« Les bitcoins, c’est fait pour acheter de la drogue » : ainsi se résume l’opinion du fameux oncle pompette que nous avons eu le plaisir d’avoir à table au réveillon. Dans un récent rapport rendu par Elliptics, une société d’audit spécialisée dans la blockchain, on découvre que l’usage des crypto-monnaies à des fins criminelles a drastiquement diminué ces dernières années.
À l’épreuve des chiffres, Elliptics affirme que l’usage moderne des cryptos ne garantit pas du tout l’anonymat et que les organisations criminelles préfèrent de loin les monnaies fiat comme l’euro ou le dollar pour leurs affaires courantes.
La criminalité liée aux crypto-monnaies a fortement baissé en dix ans
Pas besoin d’un oncle éméché pour comprendre que la réputation sulfureuse des bitcoins est encore tenace. Ainsi, le P.-D.G. de JPMorgan affirme que le Bitcoin est « réservé aux criminels et à la Corée du Nord ». Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, souligne également les aspects négatifs en arguant qu’il se passe « des choses pas claires » dans le monde de la crypto.
Elliptics démonte cette idée en affirmant que les choses se sont améliorées depuis 2012, lorsque 35 à 40 % des transactions cryptos étaient illicites. En 2020, les transactions illicites représentaient à peine 0,34% du volume global, ce qui représente 10 milliards de dollars, une goutte d’eau dans l’océan des actifs numériques.
Selon un rapport des Nations Unies, le blanchiment d’argent représente entre 800 et 2 000 milliards de dollars par an. La plupart de ces transactions sont émises en monnaie fiat comme le dollar ou l’euro, car les organisations criminelles s’appuient bien plus sur ces mêmes devises détenues par les banques centrales mondiales.
Le mythe de l’anonymat remis en cause
En 2012-2013, on constatait que le Bitcoin pouvait servir à acheter de la drogue sur des sites du dark web comme Silk Road. Cependant, ces activités illicites ont fortement diminué en une décennie, car, malgré les idées reçues, les transactions effectuées sur la blockchain sont devenues parfaitement traçables.
Aujourd’hui, ces devises numériques représentent une source d’investissement largement accessible au grand public et ont perdu toute notion de confidentialité. Par exemple, l’achat de crypto-monnaies sur une plateforme nécessite souvent une pièce d'identité et une preuve d’adresse. Il est donc beaucoup moins aisé de s’adonner à des crimes qu’il y a quelques années, et la tendance des monnaies numériques est à la régularisation gouvernementale. Rechercher un anonymat total sur ses transactions cryptos à l'aide de certains outils est devenu l’exception, et non la règle.
Source : CryptoSlate