Test Ultimate Ears Everboom : une expérience modernisée pour l'enceinte Bluetooth baroudeuse

Guillaume Fourcadier
Par Guillaume Fourcadier, Spécialiste Audio.
Publié le 05 juillet 2024 à 17h38
Que vaut donc cette nouvelle enceinte Bluetooth d'Ultimate Ears ? © Guillaume Fourcadier pour Clubic
Que vaut donc cette nouvelle enceinte Bluetooth d'Ultimate Ears ? © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Grand nom de l'enceinte Bluetooth baroudeuse, Ultimate Ears a un peu perdu du terrain ces dernières années face à l'avancée d'autres acteurs, JBL et Sony en tête. Petite sœur de sa première création new gen (l'Epicboom), l'Everboom est un produit qui se veut efficace et moderne, capable de replacer la marque au centre de l'échiquier. Pari réussi ?

Les plus
  • Sonorité plutôt équilibrée
  • Largeur de la reproduction sonore
  • Excellente autonomie
  • Utilisation intuitive
  • Robustesse du produit (IP67, résistance aux chutes, flottabilité)
Les moins
  • Aigus manquant de nuances, séparation des instruments
  • Aucune connectique filaire
  • Connectivité peu moderne

De type baroudeuse, c'est-à-dire résistante aux éléments, l'Everboom est à cheval entre un format portable et « transportable », imposante mais pas titanesque. Uniquement Bluetooth, cette enceinte mise sur une architecture audio dite 360 degrés qui, sans être originale, n'est pas ce qu'il y a de plus répandu actuellement.

Construction : là où on l'attend

Sorte d'Epicboom en plus menue et plus longiligne, cette enceinte Bluetooth Ultimate Ears Everboom remplit assez bien son contrat : être une bonne enceinte baroudeuse. Menhir au profil elliptique, elle adopte des dimensions convenables (205 x 110 x 85 millimètres) qui lui permettent de tenir dans la plupart des sacs, le tout sans trop alourdir l'utilisateur (960 g). Ce modèle n'intègre pas de poignée pour le transport, mais une sangle fixe, que l'on vient associer à un mousqueton (un modèle est livré dans le packaging).

La qualité de fabrication, d'une importance cruciale sur un tel objet, est dans la bonne moyenne. La certification IP67 (poussières et immersions) du produit s'accompagne d'une résistance aux chutes de 1 mètre de haut, et même d'une flottabilité de sa structure. Toujours pratique pour ne pas avoir à chercher son enceinte au fond de l'eau.

L'Everboom est résistante aux poussières, aux petites chutes et aux immersions dans l'eau © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Sur la forme, nous avons affaire à un produit composé de trois parties distinctes : une partie centrale recouverte d'un tissu maillé ainsi que deux extrémités (base et plateau supérieur) recouvertes d'une couche de plastique/silicone légèrement souple. La base contient la connectique, placée derrière une petite trappe étanche, et le plateau supérieur intègre tous les boutons (sauf ceux du volume).

Sans être spécialement premium, l'Everboom est de conception sérieuse. Si l'on pouvait souhaiter plus d'épaisseur dans les surcouches en silicone, l'assemblage est sans réel défaut. Ultimate Ears ne se démarque pas vraiment des JBL de tarif équivalent. D'une manière générale, l'enceinte n'est pas trop salissante et agréable à manipuler.

Des commandes complètes et intuitives

On réinvente rarement la roue en matière de contrôles sur une enceinte Bluetooth. Ici, pas de surprise, Ultimate Ears verse dans le classicisme, avec des spécificités maison. Le point le plus marquant est sans doute la présence, comme sur la bonne vieille gamme Boom, de larges boutons de volume + et - sur la façade.

En dehors de ce duo, tout est placé sur la partie supérieure de l'appareil, avec 4 petits boutons intégrés dans la structure.  On retrouve ainsi : un bouton d'allumage et d'extinction ; un appairage Bluetooth, un bouton « Plein air » (mode sonore) ; un pour la navigation. Ce dernier repose sur le classique système d'appuis multiples pour aller et venir dans une playlist. En l'état, tout est simple et efficace, et c'est ce que l'on demande à un tel produit.

La disposition des boutons de contrôles est simple, mais efficace © Guillaume Fourcadier pour Clubic

L'application dédiée, sobrement intitulée Ultimate Ears, est totalement dans la continuité de ce qui existe sur les précédentes créations. Le constructeur privilégie une fois encore la simplicité et l'intuitivité, d'où une belle impression de clarté. La marque va a à l'essentiel en affichant dès la page principale le contrôle de volume, le niveau de batterie ainsi que les options les plus courantes. Pour les réglages plus poussés, notamment ergonomiques (peu nombreux), il faut simplement se balader dans l'onglet paramètres. Nous pouvons seulement regretter un petit manque de prise de risque.

Des fonctions limitées

Si les commandes sont bien rodées, nous sommes un peu déçus par le manque d'ambition de la marque en matière de fonctionnalités. N'allez pas en déduire que l'Ultimate Ears Everboom est vraiment dépassée ou vieillotte, mais elle manque une occasion de se démarquer.

Premier petit reproche, l'absence totale d'interface filaire. Pas d'entrée ligne en jack 3,5 millimètres, pas d'interface audio avec son port USB-C, et pas même de possibilité de charge externe, notamment pour un smartphone. L'enceinte assure une connexion Bluetooth, pas plus.

L'unique prise USB-C est parfaitement camouflée derrière une trappe étanche © Guillaume Fourcadier pour Clubic

En Bluetooth justement, les choses sont certes correctes, mais pas de la plus grande modernité. La marque fait notamment l'impasse sur l'appairage rapide Google Fast Pair, qu'elle comble par une prise en charge du NFC (à peu près aussi pratique), mais aussi sur les codecs avancés ou sur la norme Bluetooth LE Audio.

Si l'absence de LE Audio ne peut pas être comptée comme un défaut, ce standard étant encore trop rare, il aurait permis de prendre en charge la norme Auracast pour s'intégrer dans un environnement multi-enceintes ouvert. JBL a sauté le pas récemment avec sa dernière gamme, alors qu'Ultimate Ears conserve sa solution PartyUp, certes rodée, mais propriétaire. Celle-ci permet donc d'associer en mono une « infinité » d'enceintes Ultimate Ears, même des générations précédentes, ainsi qu'un appairage en stéréo avec une seconde Everboom.

De même, Ultimate Ears ne précise pas ouvertement si l'Everboom est multipoint (appairage en simultané sur deux appareils). En pratique, cela n'est visiblement pas le cas, puisque nous n'avons jamais réussi à associer l'enceinte à un smartphone sans le déconnecter d'un autre. Enfin, aucun microphone n'est présent, le produit ne peut donc pas servir de kit mains libres ni utiliser un assistant vocal.

Reste qu'au-delà de cette simplicité, l'Everboom est parfaitement rodée. La stabilité de connexion est parfaite, même dans un environnement chargé (beaucoup de smartphones), et la portée est tout simplement l'une des plus impressionnantes du marché.

Petit bonus bien étrange, mais fort amusant : la fonction mégaphone est une nouveauté introduite sur la dernière fournée d'enceintes Ultimate Ears. Son principe est simple, se servir de son smartphone comme du micro d'un mégaphone (activation dans l'appli), mégaphone représenté par l'enceinte. Cela permet de relayer avec un peu plus de force une voix au milieu d'une soirée, ou juste de s'amuser 5 minutes avec un petit gadget assez drôle.

Une excellente endurance

Bien moins limitée qu'à une époque, l'autonomie n'en est pas moins le nerf de la guerre des enceintes Bluetooth baroudeuses. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Ultimate Ears Everboom place la barre très haut. En effet, à un niveau d'écoute suffisant pour remplir une pièce (moins de 40 %), il est assez facile d'atteindre les 20 heures, voire 25 heures à niveau plus modéré.

Le côté portable du produit est assuré par sa sangle qui peut s'accorder avec des mousquetons © Guillaume Fourcadier pour Clubic

En soirée, surtout à l'extérieur, ce chiffre peut fatalement s'effondrer, pour descendre en dessous de 12 heures à plus de 65 % de volume. Cela ne place pas l'Everboom comme la championne du genre, mais parmi les très bons élèves tout de même. En revanche, il faut être un peu patient pour une charge complète, action qui nécessite environ 3 heures.

Un son agréable, mais pas de 360 degrés

Ultimate Ears aime bien l'ambiguïté du terme « son 360 degrés », puisqu'elle l'utilise sans trop de réserves ici. Seulement voilà, l'architecture de l'Everboom est seulement stéréo… bien que très étrange sur un plan directif.

Contrairement à un modèle classique, qui accueillerait des haut-parleurs en façade (directif) ou placés à la verticale (pour un résultat omnidirectionnel), Ultimate Ears dispose de deux haut-parleurs large-bande placés sur les deux flancs, associés à deux radiateurs passifs, afin d'étendre la réponse dans les basses. Pour faire simple, le haut-parleur gauche est placé sur la tranche gauche, et le haut-parleur droit sur la tranche droite. Cela donne, sur le papier, un genre de stéréo très étendu, qui donne un même résultat sonore en regardant la façade ou l'arrière de l'enceinte, mais en inversant les canaux. Surtout, les aigus étant assez directifs, le rendu ne sera a priori pas le même sur les flancs qu'en façade.

Cela ne loupe pas, puisque la représentation audio du produit est effectivement particulière. Le son, très étendu sur les côtés, très large donc, réussit très bien à reproduire les effets latéraux, ce qui est déjà très bien sur un modèle aussi étroit. À l'inverse, la disposition très excentrée de ces mêmes haut-parleurs implique une bien étrange gestion de la profondeur. Les détails sont là, mais ne parviennent pas à s'organiser convenablement sur différents plans, à se différencier les uns des autres. La base technique est bien présente, mais Ultimate Ears préfère se diriger vers une représentation immersive plutôt qu'une représentation vraiment fidèle.

L'Everboom est disponible en deux coloris © Ultimate Ears

D'un point de vue plus musical, il est plaisant de constater que cet appareil fait mieux que l'Epicboom, pourtant plus chère et plus imposante, car il se permet d'être plus maîtrisé, plus homogène. En dépit de l'absence de haut-parleur consacré spécialement aux basses, l'enceinte parvient à descendre assez bas en fréquence, suffisamment pour donner un réel corps à l'écoute, le tout sans tenter d'en faire trop et sans s'effondrer en poussant sur les décibels.

Le bas du spectre est globalement équilibré, il ne déborde pas sur les médiums. Au contraire, nous serions même tentés d'en vouloir un peu plus, puisque nous pourrions reprocher aux basses d'être un peu plus sèches que rondes. Évidemment, il ne faut pas demander de miracle à l'ensemble, tout ce qui est reproduit en dessous des 100 Hz ne bénéficie pas d'un incroyable niveau de nuances.

Le reste des fréquences est traité assez intelligemment, puisqu'il est marqué, à l'oreille, par une légère pente. Les médiums sont assez détaillés, et les aigus, correctement traités. Nous pouvons pointer du doigt une fois encore le placement trop latéral des transducteurs, qui laisse quelques creux et quelques oscillations dans le haut du spectre, du moins de face, d'où un manque de précision dans ce domaine.

Forcément, le résultat diffère si l'on s'approche de l'axe des flancs. Ici, le rendu n'est plus le même, puisque les aigus deviennent plus brillants, avec même une pointe de scintillance assez marquée (autour de 10 kHz), pointe qui n'est pas spécialement agréable à haut volume.

De fait, l'Ultimate Ears Everboom ne parvient pas à afficher une réelle sonorité de 360 degrés. D'une part, cela n'est pas réellement possible avec une approche stéréo, et d'autre part, les différences de rendu dans les aigus sont trop importantes. Vous l'aurez toutefois compris, une écoute de face reste selon nous la meilleure solution.

Face à la concurrence, l'Everboom s'en sort avec les honneurs. Elle n'a pas encore la qualité de certains produits JBL équivalents (plus naturels), mais un certain équilibre se dégage, voire une certaine maîtrise. En passant à une disposition à la fois plus simple (directionnelle) et plus ambitieuse (avec des tweeters dédiés), nous pourrions espérer encore mieux.

Terminons avec la fonction Plein qir, qui permet selon le constructeur d'améliorer le rendu en extérieur. En pratique, ce mode a bien peu d'intérêt selon nous, puisqu'il vient légèrement booster les bas-médiums tout en abaissant le niveau de basses. Il n'améliore pas réellement l'écoute et fait parfois même perdre en cohérence.

Ultimate Ears Everboom : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Réussie dans son ensemble, l'Everboom d'Ultimate Ears n'est pas une révolution dans le monde de l'enceinte Bluetooth nomade, mais elle replace la marque sur des rails plus sûrs, après une Epicboom assez discutable.

Suffisamment robuste et maniable, cette enceinte peut compter sur une excellente autonomie ainsi que sur une ergonomie simple mais éprouvée. Les commandes sont intuitives, et l'application est un peu dépouillée mais d'une clarté exemplaire. Dommage toutefois d'avoir étendu cette simplicité aux fonctions, puisque l'Everboom est un produit très conservateur, qui n'intègre ni connectique filaire ni capacités connectées avancées, mis à part sa technologie PartyUp.

La partie sonore peut quant à elle dérouter comme elle peut être très appréciée. Assez polyvalente, mais atypique, l'architecture du produit est synonyme d'entre-deux. D'un côté, le son est large et techniquement réussi. De l'autre, la promesse de son à 360 degrés n'est pas vraiment respectée, et nous aurions souhaité un peu plus de détails et de nuances dans les aigus.

Les plus
  • Sonorité plutôt équilibrée
  • Largeur de la reproduction sonore
  • Excellente autonomie
  • Utilisation intuitive
  • Robustesse du produit (IP67, résistance aux chutes, flottabilité)
Les moins
  • Aigus manquant de nuances, séparation des instruments
  • Aucune connectique filaire
  • Connectivité peu moderne
Sous-notes
Construction
7
Ergonomie
8
Fonction
5
Autonomie
8
Qualité sonore
7

Fiche technique Ultimate Ears Everboom

Résumé
Type d'enceintes2.0 (Stéréo)
Autonomie20h
Performances
Type d'enceintes2.0 (Stéréo)
Nombre de haut-parleurs2
Radiateurs passif2
Connectivité
Codecs BluetoothSBC
Wi-FiNon
Portée55m
NFCOui
Certification DLNANon
Tuner FMNon
Mode StéréoOui
Connectiques
Entrée Jack 3.5 mmNon
Microphone intégréNon
Batterie
Autonomie20h
Temps de charge de la batterie3h
Câble d'alimentationUSB-C
Caractéristiques physiques
Hauteur20.5cm
Largeur11cm
Profondeur85cm
Poids960g
Certification IPIP67
Par Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio

Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict à Binding of Isaac, à retrouver sur le pire réseau social de la création en tant que Guifou.

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Commentaires (1)
soaf78

dommage de faire un test en oubliant les infos techniques (watts rms, taille de la batterie, charge rapide ou pas,…)