Test Riva S : 7 haut-parleurs et 30 watts dans une enceinte portable

Aurélien Audy
Publié le 20 janvier 2016 à 17h30
La marque américaine Riva Audio ne jouit pas d'une grande notoriété dans l'Hexagone. Son créateur en revanche, vous le connaissez peut-être : il s'agit de Thomas « Rikki » Farr, ingénieur du son, producteur de groupes et surtout, coorganisateur du festival historique de l'île de Wight (1970), plus gigantesque encore que Woodstock. Ce n'est peut-être pas totalement un hasard si son enceinte nomade, la Riva S, mise elle aussi sur une forme de démesure : 92 dB sans distorsion, trois haut-parleurs actifs, quatre passifs et 30 watts de puissance !

Si Riva Audio est née (sous la houlette de la société ADX), c'est officiellement pour « réinventer la façon dont les gens considèrent l'audio haute performance ». Ne plus réserver la qualité à une élite, mais l'ouvrir au grand public, lequel se voit proposer des appareils de lecture musicale inaptes à reproduire fidèlement les volontés de l'artiste, de la bouche même de Rikki Farr. Difficile de remettre en cause la parole d'un monstre pareil, qui a côtoyé les plus grands groupes du siècle dernier. Malgré tout, ce leitmotiv a des accents marketing un brin convenus. La Riva S fait tout de même de belles promesses : amplificateur à trois canaux, trois haut-parleurs actifs en façade et deux passifs (sur les côtés), technologie de son immersif Trillium, 30 watts RMS et plus de 13 heures d'autonomie.

Présentation et ergonomie

La Riva S arbore un design très classique pour une enceinte nomade : un parallélépipède de 19 cm de long pour 6,5 cm de côté. La teinte dorée de la grille de haut-parleurs, qui fait le tour de l'enceinte, ne sera peut-être pas du goût de tous - notamment alliée au plastique blanc brillant - mais heureusement, Riva Audio décline plusieurs coloris. S'il n'y a rien de bien original en apparence, la construction, elle, surprend. La Riva S est dense et fort bien construite : elle affiche d'ailleurs 700 g sur la balance, soit quasi 200 g de plus qu'une UE Boom 2 à encombrement équivalent ! Elle n'est pas totalement étanche comme cette dernière mais splash proof, c'est-à-dire résistante aux éclaboussures dans la limite fixée par la norme IPX4.

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Afin d'assurer cette protection - toujours utile en cas d'utilisation en extérieur - Riva Audio a logé un ruban de caoutchouc amovible sous l'enceinte (entre les pieds en caoutchouc), languette qui viendra au besoin calfeutrer la connectique. Celle-ci comprend une entrée analogique mini jack, une fiche mini USB (pour les mises à jour de firmware), une sortie USB type A pour recharger son smartphone, la prise d'alimentation, l'interrupteur.

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Sur le dessus de l'enceinte, Riva Audio a disposé six touches tactiles rétroéclairées : marche/arrêt, son surround, Bluetooth, muet, volume plus et moins. Le constructeur fait donc l'impasse sur le changement de chanson depuis l'enceinte (profil AVRCP), pas même en faisant une manipulation spéciale (appui long ou double tape, par exemple). Petite subtilité pour compenser : la Riva S sort de veille et allume son rétroéclairage de manière automatique à l'approche de la main, grâce à un capteur de proximité. Dans un autre registre plus visuel, on aperçoit sur le dessus de l'enceinte les deux orifices des micros (mode main libre avec suppression active du bruit).

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Quoi d'autre ? Riva fournit une housse tissée dans un nylon robuste et molletonné, le tout rattaché à un mousqueton. De quoi transporter la Riva S en toute sérénité, mais pas son chargeur. Le bloc qui sort 2,5 A sur 19 V ressemblerait presque plus à une alimentation d'ordinateur portable qu'à un chargeur de smartphone comme ceux qu'utilisent en général les enceintes nomades. Riva Audio livre également un câble mini jack, un RCA et les différents adaptateurs secteur (US, UK, EU et Asie).

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Par ailleurs, l'enceinte présente plusieurs spécificités intéressantes. D'abord, elle est compatible avec le codec Bluetooth aptX, offrant une transmission proche de la qualité CD et avec une latence minimum. Les clients de la marque à la pomme se réjouiront de savoir que l'AAC aussi est pris en charge. L'enceinte peut être couplée à une deuxième Riva S pour former une paire stéréo, comme les UE Boom. Pour ce faire, il faut passer par l'application Riva Audio (uniquement sur iOS pour l'instant, Android à venir). Celle-ci permet également d'activer le mode phono, ajoutant un gain de + 9dB quand on raccorde une platine vinyle à l'entrée auxiliaire. Riva précise bien que cette fonction ne doit pas être utilisée dans le cas d'autres branchements. L'utilisateur activera plutôt le mode puissance (+ 4 dB) au besoin. Enfin, deux smartphones peuvent se connecter simultanément à une enceinte : c'est le mode Party (fête).

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Autonomie et qualité audio

Riva Audio annonce une autonomie de 13 heures en lecture continue, et pour être parfaitement transparent, le constructeur précise le niveau de puissance utilisé : 70 dB. Transparent mais pas très puissant. Dans le cadre d'une utilisation normale, vous serez sûrement au-dessus de 70 dB et donc en-dessous de 13 heures. Surtout qu'étant particulièrement peu encline à saturer, la Riva S se laisse aisément pousser dans les derniers retranchements de son volume. Riva l'annonce clairement : son enceinte ne tiendra que 6 heures à plein volume, soit à un maximum théorique de 92 dB. Lors de notre test, elle a tenu 8 h 15 avec le volume réglé à 7/10 : c'est peu par rapport à la concurrence. Maintenant dans la pratique, si on pense à la recharger entre les utilisations, 8 h couvrent déjà une bonne partie de la journée (ou de la nuit).

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Nous voilà dans le registre important des qualités audio. L'architecture acoustique n'est pas banale : sept haut-parleurs, dont trois actifs de 40 mm en façade, ça ne se retrouve pas sur toutes les enceintes nomades. Les quatre radiateurs passifs à double piston sont disposés sur les côtés (deux) et à l'arrière (les deux autres). L'ensemble est amplifié par 30 watts répartis sur trois canaux, c'est le fameux dispositif Trillium.

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Que faut-il en penser ? La Riva S impressionne, notamment dans le registre du grave où elle parvient à sortir toutes les basses fréquences avec un relief que nous n'avons jamais à ce point perçu sur ce type d'enceintes. Il y a du « coffre », même si le caractère passif des haut-parleurs de grave fait manquer de nervosité aux basses. Ça traîne un peu, et malgré une bonne représentation du reste du spectre qui ne se laisse pas recouvrir - on entend bien tout ce qu'il faut entendre - le rendu global pourrait être plus équilibré. En l'occurrence, un peu plus d'ouverture dans le haut médium (entre 1 000 et 4 000 Hz) aurait été parfait. Mais soyons clairs : la Riva S sonne tout de même très bien pour une enceinte nomade.

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Le sonomètre relève 87,4 dB à un mètre sur un échantillon complet de fréquences, puis 91,3 dB en activant (via un iPhone) le mode puissance. C'est ainsi qu'on atteint les 92 dB vantés par Riva Audio. Pas l'ombre d'un début de distorsion dans le premier cas, et rien de notable non plus dans le second, tandis qu'à fond sur Kid A de Radiohead, l'enceinte atteint 84,4 dB et ne sature pas du tout : « whaou ! ». C'est d'habitude le talon d'Achille des enceintes portables, pas pour Riva Audio.



La prestation dépasse de loin celle d'une UE Boom, plus sensible à la distorsion et beaucoup mois apte dans le registre grave. Oui, mais l'UE Boom dispose d'une excellente spatialisation. Exact ! La Riva S sur ce point ne rivalise pas (ah ah...). Quoique, son mode surround parvient à opérer une bonne répartition du son sur les côtés, sans trop compresser le rendu ni baisser le volume. Ce genre d'algorithme, bien souvent, provoque une dégradation notable des qualités audio, là non. Enfin, le mode main libre fait lui-aussi du très bon travail !

Conclusion

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On pensait avoir (enfin ?) tout vu en matière d'enceintes nomades, eh bien non. Dans un gabarit conventionnel, Riva Audio a réussi à loger pas deux, ni trois, ni quatre, ni cinq, ni six, mais sept haut-parleurs ! Trois actifs - avec une amplification de 30 watts triple canal - et quatre passifs : jamais une enceinte portable n'avait réussi à développer autant de graves et surtout, sans distorsion. L'équilibre n'est pas parfait puisqu'il manque un peu de hauteur dans le haut médium, mais le rendu reste très agréable à écouter.

Riva Audio a implémenté différents modes intéressants dans sa Riva S : d'abord, elle peut servir de batterie externe pour recharger un smartphone (mode PowerBank). Certes, l'autonomie de l'enceinte en lecture audio n'étant pas extraordinaire, si on rajoute en plus la charge d'un périphérique, le plaisir risque d'être de courte durée. Mais c'est toujours bon à prendre. Ensuite, il y a bien sûr le mode surround qui, à défaut d'égaliser la spatialisation naturelle d'une UE Boom, offre une bonne aération sonore sans dégrader la qualité d'écoute. Les modes puissance (+ 4 dB) et Phono (+ 9 dB) sont également bienvenus (et rares), d'autant qu'ils ne s'accompagnent pas d'une arrivée de distorsion. La possibilité d'associer deux enceintes pour former une vraie paire stéréo constitue aussi un atout appréciable. Et le mode main libre fonctionne correctement.

Elle est un peu plus chère que ses rivales (249 euros prix public) mais c'est mérité. Bref, si le design manque un peu d'originalité, et la batterie, de jus, cette Riva S n'en demeure pas moins une belle réussite !

Riva Audio Riva S

8

Les plus

  • Capacité dans le grave (pour une petite enceinte)
  • Niveau sonore correct et surtout sans distorsion !
  • Construction robuste / IPX4 / Bluetooth aptX
  • Modes surround / paire stéréo / phono, etc.

Les moins

  • Haut médium manque un peu d'ouverture
  • Autonomie / app iOS uniquement (pour l'heure)
  • Pas d'AVRCP / chargeur encombrant
  • Look banal / prix plus élevé que concurrence

Qualité sonore9

Autonomie5

Finition9





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