Le régulateur chinois des Télécoms (SARFT) dispose d'un vaste pouvoir et ses compétences couvrent non seulement les médias TV radio qu'Internet. A ce titre, l'autorité a présenté un document présentant son « avis sur le renforcement de la gestion des jeux en réseaux et des programmes audio-visuels ».
Ce programme vise à éradiquer du Web les contenus qualifiés de « vulgaires, violents ou pornographiques » et insiste sur les besoins de favoriser « l'orientation correcte et la diffusion des valeurs dominantes, qui est le socle de l'administration publique ». En pratique, les plateformes de vidéos devraient présenter des extraits de chaque vidéo qu'elles désirent publier avant de pouvoir les mettre en ligne. En outre, ces sites seraient pleinement tenus pour responsables en cas de problèmes dû à la diffusion d'un contenu.
La mesure vise directement le site Youku. Qualifié de « YouTube chinois », le service de type UGC (User Generated Content) a profité de l'explosion du Web chinois pour connaître un développement fulgurant. Après avoir levé 25 millions de dollars puis 40 millions en 2007 et 2009, Youku est entré en bourse en décembre 2010.
A l'époque, le site de partage de vidéos se targuait de représenter 22,5 % du marché chinois en matière de streaming. Il se payait même le luxe d'être le 10ème site le plus visité dans l'Empire du Milieu avec 264 millions d'utilisateurs réguliers, selon le cabinet Analysys. Une bonne tenue qui lui a ensuite permis de racheter son concurrent direct Tudou en mars dernier pour 1 milliard de dollars.
Pour autant, la proposition visant à contrôler les publications vidéo commence à entailler la réputation de ce colosse. En effet, les actions Youku ont connu une baisse de 6 % dans la journée du 11 juillet. Tudou a également été secoué par une baisse de 9 % de son titre. Un mouvement consécutif à cette annonce qui signifie que le pouvoir chinois souhaite garder la main sur ce moyen de communication.
Cette entreprise menée par le régime de Pékin n'est d'ailleurs pas isolée. En décembre dernier, la Chine avait déjà fait le choix de mettre en place des mesures obligeant les réseaux sociaux et autres services de micro-blogging de demander à leurs utilisateurs de s'enregistrer sous leur véritable identité.