Une mesure radicale qui pourrait avoir des effets très concrets chez les internautes qui ont fait le choix d'un domicile connecté.
Débit réduit au minimum
C'est ce qui s'appelle changer d'approche dans la lutte contre le téléchargement illégal. Alors que les Etats-Unis ont abandonné l'an dernier le principe de la riposte graduée qu'ils avaient emprunté aux Français, le fournisseur d'accès Armstrong Zoom Internet invente un nouveau concept : celui de la riposte sans graduation. Dans un courrier que s'est procuré TorrentFreak, le FAI qui commercialise ses services dans le Nord-Est des Etats-Unis explique à ses clients la nouvelle règle que l'on pourrait résumer en cinq mots : tu pirates, je te saque.« conformément aux règlements et à la loi fédérale relatifs à la violation des droits d'auteur, Armstrong vous informe que toute activité de téléchargement illégal liée à votre service Zoom Internet nous contraindra de réduire votre accès au niveau minimal. » Tel est le message, censé vous inciter, si vous ne l'avez pas encore fait, à désinstaller votre client BitTorrent préféré.
Un consommateur à la merci des FAI ?
Et histoire de dissuader les plus récalcitrants, Armstrong Zoom Internet détaille les conséquences fâcheuses lorsque votre accès est réduit au niveau minimal : « Cela pourrait affecter vos services connectés à Internet, comme le contrôle du thermostat de votre domicile ou votre solution de vidéosurveillance en streaming. » Un débit réduit à un mince filet de kilooctets risque en effet de rendre impossible ces services de domotique dont l'architecture repose de plus en plus sur le web.Voilà qui donne à réfléchir sur le pouvoir croissant des FAI américains sur leurs usagers, à l'heure où la puissance publique américaine se désengage de plus en plus de la lutte contre le piratage. Celui-ci tend à reculer, mais reste massif : en 2016, près d'un milliard de films et séries ont été illégalement échangés sur les réseaux P2P en Amérique du Nord. La méthode d'Armstrong Zoom Internet risque par ailleurs de faire des émules chez les fournisseurs d'accès US, désormais débarrassés des obligations de la neutralité du Net, qui protégeait le consommateur de ce type de représailles numériques.