La Food and Drug Administration (FDA), l'agence fédérale américaine en charge de la santé publique, a donné dans un communiqué son autorisation d'utiliser un nouveau dispositif permettant le dépistage du Covid-19 à partir d'un échantillon de salive.
Une fois généralisé, ce nouveau type de test permettra 10 000 tests de plus chaque jour, selon l'université de Rutgers.
Utile à trois niveaux
Contrairement à la plupart des tests, qui reposent sur des prélèvements du nez ou de la gorge, ce nouveau dispositif autoriserait l'analyse d'échantillons salivaires. Une modification qui pourrait constituer un « véritable bouleversement » selon Tom Moore, un expert en maladies infectieuses interrogé par CNBC. Le chercheur qualifie d' « énorme » le potentiel de ce nouveau kit, ajoutant que « la publication de tout test fiable, l'augmentation de la capacité des tests ou l'introduction de nouveaux tests [...] contribuera grandement à freiner la pandémie ».Celui-ci doit « changer la donne à trois niveaux », d'après Andrew Brooks, le directeur d'exploitation et du développement technologique du RUCDR, à l'origine du test. Il doit atténuer la pénurie mondiale d'écouvillons, ces dispositifs servant aux prélèvements. Il doit également réduire l' « énorme besoin » du personnel médical en équipements de protection : selon Andrew Brooks, il permettrait d'éviter au personnel de devoir se rapprocher des patients, et donc d'être éventuellement infecté. D'ailleurs, les échantillons salivaires collectés par ce biais peuvent l'être par d'autres personnes que le personnel de santé. Enfin, le chercheur a déclaré que l'échantillon pouvant être réalisé rapidement, il augmentera la quantité d'écouvillons disponibles pour les tests, et donc la précision de ces derniers.
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Un procédé similaire en France
Toujours selon Andrew Brooks, les laboratoires du RUCDR sont déjà en capacité de réaliser 10 000 de ces tests chaque jour. Une différence sensible pour les États-Unis qui réalisent déjà, selon Vox, 100 000 tests par jour. Un nombre qui semble pourtant bien faible lorsque le prix Nobel d'Économie Paul Romer affirme qu'il faudrait atteindre les 35 millions de tests quotidiens.En France, un consortium de laboratoires s'est récemment lancé dans une voie similaire avec un test de dépistage salivaire rapide baptisé EasyCov. À ce sujet, le CNRS précise qu' « il suffit d'un échantillon de salive, l'un des principaux vecteurs du virus, qui est ensuite placé avec les réactifs à une température de 65°C pendant 30 minutes. Le personnel médical peut lire les résultats à l'œil nu, contrairement à la méthode d'essai standard, qui nécessite plusieurs heures de traitement en laboratoire, ainsi qu'un équipement et des réactifs considérables ». Cependant, son essai clinique n'a été lancé que le 11 avril : il faudra en attendre les résultats avant de pouvoir généraliser ce procédé dans l'Hexagone.
Source : CNBC