À Toulouse, les vendeurs de drogue se géolocalisent

Anton KUNIN
Publié le 24 novembre 2017 à 16h34
En phase avec leur temps et souhaitant être le plus facilement repérables possible par leurs clients, des vendeurs de drogue toulousains sont parvenus à se faire référencer sur Google Maps, révèle le journal La Dépêche.

Google invite les entreprises à se faire référencer, mais va un peu trop loin

À l'heure du tout-numérique, une entreprise ne peut pas se permettre de ne pas avoir une présence sur Internet, c'est Google lui-même qui l'a dit. La firme a même lancé un site, baptisé Get your business online, à l'attention de petites entreprises qui souhaitent faire leurs premiers pas sur Internet, mais ne savent pas comment s'y prendre. Un message reçu cinq sur cinq par les vendeurs de drogue toulousains en tout cas (dont leur commerce est visiblement une activité économique comme une autre), qui ont enregistré leur « entreprise » sur Google Maps. Son nom : « Point weed ».

Google Maps permet en effet aux gérants d'entreprises locales de se référencer, de façon à ce qu'elles soient repérables sur le plan de la ville. La fiche d'une entreprise contient obligatoirement son nom et son adresse et, le cas échéant, son site Internet, son numéro de téléphone et ses horaires d'ouverture.

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Google Maps : les dealers toulousains auraient utilisé une vérification simplifiée

Comment les dealers sont-ils donc parvenus à enregistrer leur affaire sur Google Maps ? Le mystère reste entier, car dans la grande majorité des cas, Google vérifie l'adresse de chaque société souhaitant se faire référencer en lui envoyant une carte postale avec un code, que l'entreprise doit saisir en ligne pour confirmer la bonne réception de la carte postale, et donc vérifier qu'elle se trouve en effet à l'adresse indiquée. Mais dans certains cas, Google permet de vérifier l'adresse de manière simplifiée, lorsque l'adresse figure sur le site de l'entreprise ou tout simplement en appelant le numéro renseigné et en dictant un code à saisir. Dans quels cas cette vérification simplifiée (et dont les dealers toulousains ont visiblement usé) est-elle disponible ? Google ne communique pas là-dessus.

Si le « Point weed » toulousain a bien été supprimé par les équipes de modération Google, rien n'empêche en revanche les dealers de profiter des services de Google Maps pour partager leur géolocalisation en temps réel de manière privée avec leurs contacts. Cette option peut être activée pour l'heure qui suit, jusqu'à la fin de la journée ou bien indéfiniment. Et là, à moins que les autorités judiciaires demandent que cesse ce partage de géolocalisation, Google ne sera plus en droit de leur couper l'herbe sous le pied.

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