L'un des atouts du spatial français, exercice ou non : un satellite CSO d'observation optique © CNES / Armée de l'Air et de l'Espace
L'un des atouts du spatial français, exercice ou non : un satellite CSO d'observation optique © CNES / Armée de l'Air et de l'Espace

Réunis à Toulouse, les militaires de l'armée de l'Air et de l'Espace font face pendant trois semaines à une série de menaces en rapport avec le domaine spatial. Cette simulation complexe prend en compte de nouveaux défis comme celui des cyberattaques, y compris avec des partenaires internationaux.

Jusqu'au 10 mars, alerte générale !

Ici Toulouse, les mains en l'air !

Toulouse continue sa montée en puissance. Avec l'installation prévue en 2025 du Commandement de l'espace, mais aussi le Centre d'excellence de l'OTAN pour le spatial (COE), les militaires sont connectés aux activités en orbite depuis la Ville rose. Et comme chaque année depuis 2021, la France organise son exercice majeur concernant l'espace, AsterX. Une référence au petit Gaulois, certainement, mais aussi un véritable défi préparé toute l'année pour donner du fil à retordre à ses 200 participants.

Ceux à s'affairer sont des militaires de l'armée de l'Air et de l'Espace, mais aussi des partenaires des autres branches, car AsterX va cette année se dérouler en parallèle d'Orion, un exercice interarmées qui fait intervenir 7 000 militaires dans le sud de la France. On retrouve aussi sur le plateau technique toulousain des industriels et plusieurs partenaires étrangers de l'OTAN, allemands, belges, italiens, américains…

Beaucoup d'atouts, beaucoup de menaces

Mais alors, contre quoi luttent nos militaires ? AsterX les place dans « un environnement simulé réaliste et complexe, pour faire face à l'émergence de menaces toujours plus nombreuses et variées », selon le Commandement de l'espace. Espionnage de nos atouts au sol ou en orbite, interception de signaux, approche de nos satellites critiques (ou de ceux de nos alliés), aveuglement ou intervention sur nos capteurs… Les scénarios ne manquent pas.

En effet, on peut l'oublier, car ils sont discrets, mais les satellites français sont au premier plan pour la défense nationale, et ils sont nombreux ! Observation au sol avec Pléiades et CSO, interception électronique avec Ceres, transmissions chiffrées avec Syracuse : ces capacités doivent être utilisées efficacement dans tous les contextes. Sans oublier la protection d'atouts civils français et européens, comme les satellites météorologiques ou les opérateurs de télécommunications. Cette flotte est à préserver au maximum, même avant que nos futurs satellites de « défense de zone » (ils arriveront à la fin de la décennie) soient actifs.

Le trio de satellites Ceres, un atout dans la manche de la défense © CNES / Armée de l'Air et de l'Espace
Le trio de satellites Ceres, un atout dans la manche de la défense © CNES / Armée de l'Air et de l'Espace

Cerbère contre cyber

De menaces nouvelles font également leur apparition. Le jour de l'invasion de l'Ukraine, un satellite de l'opérateur Viasat avait été victime d'une cyberattaque. C'est l'un des 23 événements auxquels les participants d'AsterX vont devoir faire face cette année : il faut coller à l'actualité !

L'orbite basse en particulier est de plus en plus au centre des enjeux, entre les menaces posées par les débris, la forte concurrence stratégique autour des constellations de connectivité, la présence de petites navettes orbitales (la Chine, notamment, en a une en vol actuellement) et de satellites « espions », les possibilités sont nombreuses… Et il n'y a pas de potion magique.

Source : Actu Toulouse