Très belle réussite malgré son format hybride risqué, la Move de Sonos parvenait à concilier praticité et qualité sonore. Trois ans après cette première version, la Move 2 propose une petite évolution de la formule, qui corrige les quelques défauts précédents, tout en passant à une architecture stéréo. Toujours la reine des enceintes connectées sur batterie ?
De type transportable, ce modèle sobre mise sur une architecture sonore éprouvée, avec une base de charge, un principe calibrage acoustique en temps réel, et une résistance IP56, le tout avec quelques optimisations ergonomiques par rapport à son prédécesseur. Assez pour justifier son tarif (499 euros) ?
- Puissance sonore
- Médiums et aigus équilibrés
- Expérience utilisateur
- Excellente autonomie
- IP56
- Quelques imprécisions dans les aigus
- Effet stéréo faible
- Bluetooth vieillissant
- Politique de tout en option discutable
Sobre, mais robuste et durable
À moins de faire un tour à l'arrière du produit, il est bien difficile de différencier la Sonos Move 2 de la première version. Le design très scandinave, tout en lignes franches, avec un ton uniforme, peut paraître triste, mais il représente bien la philosophie Sonos. Cette seconde version opte toutefois pour des coloris plus marqués : noir profond au lieu du gris très foncé et blanc lumineux au lieu du blanc « lunaire ». Une troisième couleur, olive (vert-gris), fait également son apparition.
Mesurant 241 × 160 × 127 mm (h × l × p) pour un poids de 3 kg, l'enceinte est particulièrement dense, et non moins sérieuse dans sa conception. Aucune touche premium dans ce sobre châssis polymère cerclé d'une grille en métal, mais aucun défaut formel. Tout est parfaitement assemblé, et la base en silicone est vraiment stable. Sans surprise, cette seconde version reprend la certification IP56 de la Sonos Move. Cet indice indique une résistance à la plupart des poussières, ainsi qu'aux jets d'eau. À moins de la faire tomber dans l'eau, ou de l'utiliser trop souvent sur la plage (le sel aidant la corrosion).
Au chapitre ergonomique, la poignée de transport, directement moulée dans la structure, offre une préhension suffisamment stable. Il lui manque selon nous une petite surcouche antidérapante, afin d'éviter les accidents. En effet, la surface 100 % plastique a tendance à glisser.
Livré en standard, le stand de charge offre un support très simple, mais efficace, ce qui permet de se passer d'un branchement standard l'essentiel du temps, branchement évidemment possible via l'entrée USB-C. L'adaptateur de charge livré, de type USB-C, est bien pratique puisque détachable sur cette version, mais le placement de sa connectique est un peu étrange : sur le côté et non sur le dessus. Cela risque, dans un branchement sur une multiprise (ce qui est notre cas), d'occuper un espace supplémentaire.
Avare en accessoires malgré un tarif assez élevé, la Move 2 profite des produits déjà développés pour l'enceinte Move première du nom. Pas de housse de transport ? Un modèle rembourré en nylon est disponible pour 89 euros. Besoin de l'accrocher au mur ? Un simple crochet mural, venant se caler dans la poignée, est vendu à 35 euros (ce qui paraît excessif).
Il faut une fois encore souligner l'effort de Sonos en matière de durabilité. La batterie est ainsi amovible. Placée à la base (soutenue par deux vis), elle reste accessible avec un minimum d'effort et Sonos propose un kit de remplacement pour 89 euros.
Fiche technique Sonos Move 2
Type d'enceintes | 2.0 (Stéréo) |
Norme Bluetooth | 5.0 |
Autonomie | 24h |
Type d'enceintes | 2.0 (Stéréo) |
Nombre de haut-parleurs | 3 |
Norme Bluetooth | 5.0 |
Codecs Bluetooth | SBC, AAC |
Wi-Fi | Oui |
Norme Wi-Fi | Wi-Fi 6 4804 (IEEE 802.11ax) |
Portée | 10m |
Assistant vocal intégré | Alexa |
NFC | Non |
AirPlay | AirPlay 2 |
Certification DLNA | Oui |
Tuner FM | Non |
Mode Stéréo | Oui |
Entrée Jack 3.5 mm | Oui |
Microphone intégré | Oui |
Autonomie | 24h |
Temps de charge de la batterie | 2h |
Câble d'alimentation | USB-C |
Hauteur | 241mm |
Largeur | 160mm |
Profondeur | 127mm |
Poids | 3kg |
Certification IP | IP56 |
Ergonomie : quelques avantages
Sans révolutionner sa formule ergonomique, la Sonos Move 2 présente quelques améliorations notables. La première d'entre-elles se trouve sur le panneau de commande tactile, qui outre les trois touches de navigation (lecture/pause et passages de pistes) et le bouton d'activation/désactivation du contrôle vocal, intègre enfin la glissière de volume introduite avec les dernières Era 100 et Era 300. Si une bonne partie des commandes passeront par le smartphone, voire les commandes vocales (assistant Sonos notamment), ce principe tactile rend l'expérience complète.
Autre plus, potentiellement plus important : la Move 2 dispose enfin d'une connectique filaire… avec des nuances. En effet, son port USB-C sert toujours pour la charge, mais celui-ci agit également comme une interface. Via divers adaptateurs, nous pouvons profiter d'une entrée ligne en jack 3,5 mm (adaptateur à 25 euros), ainsi que d'une entrée Ethernet (45 euros, avec entrée jack 3,5 mm). De quoi toujours plus faire gonfler l'addition, mais pour des raisons louables. Il est simplement dommage de ne pas en proposer plus en standard.
Pour l'interface placée à l'arrière, nous retrouvons là aussi une petite réorganisation. Le bouton d'appairage Bluetooth/Wifi est maintenant seulement destiné au Bluetooth, et un commutateur permettant de désactiver les microphones fait son apparition.
L'expérience Sonos, avec un tout petit plus
S'intégrant dans l'environnement multiroom Sonos S2, la Move 2 est particulièrement simple à mettre en place. Une fois l'enceinte allumée et l'application Sonos ouverte, l'application détecte le produit, et propose un premier appairage. Celui-ci est extrêmement rapide, puisque se base sur une authentification simplissime : la Move joue un son et le smartphone le valide via son micro.
Le reste est très classique, l'application S2 prend en charge le modèle dans l'environnement multiroom du constructeur, avec une gestion des différentes pièces et différents appareils. On retrouve ainsi quelques classiques, comme l'appairage stéréo avec une seconde Sonos Move 2. Des fonctions sont toutefois réservées à des références axées home-cinéma, comme la disposition en enceintes satellites surround avec une barre de son type Beam.
Côté compatibilité, l'écosystème Sonos permet toujours de profiter du Airplay 2, d'Alexa Cast (avec support de l'assistant vocal Alexa), de Spotify Connect, de Tidal Connect, et de Roon. Sonos fait évidemment l'impasse sur Chromecast et l'assistant Google Assistant, chose qui ne risque pas de s'arranger au vu des démêlés judiciaires entre les deux entités. Sans surprise, le contrôle vocal le plus pertinent, pour les fonctions ergonomiques, est l'assistant Sonos. À l'image de ce que l'on observe sur la première Move, la captation vocale est tout à fait au point, puisque ne nécessite pas, même lorsque la musique est diffusée à un bon volume, de réellement hausser la voix. Malheureusement, certaines plateformes, Spotify en tête, ne sont pas encore prises en charge.
L'application dans son ensemble conserve ce qui fait sa force, à savoir divers petits réglages sonores et ergonomiques, mais également l'une des bottes secrètes du constructeur : la calibration True Play. Celle-ci est employée différemment des enceintes « statiques », pour lesquelles un calibrage avancé, mais unique, suffit. Ici, ce calibrage s'effectue en permanence, via l'utilisation des microphones intégrés. Logique, puisque la Move 2 est amenée à se déplacer.
Le mode Bluetooth évolue assez peu sur le papier, puisque reste campé sur une vieillissante puce 5.0, sans support du multipoint, avec pour seuls codecs la doublette SBC et AAC. On sent que ce mode est bien pratique, mais considéré comme relativement secondaire par Sonos, qui ne place pas toutes ses billes techniques dedans. La puissance sonore est notamment plus limitée en Bluetooth qu'en Wifi.
Autonomie : une vraie amélioration
Un peu légère sur la première version, l'endurance est ici transcendée. Nous avions mesuré autour de 10 h en utilisation classique, performance qui peut facilement doubler ici. À un très bon volume, nous atteignons sans problème les 17 h. À volume plus modéré (mais pas faible), il est facile de dépasser les 25 h en pratique. Quant à la recharge, cette opération nécessite environ 2 h via le socle (raccordé au chargeur Sonos), ce qui n'est pas bien long.
Une belle prouesse sonore, mais des regrets
D'un point de vue purement sonore, sans tenir compte de sa taille et de son fonctionnement autonome, la Sonos Move 2 n'est pas ce qui se fait de plus impressionnant. Son architecture audio est à peu près semblable à celle de la récente Era 100, son équivalent sur secteur. Elle affiche une topologie deux voies et stéréo (mono sur la première Move), avec un haut-parleur central à charge close, et deux tweeters orientés vers l'extérieur, soit un de plus que la première Sonos. Le tout est alimenté par trois amplificateurs classe D (un par haut-parleur).
Bien que pas fondamentalement meilleure que la Move 1, cette nouvelle version propose une représentation stéréo peu marquée, mais un son plus ouvert. L'ensemble gagne suffisamment en ampleur pour ressentir un peu plus de détails, de profondeur, ce qui peut faire la différence suivant les pistes. La directivité de l'enceinte ne lui permet malgré tout pas de se confronter à une Era 300. Pas de secret, un appairage stéréo sera impératif pour profiter des pleines qualités de la scène sonore.
Suivant un schéma bien connu chez Sonos, la signature audio est légèrement descendante, avec des basses en avant par rapport au reste du spectre. Si une sonorité plus ronde que claire se fait entendre, les médiums et les aigus paraissent équilibrés, ce qui permet à la Move 2 d'afficher une belle polyvalence sonore. L'excellente qualité de son woofer (haut-parleur de basses/médiums) lui confère des basses précises et percutantes, étonnamment profondes pour un tel format. Il est toutefois conseillé, pour profiter au mieux des qualités techniques du produit, de décocher le mode Loudness (présent par défaut), qui a tendance à alourdir l'écoute malgré son côté plus fun.
À l'instar de l'Era 100, la Move 2 ne trouve de réelles limitations que dans le haut du spectre. Les aigus sont gérés correctement, mais n'ont pas encore la richesse et la maîtrise que nous percevons sur les basses et les médiums. Une telle amélioration fera clairement passer un cap à ce type d'enceinte.
Au final, La Move 2 reste une excellente proposition, puisque sa puissance sonore très confortable (en Wifi) lui permet d'être efficace dans n'importe quelle situation. Son architecture autonome (sur batterie) la rend d'autant plus impressionnante. À l'inverse, si un fonctionnement purement sédentaire vous suffit, une Era 100 est aussi pertinente d'un point de vue sonore, pour un prix nettement inférieur : un pack de deux Era 100, enceintes compatibles surround, est actuellement vendu 30 euros plus cher qu'une Move 2.
Cette enceinte hybride est donc l'une des meilleures de sa catégorie, si ce n'est la meilleure, mais elle n'est pas intéressante pour qui ne déplace pas ses enceintes régulièrement.
Sonos Move 2 : l'avis de Clubic
Nouveau tour de force technologique, la Sonos Move 2 est une évolution légère, mais notable de la première enceinte Bluetooth/Wifi de la marque. Suffisamment compacte et légère pour être transportable, suffisamment volumineuse pour afficher des ambitions sonores, elle présente un design sobre et une excellente qualité de fabrication.
Son ergonomie, remaniée, lui permet à la fois de s'intégrer dans le riche environnement connecté de Sonos, tout en se comportant comme un produit Bluetooth si besoin. Très endurante, elle est servie par des commandes quasi irréprochables, directement dérivée de la nouvelle gamme Era.
Son rendu sonore n'est pas en reste, et marque le passage, certes perfectible, à une architecture stéréo. Puissant et maîtrisé, le son de la Move 2 est dans la très bonne continuité des créations modernes de la marque. Mis à part quelques imprécisions dans les aigus, cette enceinte frise l'excellence.
- Puissance sonore
- Médiums et aigus équilibrés
- Expérience utilisateur
- Excellente autonomie
- IP56
- Quelques imprécisions dans les aigus
- Effet stéréo faible
- Bluetooth vieillissant
- Politique de tout en option discutable
23 décembre 2024 à 17h58