Free, Orange et SFR accusés de « brider » YouTube

Olivier Robillart
Publié le 02 mai 2011 à 15h58
Dans un billet publié sur son blog, Korben accuse certains FAI d'adopter une stratégie de « pourrissement ». Il constate, en rassemblant des retours d'internautes, qu'il serait difficile d'accéder aux vidéos disponibles sur YouTube lorsqu'un internaute est client de Free, Orange ou SFR. Explications.

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Selon certains internautes, 3 FAI en particuliers ralentiraient le trafic vers YouTube. Free mais également Orange et SFR (ces deux derniers étant touchés a priori dans une moindre mesure) auraient adopté une stratégie du pourrissement. « On laisse l'accès au site Youtube pour ne pas être accusé de censeurs, mais avec un débit de merde, pour que les gens pensent que c'est chez Youtube que ça coince. Je déduis quand même, à la vue des graphiques envoyé par mes gentils followers, qu'Orange et SFR ont un peu plus de pitié pour leurs abonnés et doivent déporter une petite partie du surplus de ces connexions sur du Transit IP (c'est à dire de l'achat de bande passante à un opérateur) » explique le blogueur Korben.

Concrètement, certains sites sont régulièrement consultés par les internautes et s'avèrent gourmands en bande passante. Logiquement, un fournisseur d'accès se doit donc d'allouer des ressources plus importantes à ces services sur son réseau. En refusant d'augmenter l'espace nécessaire, les FAI tenteraient donc de faire pression sur Google afin qu'il contribue financièrement à l'élargissement des réseaux.

Selon Korben, les trois opérateurs Orange, SFR et Free auraient eu « quelques discussions à ce sujet, dont le leitmotiv était : Il faut faire payer Google donc travaillons ensemble dans ce sens ». Pour l'instant, aucun opérateur n'était disponible pour réagir à ces informations.

Toujours est-il que cet épisode rappelle sans conteste l'affaire entre Orange et Cogent (opérateur de transit IP, bande passante) au sujet du site MegaUpload. En janvier dernier, de nombreux clients du FAI se plaignaient des faibles débits obtenus lors de la connexion à certains sites situés à l'étranger. Lorsqu'un internaute souhaitait se connecter à MegaUpload, la plateforme leur affichait un message d'avertissement indiquant que leur connexion pouvait être intentionnellement restreinte.

Pour rappel, lorsqu'un abonné Orange essaie de se connecter à un site hébergé à l'étranger, il commence en effet par emprunter le réseau d'Orange, avant d'être envoyé vers les canaux d'autres acteurs du réseau qui l'achemineront jusqu'au serveur ciblé. Un opérateur peut donc refuser d'utiliser pleinement la capacité de ses tuyaux pour acheminer ce trafic.

Enfin récemment, SFR a annoncé sur Itespresso qu'il comptait dévoiler d'ici la fin 2011 son propre réseau de diffusion de contenus (CDN). Le FAI pourra donc proposer des services à destination des éditeurs comme l'adaptation dynamique du débit pour l'utilisateur, le multicast pour les flux en direct. Par ce biais, le FAI compterait sortir de son rôle traditionnel pour proposer aux éditeurs un accès plus rapide à leurs contenus...

En effet, par cette méthode, un opérateur serait en mesure de garantir une certaine qualité de connexion à ses propres abonnés. Par principe, l'instauration de telles différences de traitement serait donc contraire à la notion de neutralité du réseau. Cette dernière pose comme idée principale la non-discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise.
Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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