© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Moins ambitieuse et innovante que l'Era 300, l'enceinte connectée Era 100 de Sonos est une sorte d'évolution de la One, un classique du constructeur. Sorte de billet d'entrée sédentaire pour l'écosystème Sonos, elle comporte un certain nombre d'évolutions par rapport à sa devancière.

Malgré sa forme assez classique et ses dimensions réduites, cette Era 100 peut-elle encore rivaliser avec les excellents produits du secteur, notamment au vu de son prix déjà assez élevé (279 euros) ?

Les plus
  • Bel équilibre sonore (avec calibration Trueplay)
  • Profondeur des basses
  • Richesse de l'écosystème Sonos
  • Simplicité d'utilisation
Les moins
  • Rendu stéréo anecdotique
  • Aigus perfectibles
  • Pas de services Google

Tout est dans la sobriété

Alors que l'Era 300 secoue légèrement le petit monde stylistique de Sonos, l'Era 100 s'applique au contraire à ne rien changer ou presque. Ce modèle sédentaire s'appuie ainsi sur un dessin des plus consensuels, presque parfaitement tubulaire, avec une robe uniforme et sobre (noir ou blanc). Bien que très proche de la One en matière de dimensions et de poids (120 × 182,5 × 130,5 mm pour 2,02 kg), elle se permet d'être encore plus classique que cette dernière, car plus arrondie. Un véritable exemple de produit passe-partout, qui trouve sa place sur n'importe quel meuble.

A côté d'une Era300, l'Era 100 fait figure de poids plume. Elle peut surtout se placer sur des meubles plus petits © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Contrairement à l'Era 300, le design est au service d'une sonorité classique, puisque « seulement » stéréo. Inutile donc de se perdre dans des surfaces orientées de telle ou telle façon.

Aucun étonnement concernant la construction, qui suit la formule premium de la marque. Nous retrouvons du plastique à tous les niveaux, mais dense, et assemblé avec sérieux. Mis à part quelques menus écarts entre différents panneaux et éléments (difficilement visibles), et le côté très salissant du produit, en tout cas dans sa déclinaison noire, l'Era 100 ne souffre d'aucun défaut à ce niveau. Sonos conserve également quelques bonnes idées intéressantes, comme la prise secteur astucieusement camouflée, d'où l'intégration d'une prise avec connectique coudée.

En mode semi-propriétaire, la prise coudée de l'enceinte permet de rapprocher le produit d'un mur p © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Il faut une fois de plus saluer l'effort de Sonos sur les matériaux, puisque l'Era 100 est composée à 48 % de plastiques recyclés. De plus, son emballage, en papier certifié FSC, est intégralement recyclable.

Bien que pas pensée pour être manipulée et déplacée, l'enceinte est très agréable en main, car très dense. Cette densité n'est pas la preuve de la qualité sonore ou d'un meilleur assemblage, mais peut constituer un signe. Notons qu'elle n'intègre aucune certification IP, ce qui est assez logique pour un appareil raccordé sur secteur.

Fiche technique Sonos Era 100

Résumé
Type d'enceinteBibliothèque
Assistant vocalAmazon Alexa
Haut-parleurs2 tweeters 1 mid-woofer
BluetoothOui
Caratéristique technique
Type d'enceinteBibliothèque
Assistant vocalAmazon Alexa
Norme Wifi6
Haut-parleurs2 tweeters 1 mid-woofer
MultiroomOui
AirPlayOui
BluetoothOui
Technologie Bluetooth5
Connecteur additionnelUSB-C
AlimentationSecteur
Caractéristique physique
Largeur120mm
Profondeur130.5mm
Hauteur182.5mm
Poids2.02kg

Connectique : la même simplicité, les mêmes options

Nous le reprochons à l'Era 300, le crédo est le même ici : mort aux connectiques. Sonos n'intègre à l'arrière de l'enceinte qu'une unique prise USB-C. Celle-ci permet, avec des adaptateurs vendus séparément, d'apporter soit une entrée analogique en jack 3,5 mm (25 euros), soit un combo avec cette dernière et une entrée Ethernet (45 euros). On comprend que la philosophie Sonos soit dans le sans-fil, mais nous pouvons tout de même regretter cette petite mesquinerie pécuniaire. Un bon point toutefois, l'utilisation de l'entrée jack 3,5 mm permet de ne pas limiter la fonction à une simple lecture, mais transmet le son en réseau. Il est donc possible, à partir d'une simple enceinte, de conserver cette notion multiroom/connectée, chose qui nécessitait auparavant un Sonos Port.

Heureusement, Sonos laisse le choix dans l'activation des microphones © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Au moins, la marque ne verrouille pas son enceinte comme peut le faire Apple avec son HomePod, en particulier grâce à l'adoption d'une puce Bluetooth. Cette dernière apporte une certaine universalité à l'expérience, chose qui manquait aux générations précédentes (Move et Roam exceptées, davantage semi-nomades). Dans ce mode, la latence est correcte, sans plus.

Enfin, impossible de parler de Sonos sans évoquer les petits accessoires de montage. Comme toujours, la qualité est là, mais se paye. On retrouve ainsi des pieds dédiés en métal (91 cm de haut pour 4,55 kg), à 159 euros pièce, et des supports muraux pour 89 euros pièce.

L'expérience quasi-parfaite, même en petit format

Fort logiquement, Era 100 et Era 300 partagent presque à l'identique fonctions et ergonomie. Cette dernière est bien sûr plus évoluée, mais cela ne se traduit pas dans les commandes. Les seules réelles différences sont ainsi à chercher du côté des réglages de verticalité du son, verticalité absente sur l'Era 100 (dépourvue de haut-parleurs pointés vers le haut).

La Sonos Era 100 se présente comme une enceinte connectée/multiroom dans la lignée de la Sonos One/One SL, avec toutefois des améliorations, ne serait-ce que dans l'adoption du Bluetooth, dans l'apparition d'une meilleure interface tactile, ou encore dans son acoustique optimisée.

Changement marquant par rapport aux anciennes générations, la glissière de volume est très réactive © Guillaume Fourcadier pour Clubic

Que ce soit en passant par l'excellente application Sonos S2, par le protocole multiroom Airplay 2, par le service Alexa Cast, ou encore par le quasi universel Spotify Connect, l'enceinte propose une expérience à la fois très simple et très poussée. L'appairage du produit dans l'application est simplissime, la prise en main du produit est adaptée aux plus débutants des utilisateurs, et les nombreux réglages sonores permettent d'enrichir l'expérience sans tomber dans une dérive de type usine à gaz.

Le concept de pièces et de groupements d'enceintes est toujours aussi simple, celui-ci permettant de créer de simples groupes, ou d'utiliser deux Era 100 en mode stéréo, voire en association avec une des barres de son Beam Gen 2 ou Arc du constructeur. Sonos prend par la main le débutant, grâce à un tutoriel décrivant pas à pas les étapes.

L'autre force du produit est sa technologie de calibrage acoustique TruePlay, qui compense les imperfections de la pièce d'écoute. Avec cette génération, Sonos ouvre enfin la porte à une calibration depuis un téléphone Android, bien que celle-ci se limite alors à un test assez classique, se servant des microphones intégrés sur l'enceinte. Le rendu est déjà efficace, mais la meilleure version de TruePlay se révèle sur iOS, en déplaçant l'iPhone dans la pièce. Nous conseillons clairement aux utilisateurs Android d'emprunter un iPhone pour l'occasion.

Cela va devenir une norme, Sonos abandonne les services Google (sur fond de guerre ouverte), ce qui est sans doute le seul vrai manque du produit. Ainsi, pas de compatibilité Chromecast, ni d'intégration de l'assistant vocal de Google. Pour ce dernier, il faudra se reposer sur Sonos Voice Control, particulièrement adapté aux commandes Multiroom, ou Alexa, plus englobant, mais moins adapté à la gestion musicale/multiroom. L'autre avantage de l'assistant Sonos est son fonctionnement hors ligne. En plus d'être plus respectueux de la vie privée, il peut continuer de fonctionner en mode Bluetooth, bien que limité aux simples actions de lecture musicale (car non connecté au réseau local).

Petite différence par rapport à l'Era 300, différence probablement imputable à la disposition plus simple des microphones : la reconnaissance vocale est un peu moins efficace dans une pièce bruyante. Rien de bien dramatique, mais il faut s'approcher un peu plus de l'appareil dans ces conditions, ou simplement hausser la voix.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Concernant les commandes intégrées, Sonos décline une formule identique sur la gamme Era. Les commandes sont discrètes, mais intuitives, et le nouveau réglage de volume, en glissière tactile, est bien plus efficace qu'auparavant.

Pour qui n'a pas un besoin absolu de connectique filaire, la Sonos Era 100 est donc presque parfaite concernant l'expérience utilisateur et la connectivité en général.

Mini, mais puissante et équilibrée

En apparence simple clone sonore de la One, l'Era 100 affiche une évolution sensible dans l'architecture audio, puisque passe d'une disposition mono à stéréo. À ceci s'ajoute un haut-parleur de basses/médiums 25 % plus imposant. L'architecture est ainsi présentée comme suit : 1 woofer (basses/médiums) en façade ; 2 tweeters (contre 1 pour la One) placés respectivement à gauche et à droite. De fait, puisque le haut-parleur assurant la reproduction des médiums/basses n'est pas doublé, difficile de penser que la reproduction stéréo sera convaincante. Notons toutefois que chez Sonos, les tweeters semblent déborder dans les médiums.

Pas de miracle, la notion de stéréophonie est effectivement très relative. Quelques effets latéraux parviennent bien à s'exprimer, mais restent timides. L'Era 100 procure davantage une perception de reproduction mono élargie que de vraie stéréo. L'Era 300 n'est déjà pas incroyable sur ce point, sa petite sœur est logiquement encore moins convaincante, car moins large.

Stéréo, l'architecture sonore de l'Era 100 se démarque de la One par l'intégration de deux tweeters inclinés, et non plus d'un simple tweeter frontal © Sonos

Nous avons laissé le point le plus perfectible pour commencer, puisque la qualité de la stéréo est bien le seul petit ratage sonore de l'appareil. Pour le reste, Sonos montre une fois encore que sa science sonore est la plus convaincante du genre. En dépit des dimensions particulièrement réduites du produit, le constructeur parvient à élaborer un son à la fois assez équilibré (légèrement chaud) et plutôt ample, bien que cela demande obligatoirement un calibrage (calibrage avancé fortement recommandé), et de jouer ou non avec l'option loudness, activée par défaut. Sans TruePlay, le rendu est bien moins agréable, voire un peu déséquilibré, ce qui montre les limites des transducteurs seuls.

L'appareil descend très bas en fréquence, avec une belle propreté. La distorsion n'explose pas, les basses conservent un excellent niveau de détails, et ne débordent pas sur les voix. Bien sûr, l'Era 100 ne rivalise pas avec un grand modèle en matière d'impact, mais se défend largement sur ce point.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

À ceci s'ajoute un bon équilibre dans les médiums et dans les aigus. Ces derniers manquent encore d'extension et de maitrise à haut volume, ce qui fait perdre légèrement en niveau de détails, reproche que nous faisons également à l'Era 300. Cette gamme de fréquences est sans doute la seule qui mérite une montée en gamme. Pour le reste, tout est d'une bonne qualité, et l'effet « calibration vraiment poussée », qui pourrait sonner artificiellement, est assez limité. Que cette enceinte soit supérieure ou non, techniquement parlant, à des concurrentes directes comme la Denon Home 150, c'est bien la calibration lui permet de se détacher, à défaut de la rendre irréprochable.

Il est surtout clair que, pour atteindre le cap d'une écoute stéréo de qualité, l'Era 100 doit être utilisée en paire. Avec deux modèles, le rendu stéréo devient assez logiquement convaincant, sans perdre en cohérence d'écoute. De plus, sans s'ouvrir à un rendu Atmos, elles peuvent être utilisées comme des satellites surround, associé à une barre de son de la marque. L'avantage par rapport aux Era 300, sans même évoquer de tarif, se situe dans la compacité. En revenant à une écoute musicale simple, un duo d'Era 100 (vendu 502 euros en pack) offre un rendu sonore un peu plus intéressant qu'une seule Era 300. Bien sûr, cette dernière dispose d'une dimension verticale réussie, mais son effet stéréo assez faible est plus limitant. Un dilemme comme Sonos sait si bien les mettre en œuvre.

© Sonos

À défaut de transcender la formule par rapport à ce que propose la Sonos One, l'Era 100 présente une amélioration assez notable de la qualité sonore, notamment dans le bas du spectre, plus étendu. Assez pour justifier l'importante hausse de tarif (279 euros contre 229 euros) ? Sans doute pas. Mais la question ne se pose plus vraiment, puisque la One vit sur ses stocks, et sera remplacée à terme. Ainsi le ticket d'entrée des Sonos sédentaires passe-t-il à 279 euros, ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. Au moins, nous n'avons pour ce prix une enceinte excellente sur à peu près tous les points.

Sonos Era 100 : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Très discrète et simple en apparence, la Sonos Era 100 est tout sauf un produit simplifié. Outre sa bonne qualité de fabrication, cette enceinte bénéficie de toutes les qualités de l'écosystème Sonos, Bluetooth en prime, et d'une qualité sonore surprenante une fois la calibration Trueplay appliquée.

Les plus
  • Bel équilibre sonore (avec calibration Trueplay)
  • Profondeur des basses
  • Richesse de l'écosystème Sonos
  • Simplicité d'utilisation
Les moins
  • Rendu stéréo anecdotique
  • Aigus perfectibles
  • Pas de services Google
Sous-notes
Construction
8
Ergonomie
9
Connectivité
9
Qualité sonore
8