AMD réunissait la presse en fin d'année dernière pour présenter sa nouvelle micro-architecture graphique, connue sous le nom de code Polaris. Il aura fallu attendre six mois de plus, et une présentation au Computex à Taipei, pour que l'américain lance commercialement sa nouvelle génération de puces graphiques avec comme modèle vedette la Radeon RX 480.
Tandis que NVIDIA a levé le voile il y a quelques semaines déjà sur sa nouvelle génération Pascal avec les GeForce GTX 1070 et 1080, AMD lui répond dans un registre somme toute différent. « Différent », car la marque a choisi de porter l'estocade là où cela fait mal : le plan tarifaire. Ainsi, quand NVIDIA a positionné Pascal sur le haut/très haut de gamme avec un ticket d'entrée à 500 euros, AMD choisit le milieu de gamme pour lancer Polaris avec un tarif plus alléchant autour des 260 euros.
Depuis quelques générations déjà, les Radeon ont pour talon d'Achille une consommation énergétique importante et donc un ratio performance par watts pas forcément optimal face aux GeForce, notamment. Les équipes d'AMD ont travaillé en priorité sur l'amélioration de l'efficacité énergétique à tel point qu'on pensait voir Polaris débarquer en premier lieu dans les ordinateurs portables.
Ce n'est finalement pas le cas puisque AMD lance bel et bien Polaris dans le monde PC et à destination des joueurs, s'il vous plaît. La marque a d'ailleurs créé l'évènement à l'occasion du Computex, il y a quelques semaines, en annonçant un tarif de 199 dollars pour sa Radeon RX 480... en version 4 Go. De quoi quelque peu agiter les gamers qui entrevoient en Polaris une architecture graphique moderne, une finesse de gravure supérieure et, cela va de soi, des performances supérieures. Précisons tout de suite, que le modèle 4 Go arrivera un peu plus tard et qu'AMD lance aujourd'hui la Radeon RX 480 en version 8 Go à un tarif plus élevé : 270 euros. La grande question est donc de savoir si la petite dernière d'AMD a tout d'une grande et si elle peut inquiéter NVIDIA !
Une architecture revue
Cela fait quelques années que la firme de Sunnyvale décline son architecture graphique connue sous le nom de Graphic Core Next (GCN). Les Radeon se sont enchaînées, comme les versions de GCN ajoutant tour à tour des fonctionnalités, sans oublier bien sûr la prise en charge de DirectX 12. Mais AMD ne communique finalement que peu autour de la notion GCN : l'ex-fondeur de Sunnyvale préfère voir ses puces comme un Lego où chaque bloc, ou plutôt brique, peut évoluer indépendamment l'un de l'autre. Au final, le terme GCN a plus vocation à désigner le fonctionnement des unités de calcul des puces.Pour Polaris, c'est précisément ce que AMD nous propose : l'américain ne repart pas de zéro niveau architecture et fait évoluer tout autant ses unités de calculs que d'autres blocs plus ou moins critiques. L'agencement de la puce évolue peu d'un point de vue schématique, avec toujours un processeur de commande (graphique ou compute) qui va dispatcher les tâches aux différentes unités en s'appuyant sur un total de 4 ACE ou Asynchronous Compute Units. Ici, AMD dit avoir amélioré le processeur de commandes, avec une priorisation en temps réel des opérations asynchrones, notamment. Un processeur qui peut s'appuyer sur un bloc dédié dit HWS ou Hardware Scheduler. Celui-ci peut soulager le processeur du PC de certaines tâches d'ordonnancement alors qu'il est capable de prioriser en temps réel les files d'attentes de données audio et VR. Son microcode peut être mis à jour au besoin et il est prévu, toujours dans le cadre des opérations asynchrones, pour coordonner et répartir la charge graphique ou ordonnancer des process ou tâches concomitantes. En clair, on peut dédier un nombre d'unités de calcul à une file précise de tâches pour permettre une exécution immédiate : un particularisme intéressant pour tout ce qui est VR.
L'architecture Polaris telle que déployée au coeur de la Radeon RX 480
Les unités d'exécution sont toujours logiquement situées dans les Shader Engines. On compte quatre blocs de Shader Engine dans Polaris et AMD nous propose des unités d'exécution GCN de quatrième génération. Celles-ci apportent des améliorations au niveau du préchargement des instructions de shaders via une efficacité supérieure et un mécanisme de mise en cache plus abouti. La taille du buffer d'instructions est en effet supérieure pour de meilleures performances en mode single-threadé et AMD évoque une réduction des décrochages du pipeline. Le comportement du cache L2 a été ajusté pour viser une efficacité accrue des accès (les requêtes clients sont regroupées) tandis que les formats FP16 et Int16 sont maintenant supportés en natif. Cela a pour effet de réduire l'empreinte mémoire ou encore la bande passante tout en optimisant l'efficacité énergétique.
Des améliorations qui, toutes combinées, doivent contribuer, selon AMD, à augmenter de 15% les performances de chaque CU, ou Compute Unit. Des Compute Units qui sont au nombre de 9 par Shader Engine soit 36 Compute Units en tout au sein de la puce. Chaque Compute Unit compte 64 processeurs de flux soit au total 2304 processeurs de flux pour la RX 480.
Gros plan sur les Compute Units de Polaris
La puce renferme plus de puissance pour la géométrie avec 4 processeurs dédiés à cette tâche. Des processeurs améliorés alors qu'AMD implémente une technique dite d'accélération d'éjection des primitives. L'idée est simple, éjecter du pipeline de rendu, les triangles qui ne sont pas visibles dans la scène finale : on allège donc la charge de travail et en dégageant de la ressource pour ce qui est vraiment visible. Qui plus est, AMD met en place un nouveau cache d'indexation pour tout ce qui concerne l'instancing (la duplication à moindre coût de la géométrie) : cela libère de la bande passante et participe à maintenir ou améliorer le débit lors de ce type d'opération géométrique.
Côté unités de textures, AMD dote Polaris de 144 unités avec 32 unités ROP, du nom de ces unités en charge des dernières opérations sur nos pixels. Des unités qui conservent un débit de 1 pixel par cycle d'horloge. Pour ce qui est de la puissance brute, AMD annonce 5 Téraflops pour la Radeon RX 480.
GeForce GTX 970 | GeForce GTX 980 | Radeon R9 390 | Radeon RX 480 | GeForce GTX 1070 | GeForce GTX 1080 | Radeon R9 Fury X | |
Interface | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 | PCI-Ex. 16x - Gen3 |
Gravure | 0,028 µ | 0,028 µ | 0,028 µ | 0,014 µ | 0,016 µ | 0,016 µ | 0,028 µ |
Transistors | 5,2 milliards | 5,2 milliards | 6,2 milliards | 5,7 milliards | 7,2 milliards | 7,2 milliards | 8,9 milliards |
T&L | DirectX 12 | DirectX 12 | DirectX 12 | DirectX 12 | DirectX 12 | DirectX 12 | DirectX 12 |
Stream Processors | 1664 | 2048 | 2560 | 2304 | 1920 | 2560 | 4096 |
Unités ROP | 56 | 64 | 64 | 32 | 64 | 64 | 64 |
Unités de texture | 104 | 128 | 160 | 144 | 120 | 160 | 256 |
Mémoire embarquée | 4096 Mo | 4096 Mo | 8192 Mo | 8192 Mo | 8192 Mo | 8192 Mo | 4096 Mo |
Interface mémoire | 224 bits | 256 bits | 512 bits | 256 bits | 256 bits | 256 bits | 4096 bits |
Bande passante | 196 Go/s | 224 Go/s | 384 Go/s | 256 Go/s | 256 Go/s | 320 Go/s | 512 Go/s |
Fréquence GPU | 1050 MHz (base) | 1126 MHz (base) | 1000 MHz (base) | 1120 MHz (base) | 1506 MHz (base) | 1607 MHz (base) | 1050 MHz (base) |
Fréquence Stream Processors | 1050 MHz (base) | 1126 MHz (base) | 1000 MHz (base) | 1120 MHz (base) | 1506 MHz (base) | 1607 MHz (base) | 1050 MHz (base) |
Fréquence mémoire | 1750 MHz - GDDR5 | 1750 MHz - GDDR5 | 1500 MHz - GDDR5 | 2000 MHz - GDDR5 | 2000 MHz - GDDR5 | 2500 MHz - GDDR5X | 500 MHz - HBM |
Du neuf côté mémoire
AMD fait évoluer le contrôleur mémoire de sa puce Polaris. Vous aurez bien compris que, pour sa nouvelle génération d'architecture graphique, la marque ne retient pas la technologie mémoire HBM mise en œuvre, avec difficulté, au cœur de Fury, sa précédente puce graphique très haut de gamme.En attendant une puce graphique AMD avec mémoire HBM2, Polaris se dote d'un contrôleur mémoire GDDR5 interfacé sur 256 bits. Celui-ci supporte des débits jusqu'à 8 Gbps ce qui, dans le meilleur des cas, donne une bande passante mémoire théorique de 256 Go/s. Il est à noter qu'AMD décline sa Radeon RX 480 en deux configurations mémoire : 4 et 8 Go. Si le modèle 8 Go dispose d'une GDDR5 moulinant à 2 000 MHz, le modèle avec 4 Go embarque de la mémoire plus lente à 1 750 MHz : cela se ressent sur la bande passante mémoire, qui tombe à 224 Go/s.
Comme il l'avait déjà fait avec la génération de puces Tonga, AMD, au sein de Polaris, implémente de nouvelles technologies de compression de la mémoire. Une compression qui se veut sans perte avec notamment des ratios 2/4/8:1. Il s'agit toujours de calculer la différence de couleur dans une scène, par rapport à une couleur repère : de sorte que plus l'écart avec une couleur proche est faible, plus la réduction de la consommation mémoire est sensible. Une compression delta, c'est le nom consacré qui permet de soulager le bus mémoire et bénéficie dorénavant d'optimisations côté pilotes pour en tirer profit.
AMD propose avec Polaris une quantité de mémoire cache L2 doublée à 2 Mo. Un cache qui va être profitable aux mécanismes de compression Delta alors qu'il va participer à réduire la consommation de bande passante mémoire.
Du neuf en vidéo
C'était une critique lors du lancement des Radeon R9 Fury, le bloc vidéo des Radeon Polaris évolue significativement. D'abord du côté des sorties : la puce est prête pour le DisplayPort 1.3 HBR. Cela permet notamment de gérer via un seul câble un écran 5K à 60 Hz tandis que les écrans 4K sont supportés en 120 Hz. Polaris est aussi prête pour le DisplayPort 1.4 alors qu'elle est compatible HDMI 2.0b et HDCP 2.2. FreeSync devrait d'ailleurs adopter le HDMI 2.0b avec des écrans compatibles en préparation chez la plupart des partenaires technologiques de la marque.Un moteur d'affichage prêt pour l'avenir
AMD n'oublie pas le HDR avec la prise en charge du HDR 10 et 12-bit. L'idée étant qu'avec un moniteur adapté, les développeurs de jeux, mais aussi les diffuseurs de contenus cinématographiques, auront une plus grande plage de luminance qui permet de mieux retranscrire les effets de lumière pour que ceux-ci soient plus saisissants. Neftlix devrait notamment proposer la saison 2 de Marco Polo en diffusion HDR pour ceux d'entre vous qui ont un écran compatible. Du côté des jeux vidéo, AMD expose le HDR pour DirectX 11, mais pas encore pour DirectX 12, la dernière version de l'API de Microsoft.
Radeon RX 480 et prise en charge HDR
La partie vidéo dédiée à l'accélération de l'encodage évolue également avec Polaris puisque la Radeon RX 480 est maintenant en mesure d'accélérer l'encodage HEVC, en plus du H.264. Attention toutefois, l'accélération de l'encodage HEVC est limité au profil 8 bit : pas de prise en charge du Main-10 donc. Côté décodage, la puce gère divers formats : HEVC jusqu'en 4K60 et ici en Main10, H.264 jusqu'en 4K120 et VC1 jusqu'en 1080p60.
Une puce gravée en 14 nm
Polaris est l'occasion pour AMD de faire évoluer le processus de fabrication de ses puces graphiques. A l'instar de NVIDIA, les dernières générations d'architecture graphique AMD se voyaient quelque peu limitées par une fabrication qui stagnait en 28 nm. Et si AMD avait été le premier à adopter le 28 nm en 2011, avec le lancement de la Radeon HD 7970, la marque est la première à passer au 14 nm FinFET. Dans son implémentation actuelle, la Radeon RX 480 compte 5,7 milliards de transistors et le die de la puce mesure 232 mm².De son côté, NVIDIA a retenu un processus différent pour ses puces Pascal : le 16 nm. Et déjà, la question de la pertinence du processus de fabrication retenu se pose. Particulièrement à la vue des fréquences de fonctionnement de cette nouvelle puce. Si les GeForce à architecture Pascal de NVIDIA tournent à 1,6 GHz, a minima pour la GeForce GTX 1080 Founders Edition, la RX 480 d'AMD se contente d'une fréquence beaucoup plus modeste : 1120 MHz pour la fréquence de base. Et quand on se souvient qu'avec la Radeon HD 7950 Gigahertz Edition, AMD taquinait déjà le gigahertz en 2012, on se dit qu'il y a comme un air de surplace sur ce point précis.
Puce AMD Radeon RX 480
AMD n'a pas ménagé ses efforts, notamment au niveau de la gestion de l'alimentation, avec une gestion adaptative de la fréquence, pour adapter celle-ci aux éventuelles variations de tension et ce, le plus rapidement possible sans entraîner de gaspillage au sein de la puce. De nouveaux capteurs apparaissent au cœur de la puce RX 480 pour définir ses conditions de fonctionnement optimales tandis qu'AMD vise à compenser les effets de l'âge sur la puce, via divers mécanismes d'auto-calibrage, avec pour objectif de pallier les 2 à 3% d'ajustement de la fréquence avec l'âge des transistors.
AMD Radeon RX 480 : Adaptative clocking
Côté fréquence justement, la puce Polaris tourne à 1 120 MHz de base pour une fréquence Boost à 1 266 MHz. En fonctionnement, durant nos tests, nous avons observé des variations de fréquence entre 1 226 MHz et 1 240 MHz après plusieurs minutes de charge.
La puce Radeon RX 480 vue par les pilotes Crimson
La carte Radeon RX 480
AMD propose pour sa Radeon RX 480 une carte double-slot qui mesure 24 centimètres de long avec un PCB plus court de 18 centimètres. Elle se frayera un chemin dans tout type de boîtiers ! Si NVIDIA décline à loisir son nouveau ventirad Founder Edition en employant des matériaux nobles, AMD propose un système de refroidissement moins classieux, mais tout de même soigné. Le carter de plastique noir qui recouvre la carte dissimule un radiateur à ailettes métalliques avec un cœur en cuivre. Un radiateur qui ne recouvre pas les puces mémoire. En revanche, la base du carter comporte une plaque métallique reposant sur les puces mémoire via des pads thermiques tandis qu'une partie de l'étage d'alimentation dispose d'un radiateur dédié. Le tout comprend un ventilateur cage d'écureuil qui va expulser l'air chaud à l'extérieur de la machine. Un ventilateur silencieux en fonctionnement mais qui peut vite faire un bruit mécanique aigu lorsqu'il monte en régime. Du moins c'est le comportement observé sur notre échantillon.Interfacée en PCI-Express 16x de troisième génération, la carte est alimentée par un unique connecteur d'alimentation PCI-Express 6 broches. Si le logo Radeon figure sur la tranche de la carte graphique dans une nouvelle typographie, il n'est pas rétroéclairé. On retrouve sur la surface du radiateur un revêtement mat travaillé à la mode de ce qu'AMD proposait déjà avec sa Radeon R9 Fury.
La connectique de la carte a de quoi surprendre car AMD fait une croix définitive sur la connectique DVI (c'était déjà le cas avec le Fury X). A la place, la marque propose trois ports DisplayPort et une prise HDMI. Les 8 Go de mémoire vive de cette Radeon RX 480 sont signés Samsung, tandis que la carte est annoncée pour un TDP de 150 watts avec un étage d'alimentation à 6 phases dédiées au GPU. Rappelons enfin que si la carte ne comporte pas de languette dédiée au Crossfire, elle peut tout à fait être utilisée avec une seconde Radeon RX 480 en Crossfire.
WattMan
La Radeon RX 480 est l'occasion pour AMD d'introduire WattMan. Une fonction logicielle intégrée aux pilotes Crimson et qui remplace ce bon vieil Overdrive. WattMan permet d'avoir une vue instantanée sur les fréquences de fonctionnement du GPU, son activité, ou encore sa température ou la vitesse de ventilation.Parallèlement aux fonctions de surveillance, WattMan s'accompagne de la possibilité d'ajuster la courbe de fréquence de la puce graphique en fonction de ses différents états d'alimentation. Et l'on peut bien sûr ajuster fréquence de fonctionnement du GPU et fréquence de la mémoire, sans oublier les tensions d'alimentation.
WattMan à l'oeuvre dans les pilotes Crimson
Voici la configuration utilisée pour évaluer les performances de Radeon RX 480 :
- Carte mère Asus Z170 Pro (BIOS 1801),
- Processeur Intel Core i7 6700K,
- 16 Go (2x 8 Go) Mémoire DDR4-2666 G-Skill @ 2666,
- SSD Samsung Serie 840 Pro 256 Go,
- Alimentation CoolerMaster V1200 Platinum
Sur cette plateforme, une large variété de cartes graphiques sont testées avec, côté NVIDIA : GeForce GTX 960, GeForce GTX 970, GeForce GTX 980, GeForce GTX 1070 et 1080. Nous avons sorti les GeForce GTX 980 Ti et Titan X sans grand intérêt pour ce comparatif. A noter que la GeForce GTX 970 est un modèle custom signé Gigabyte et légèrement overclocké. Pour ce qui est des cartes AMD, nous faisons figurer : Radeon R9 380X, Radeon R9 390 et 390X, deux modèles MSI overclockés, ainsi que Radeon R9 Fury Pro et Radeon R9 Fury X.
La machine opère sous Windows 10 64 bits avec les dernières mises à jour disponibles au moment du test. Côté pilotes, nous avons recours aux pilotes GeForce 368.25 et aux pilotes Crimson 16.6.2. Notre protocole de test a récemment évolué pour inclure de nouveaux jeux : Rise of the Tomb Raider et Hitman, tous deux en DirectX 12, mais aussi The Division en version 1.2. A noter que Dirt Rally est maintenant testé dans sa version finale et commerciale.
3DMark FireStrike - Ultra
Classique s'il en est, 3DMark, donne les GeForce GTX Pascal en tête. La Radeon RX 480 ne se frotte pas aux Radeon R9 Fury et elle se situe finalement au niveau d'une GeForce GTX 970 : plus rapide que la Radeon R9 380X de 28%, elle est en retrait face aux Radeon R9 390 et 390X. En 2 560 x 1 440, la GeForce GTX 970 de Gigabyte est pratiquement 5% plus rapide.
Ashes of the Singularity - DirectX 12 - Crazy - 4x
Rebelote sous Ashes of Singularity. Si le titre se prête bien aux architectures Radeon via son implémentation DirectX 12, la Radeon RX 480 est derrière les Radeon R9 390 et 390X. En 2 560 x 1 440, la Radeon R9 390 demeure 16% plus véloce. Seule consolation pour AMD, ici la Radeon RX 480 vient taquiner la GeForce GTX 980 et fait donc mieux que la GeForce GTX 970 : de l'ordre de 3% en 1 920 x 1 080p.
Batman Arkham Knight - Gameworks Off
Jeu basé sur l'Unreal Engine, Batman ne permet pas plus à Radeon RX 480 de briller. Le haut du podium est occupé par les GeForce GTX 1080 et Radeon R9 Fury X tandis que la Radeon R9 390 continue de surclasser la Radeon RX 480. En 2 560 x 1 440, la vieillissante Radeon R9 390 se hisse de 1,5% au dessus de la Radeon RX 480 tandis que la nouvelle venue d'AMD fait jeu égal avec la GeForce GTX 970.
Battlefield 4 - Ultra - 4x
Battlefield 4 est testé via FRAPS. Nous effectuons trois mesures successives sur une scène répétée à l'identique pour obtenir un score. Un exercice qui place les GeForce GTX Pascal largement en tête, suivies des Radeon R9 Fury. La Radeon RX 480 se montre 29% plus rapide que la Radeon R9 380X. Mais elle reste derrière la GeForce GTX 970 : celle-ci est 13% plus rapide en 1 920 x 1 080 et 9% plus rapide en 2 560 x 1 440. Quant à la Radeon R9 390 elle fait mieux que la GeForce GTX 970, mais aussi la Radeon RX 480. En 2 560 x 1 440, la Radeon R9 390 est ainsi 8% plus rapide. Dernier enseignement de Battlefield 4 : la Radeon RX 480 n'est pas faite pour la 4K. Tout simplement.
Bioshock Infinite - Ultra DDOF
Autre jeu basé sur ce bon vieil Unreal Engine, Bioshock Infinite place GeForce GTX 1080 et 1070 en tête, suivies des Radeon R9 Fury X et Fury Pro. La Radeon RX 480 se situe plus bas dans le classement : au dessus d'une Radeon R9 380X et en dessous de la GeForce GTX 970. En 2 560 x 1 440, la GeForce GTX 970 conserve un avantage de 10% sur la nouvelle carte d'AMD. Quant à la Radeon R9 390 elle se montre 9% plus rapide. Finalement, il n'y a bien que la GeForce GTX 960 qui se fait plumer par la Radeon RX 480 : 48% de performances en plus en 1440p.
Consommation
Nous avons vérifié la consommation électrique de la Radeon RX 480. Pour ce faire, nous mesurons la consommation électrique globale de la machine au moyen d'un wattmètre. La consommation est mesurée à la prise avec deux relevés : au repos sur le bureau Windows, puis en charge, lors d'un 3DMark plutôt intensif en 4K. Au repos, tous nos systèmes consomment à peu près la même chose : dans les 77 watts... avec un minimum de 61 watts pour les GeForce GTX 960 et GeForce GTX 1070. De son côté, la consommation idle de la RX 480 s'élève à 68 watts.Finalement, c'est évidemment la consommation en charge qui retient notre attention puisque Polaris est particulièrement attendu sur ce plan. Ici on s'aperçoit que notre système avec une Radeon RX 480 va consommer 234 watts en charge. C'est moins que la Radeon R9 390 qui engloutit 374 watts, ou que l'une de nos deux Radeon R9 Fury. C'est également moins que la GeForce GTX 970, sortie pour mémoire il y a deux ans, qui consomme 315 watts. En revanche, face à une GeForce GTX 1070, la consommation de la Radeon RX 480, bien qu'en progrès net, pose question. Elle pose question car bien que délivrant un niveau de performance supérieur, la GeForce GTX 1070 consomme légèrement moins en charge que la Radeon RX 480.
Dirt Rally - Ultra - 4x
Le jeu de courses Dirt Rally ne change pas notre podium de tête avec GeForce GTX et Radeon R9 Fury qui occupent le haut du pavé. La Radeon RX 480 est en retrait face à la GeForce GTX 970 en 1 920 x 1 080 et 2 560 x 1 440 alors qu'elle fait jeu égal en 4K. Dans tous les cas, GeForce GTX 980 et Radeon R9 390 sont plus rapides. En 2 560 x 1 440, la Radeon R9 390 est 21% plus rapide que la Radeon RX 480.
Tom Clancy's The Division - Ultra - v1.2
Le dernier titre phare d'Ubisoft, The Division, s'il ne tourne pas en DirectX 12, donne sa préférence sans surprise aux GeForce GTX 1080 et GeForce GTX 1070. Notre Radeon RX 480 fait ici jeu égal avec la GeForce GTX 980 malgré les performances 2% supérieures de celle-ci en 2 560 x 1 440 tandis que la RX 480 est 1,4% plus performante que la GeForce GTX 970.
Hitman - DirectX 12 - Ultra - FXAA - SSAO - Aniso 16x
Le dernier Hitman même exécuté en DirectX 12 confirme nos observations : la Radeon RX 480 est toujours en retrait face à la Radeon R9 390. En 1440p, la R9 390 est 5% plus rapide, un avantage qui tombe à 1% en 1080p. Face à la GeForce GTX 970, la RX 480 marque ici des points : 28% de performances en plus en 1440p. Cela permet à la petite dernière d'AMD de devancer aussi la GeForce GTX 980. Avantage : 19% pour AMD.
Rise of the Tomb Raider - DirectX 12
Autre titre DirectX 12 de notre sélection, Tomb Raider donne les GeForce GTX 1070 et GeForce GTX 1080 largement gagnantes. La Radeon RX 480 chute : derrière la GeForce GTX 970 et la Radeon R9 390. En 2 560 x 1 440, la GeForce GTX 970 s'affiche 9% plus rapide. Et face à Polaris, la Radeon R9 390 reste 6% plus rapide. On notera dans tous les cas que la RX 480 ne permet pas de jouer en 4K.
Unigine Heaven 4.0 - Ultra/Norm/4x
On termine par Unigne, test synthétique par nature qui se concentre sur les performances géométriques de nos cartes. Pas de surprise ici et malgré les changements en matière de géométrie Polaris ne reprend pas l'avantage sur ses contemporains. La GeForce GTX 970 est plus véloce en 1080p, a un court avantage en 1440p avant de faire jeu égal en 4K. Reste que la Radeon R9 390 fait mieux. Vous avez dit décevant ?
Overclocking
L'overclocking est un paramètre que nous avons naturellement cherché à vérifier. Avec une nouvelle architecture et un nouveau processus de fabrication, la Radeon RX 480 nous semblait être la candidate idéale pour l'overclocking. D'autant que la fréquence de base de la puce est finalement assez basse aux alentours des 1,2 GHz. Nous avons donc utilisé WattMan, le nouvel outil d'AMD intégré aux pilotes Crimson. un outil que nous avons poussé dès le début à bout en visant les +20% de fréquence. Un réglage qui a fait planter le système. Les +15% n'étaient pas plus stables et finalement nous nous sommes rabattus sur un +10% qui ne nous a mené nulle part.En définitive nous avons pu overclocker notre carte de 8% soit 1 360 MHz (contre 1 266 MHz de base), avec un petit overclocking mémoire à 2 075 MHz (contre 2 000 MHz en standard), le tout au prix d'une consommation qui a explosée à 310 Watts (contre 234 Watts en conditions normales) et d'un ventilateur tournant à 5000 tours/minutes... pour le moins bruyant. Autant dire que dans ces conditions nous déconseillons l'overclocking purement et simplement.
Overclocking de la Radeon RX 480 avec WattMan
3DMark
Ashes of the Singularity
The Division
Nos divers tests montrent en jeu un gain compris entre 11 et 12% pour notre overclocking qui consiste en une fréquence réhaussée de 8% pour le GPU et de 3,75% pour la mémoire. Si 3DMark et The Division en profitent, Ashes of the Singularity montre un gain limité à 7%.
Conclusion
Attendue, la Radeon RX 480 arrive après deux lancements consécutifs de NVIDIA, des lancements qui ont marqué les esprits chacun à leur façon avec un positionnement performance assez inédit. Et si certains voyaient en Polaris une concurrente à la très en vue GeForce GTX 1070, il n'en est rien.AMD positionne son offre comme accessible et prend le contrepied de NVIDIA qui, avec ses nouvelles GeForce, se fait plaisir en ce qui concerne la tarification. Alors qu'il faut débourser 500 euros pour une GeForce GTX 1070, la Radeon RX 480 démarre à 259 euros TTC. Et AMD d'accompagner ce lancement d'une campagne marketing centrée sur le prix et intitulée « Révolution Radeon » dont les vidéos ont un air de propagande soviétique. Un choix douteux quand on sait que le berceau d'AMD est Sunnyvale, cette bourgade californienne pas franchement connue pour ses dérives communistes.
Vous l'aurez compris, à 259 euros TTC, on ne peut pas exactement exiger le même niveau de performances que chez NVIDIA. Concrètement, la Radeon RX 480 se positionne au niveau d'une Radeon R9 390 alors qu'elle équivaut à une GeForce GTX 970, ou fait légèrement mieux en fonction du scénario. Des cartes qui ont vu leur prix grandement évoluer ces dernières semaines : tandis que la Radeon R9 390 est en fin de vie, la GeForce GTX 970 va de promotion en promotion et alterne les prix d'appel entre 249 et 259 euros. Reste que le positionnement « performance » de cette Radeon RX 480 est tout à fait honnête au vu du tarif, mais il déçoit pour le lancement d'une nouvelle architecture.
Oui, AMD propose avec la Radeon RX 480 une carte en progrès sur bien des points, notamment sur la consommation qui revient à des niveaux acceptables, alors que les standards de la 4K comme le HDMI 2.0 et le HDCP 2.2, sont finalement pris en charge (ce n'était pas le cas avec les puces Fury). Mais de 4K justement AMD n'en parle pas, autrement que pour la vidéo, les performances n'étant pas suffisantes pour se risquer à jouer en 4K.
De fait, la Radeon RX 480 fait son travail, elle renouvelle de manière efficace la gamme vieillissante d'AMD (rappelons quand même que la Radeon R9 390 était une Radeon R9 290 renommée) sans pour autant définir de nouveaux niveaux de performances : c'est bien ce que nous regretterons. La nouvelle architecture mise en œuvre au cœur de Polaris s'inscrit dans la continuité des architectures précédentes d'AMD et s'il n'y a pas de révolution de ce côté-là, c'est bien la consommation et le ratio performance par watts qui retiennent l'attention. On apprécie également les nouveaux pilotes d'AMD qui ont le bon goût de représenter un vrai progrès face aux précédents Catalyst. NVIDIA ferait bien de s'en inspirer, ses pilotes GeForce accusant le poids des années.
Sachez également qu'AMD doit lancer une version 4 Go de sa Radeon RX 480 : celle-ci sortira un peu plus tard, à un tarif plus proche des 200 euros et avec des performances réduites notamment du fait d'une fréquence mémoire moindre. Pour finir, de son côté, NVIDIA fourbit ses armes autour d'une prochaine déclinaison de son architecture Pascal. Une possible GeForce GTX 1060 serait donc en approche. Si l'on imagine que ses performances seront 25% supérieures à l'offre d'AMD, on devine que le prix public se situera, sauf surprise, entre 299 et 349 euros TTC. A confirmer donc dans les jours à venir !