Gal Vallerius nie les faits qui lui sont reprochés. Il risque la prison à vie.
500 000 dollars en bitcoins
Il se rendait pour la première fois de sa vie aux Etats-Unis pour présenter sa longue barbe rousse au championnat du monde de la barbe et de la moustache. Mal lui en a pris : le 31 août 2017, lors d'une escale à Atlanta de son vol en provenance de France, Gal Vallerius est arrêté par une équipe de la Drug Enforcement Administration (DEA). Pour l'agence anti-drogue américaine, ce Franco-israélien ne serait autre qu'OxyMonster, l'un des plus gros vendeurs de drogues du darknet.Depuis des mois, la DEA cherche à identifier qui se cache derrière ce pseudo. OxyMonster est l'un des piliers de la plateforme Dream Market, considéré comme l'une des plaques tournantes du trafic de drogue sur le darknet. OxyMonster vend, achète, et expédie dans le monde entier par correspondance de nombreuses substances illicites - parmi lesquels du fentanyl et de l'oxycodone, deux puissants anesthésiants très prisés aux Etats-Unis. OxyMonster brouille les pistes en commerçant en cryptodevises.
Crack en informatique et polyglotte
Difficile, pourtant, de faire le rapprochement entre ce baron de la drogue et le paisible Gal Vallerius, réputé sans histoires dans son village de Plusquellec (Côtes-d'Armor). Mais dans l'ordinateur que lui confisque la DEA au moment de son arrestation, celle-ci va découvrir la présence du logiciel Tor. Elle lui attribue également un compte garni en bitcoins estimé à 500 000 dollars (au cours d'août 2017). Plus troublant encore, la DEA a constaté des similitudes dans les manières de s'exprimer en ligne de Gal Vallerius et d'OxyMonster.Lors de son interpellation, Gal Vallerius a reconnu être un utilisateur de Dream Market, mais il nie être OxyMonster et plaide toujours non-coupable. Dans sa maison bretonne, la PJ de Rennes avait tout de même mis la main sur 52 000 euros dissimulés en divers endroits, ainsi que plusieurs caches de drogue. Autre élément : Gal Vallerius est polyglotte (il parle 5 langues) et est un crack en informatique. Il semble aussi redouter au plus haut point ce que les enquêteurs ont trouvé dans son ordinateur : son avocat a demandé à retirer du dossier la perquisition de sa machine. Demande rejetée par le tribunal de Floride qui sera chargé de le juger...