédente depuis l'enceinte). La seule - légère - nuance c'est que l'application mobile a changé... tout en proposant exactement les mêmes fonctionnalités qu'avant : création d'une paire stéréo, égaliseur, réveil et mises à jour régulières. La Megaboom se démarque (si si !) en ajoutant la possibilité d'être allumée à distance, depuis l'application, ou encore d'effectuer les mises à jour de firmware en OTA (via le téléphone). La création d'une paire stéréo, supposée fonctionner entre une Mega et une Boom, a systématiquement échoué chez nous. Même si c'est plus logique en termes de répartition sonore d'utiliser deux enceintes identiques, il est regrettable de ne pas permettre aux clients de la première heure, intéressés par cette Mega, de la coupler avec leur Boom.
Autonomie et qualité audio
Ultimate Ears a dopé sa batterie en conséquence pour que l'autonomie ne pâtisse pas de la montée en puissance. Le constructeur, assez juste dans ses estimations, annonce 20 h, on peut vraisemblablement miser sur 15 à 18 h : bien plus qu'il n'en faut pour une soirée, un pique-nique, un trajet en voiture ou même une journée à se reposer. Elle se recharge vite par ailleurs. Un peu moins de 2 h 30 pour une recharge complète (avec le chargeur fourni de 2A - 5 à 9V).Et alors, comment sonne la Megaboom ? L'enceinte repose également sur deux haut-parleurs actifs couvrant l'ensemble sur spectre, complétés par deux haut-parleurs passifs en renfort de graves. Sauf qu'ils sont plus grands : 5 cm versus 3,8 cm pour les actifs, 5 x 10 cm versus "on ne sait pas combien de large" par 5 cm pour les passifs. De quoi assurer un niveau sonore maximal supérieur (90 dB contre 88 dB), mais surtout, sur une plage de fréquences élargie de 65 Hz à 20 kHz (contre 90 Hz à 20 kHz).
Courbe de relevés de puissances à différentes fréquences (60 Hz à 18 kHz). Les mesures sont effectuées au sonomètre à 1 m
Dans les faits, ces éléments techniques se matérialisent effectivement par un gain conséquent dans le registre du grave : les basses sont présentes, notamment dans la fourchette 60-70 Hz où la Boom n'est pas audible. Entre 80 et 90 Hz, là où la Boom démarre, la petite sonne plus fort, mais la Megaboom reprend le dessus entre 100 et 300 Hz. Ensuite, les deux enceintes rivalisent jusqu'à 2 kHz. La Megaboom produit des pics à 3 et 7 kHz, la Boom, entre 5 à 6 kHz : la précision des aigus dans les deux cas est bonne. Mais elle est meilleure sur la Megaboom qui se maintient proprement jusqu'en bout de spectre alors que la Boom s'érode dès 10-11 kHz.
Les volumes maximums mesurés par notre sonomètre à 1 m des enceintes, sur le même morceau de test (Kid A de Radiohead)
Sur de la voix, les deux enceintes jouent sur les mêmes tableaux, ce qui explique que nous mesurons des pics similaires à 91,3 dB à fond sur notre morceau de test Kid A grâce à la voix de Thom Yorke.
Même chose, mais en baissant les volumes pour chaque enceinte jusqu'à faire disparaître la saturation
En revanche, il nous faut considérablement réduire le volume sur la Megaboom pour faire partir la distorsion dans les graves, légère mais persistante dans l'instrumentation. On tombe à 81,6 dB, alors que la Boom, qui ne connait pas ce problème, faute de basses consistantes, devient propre dès 85,9 dB !
La Megaboom hérite de basses, oui, mais de basses moyennement maîtrisées. Elles sont souvent assez lancinantes, leur vrombissement vient parfois gêner la précision du signal. Et n'espérez pas les doser via l'égaliseur : toute intervention manuelle détériore instantanément le volume global et l'équilibre. Parfois ça sonne bien, parfois moins bien. Et il faudra veiller plus que jamais à la surface où l'on pose l'enceinte pour éviter les vibrations parasites.
Maintenant, on parle d'une enceinte nomade, et si l'on s'en tient à un ressenti rapide à l'oreille, le rendu est plus flatteur avec la Megaboom, moins centré sur les voix. La superbe spatialisation du son est toujours là, et ça, on aime !
Conclusion
À la rédaction et dans un large périmètre autour, la Boom avait fait sensation. À l'époque le marché avait déjà bien pris, mais il était peut-être un peu moins saturé qu'aujourd'hui. Que penser de cette itération XL ? Le produit reste bon, voire très bon dans l'absolu : finition, design, son à 360°, autonomie, ergonomie... Cependant, quelque chose nous rend plus circonspects. L'originalité de la Boom n'est plus, la Megaboom étant majoritairement un copier/coller. Mais surtout, le concept de petite enceinte à avoir toujours sur soi prend un sacré coup ici. Et on ne parle pas de la facture, qui augmente de 50 % par rapport à la Boom. Ultimate Ears en demande 300 € !L'audio dans tout ça ? Alors que le son s'arrondit à la faveur de basses plus expressives, on regrette en revanche de ne pas gagner spécialement de volume : l'apport se fait plus en présence qu'en puissance. On se rappelle qu'à l'époque de la Big Jambox, le bond par rapport à la Jambox normale était phénoménal (près de 15 dB sans distorsion, 20 dB avec). Enfin, la clarté de la reproduction demeure, mais l'intelligibilité est parfois gênée par le bourdonnement des graves. Bref, autour d'une piscine ou dans un cadre festif, c'est très bien. Mais pour un usage réellement nomade, on lui préfère toujours l'excellente Boom.
Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleures enceintes Bluetooth.