La compagnie ferroviaire veut couper l'herbe sous le pied des opérateurs télécoms historiques en proposant une fibre « activée » aux petits opérateurs.
Des rails, des trains, des postes d'aiguillage... et de la fibre, oui. Selon nos confrères des Échos, la SNCF va accélérer la diversification de ses activités en proposant de la fibre « activée » (nous allons y revenir) aux petits opérateurs de télécommunications, qui desservent le marché du BtoB, c'est-à-dire les entreprises. Le tout d'ici la fin de l'année.
Chatouiller Orange et SFR sur la fibre
Alors que les prochaines années marqueront le lancement véritable de la concurrence pour la SNCF, la compagnie ferroviaire veut agrandir l'une des poches de son portefeuille d'activités : celle du développement du très haut débit. Le groupe devrait vendre de la fibre optique aux opérateurs télécoms régionaux, à partir du deuxième trimestre 2020. Si le projet n'est pour l'instant pas officiel, il serait, selon plusieurs sources, en bonne voie, sans mauvais jeu de mots.La SNCF n'a en tout cas pas peur de la concurrence, du moins sur ce marché, évidemment destiné aux entreprises. Mais les concurrents sont de taille, puisqu'il s'agit d'Orange et de SFR, qui dominent ledit marché.
Cependant, la compagnie ferroviaire a déjà bâti un réseau de fibre de 20 000 kilomètres, qui permet de relier ses 3 000 gares au très haut débit. Si ce réseau est avant tout construit pour satisfaire les besoins internes de l'entreprise, la SNCF louait l'accès à ce réseau à des opérateurs régionaux qui n'avaient pas les moyens de bâtir leurs propres infrastructures, et qui ensuite proposaient de la fibre aux entreprises.
La SNCF veut passer de la fibre « noire » à la fibre « activée »
Il convient de voir, pour comprendre la stratégie de la SNCF, ce qui différence la fibre noire de la fibre activée. La fibre optique noire, ou « fibre morte », désigne des câbles inutilisés. Particulièrement onéreuse, elle est plus riche en termes de services et n'est pas « éclairée », du moins jusqu'à son activation. Aujourd'hui, les opérateurs travaillant avec la SNCF devraient mettre cette fibre en service, grâce à leurs propres équipements.Demain, la SNCF vendra (peut-être) une fibre « activée », qui ne nécessitera plus d'interventions supplémentaires ou tierces pour son destinataire. Quand on sait que seules 23 % des TPE-PME seraient raccordées au très haut débit, la SNCF semble taper dans le mille en s'offrant potentiellement une future (belle) source de revenus.
Source : Les Échos