Fibre optique : le déploiement prendra du retard

Anton KUNIN
Publié le 01 février 2017 à 10h36
Le projet de connecter chaque foyer à un Internet très haut débit, qui était dans les cartons depuis 2006, a été officiellement lancé en 2010 et devait être terminé en 2022. Ce délai ne sera finalement pas tenu, annonce la Cour des comptes.

Le très haut débit pour tous ne verra pas le jour

Pour que l'ensemble du territoire français soit connecté en très haut débit, il faudra attendre non pas 2022, mais probablement 2030. La Cour des comptes estime que le projet n'est par réalisable dans les délais initialement prévus, faute d'investissements de la part des opérateurs de télécoms.

Face à ce constat, la Cour des Comptes propose de revoir les objectifs de connexion à la baisse. Les Sages appellent les pouvoirs publics à explorer « les technologies alternatives à la fibre optique jusqu'à l'abonné ». En d'autres termes : substituer la fibre sur une partie du territoire par d'autres technologies de transmission des données, moins coûteuses. Un objectif de haut débit minimal devrait également être fixé, de façon à ce que chaque foyer puisse avoir accès à Internet haut débit, même s'il ne s'agira finalement pas du très haut débit pour tous.

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La France, la lanterne rouge en termes de très haut débit

Les investissements clairement insuffisants accordés jusqu'ici par les opérateurs à cette cause, malgré le principe de cofinancement inscrit dans la loi, sont un problème majeur. L'Etat et les mairies ont été quasiment les seuls à avoir participé à cet effort, qui devrait s'arrêter en 2022, date de fin estimée de ce programme. Et même si les opérateurs se réveillent, au-delà de 2022, l'Etat et les mairies auront déjà épuisé leurs budgets respectifs qui étaient dédiés à la réalisation de ce plan. Il sera alors très difficile d'entreprendre des travaux, quels qu'ils soient, sur le territoire des communes.

Autre obstacle : le coût du raccordement final, jusqu'au client. La Cour des comptes note que celui-ci est très inégal selon la commune et que les mairies qui ont choisi de puiser dans leur budget pour le financer sont justement celles où ce coût, qui incombe normalement aux opérateurs, est particulièrement élevé.

Aujourd'hui, seuls 15 % des foyers français bénéficient du très haut débit. Sur les 28 pays de l'Union européenne, la France occupe la 24e place pour l'accessibilité de cette technologie.

Anton KUNIN
Par Anton KUNIN

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